Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

Fernand SCHIRREN (né en 1920).

Pianiste, percussionniste et compositeur belge.

C'est en 1961 qu'il est engagé par M. *Béjart comme percussionniste de son ballet les quatre fils d'Aymon. Outre ses nombreuses collaborations avec Béjart (Divertimento, 1962 ; Improvisations, 1968) il enseigne le rythme à son école *Mudra, où il marque profondément des futurs chorégraphes comme A. T. *De Keersmaeker, M. *Marin, M. A. de *Mey et H. *Robbe. Depuis la fermeture de Mudra en 1988, il a enseigné à *PARTS, école dirigée par De Keersmaeker, et accompagne des films muets au piano. En 1996, Il a consigné ses théories fondamentales dans un traité, le Rythme, primordial et souverain.

BT

Oskar SCHLEMMER (1888-1943).

Peintre, chorégraphe et scénographe allemand.

Il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Stuttgart. Obsédé par la figure humaine et la couleur, il développe un art oscillant entre sa fascination jamais démentie pour l'oeuvre de Seurat et les recherches picturales les plus contemporaines comme celles de Paul Klee ou W. *Kandinsky. Il résout ce débat singulièrement en faisant du corps le foyer de la représentation de l'espace, la danse qu'il pratique dès 1912, lui offrant le point d'équilibre entre un mouvement organique et sa projection géométrique. Cet équilibre subtil fera la nouveauté radicale du *Ballet Triadique, travaillé dès 1916 et achevé en 1922.

Professeur au *Bauhaus en 1922, il y mène une activité de recherche sur les arts de la scène, théorique et artistique, qui se traduit par des productions comme le Cabinet des figures (I et II) ou les danses dites "du Bauhaus". Par son expérimentation inlassable des rapports et des accords entre décors, costumes, lumières, matériaux, mouvements, textes pour dessiner "un espace théâtral où la structure architectonique doit être subtilement déterminée par la mesure du corps humain", Schlemmer occupe une place unique à la croisée des champs artistiques à laquelle se référeront par la suite A. *Nikolais et Ph. *Decouflé.

CD

Joachim SCHLÖMER (né en 1962).

Danseur et chorégraphe allemand.

Après des études à l'École Folkwang d'*Essen, il est engagé par M. *Morris à Bruxelles, où il fonde la compagnie Josch. Directeur du Ulmer Ballett en 1991, il crée pour le White Oak Dance Project de M. *Baryshnikov. En 1994, il implante la danse au Théâtre de Weimar, reçoit le prix Otto-Kasten et dirige, dès 1996, le Tanztheater de Bâle recevant le prix de la Critique en 1997. Sa danse, précise et dynamique, loin des effets faciles, navigue volontiers entre les styles.

MIB

Jacques SCHMIDT (1933-1996).

Costumier français.

Se destinant à la mode, il opte pour le théâtre et collabore étroitement avec Patrice Chéreau, qu'il a connu au lycée, et Roger Planchon. Il travaille également pour l'opéra et le cinéma. Refusant l'idée de déguisement, il aspire à un costume naturel permettant la liberté du mouvement. Il collabore avec F. *Blaska pour plusieurs ballets de 1972 à 1974 et conçoit les costumes de Nachstück pour G. *Bohner en 1988.

GM

Florent SCHMITT (1870-1958).

Compositeur français.

Élève au Conservatoire de Paris, il obtient le prix de Rome en 1900. Tout en connaissant le vocabulaire musical contemporain, il reste lié au classicisme. I. *Stravinski sera très marqué par son ballet la Tragédie de *Salomé et M. *Ravel avouera également sa dette envers Schmitt.

AM

Autres compositions. Le petit elfe ferme l'œil (1924) ; Oriane et le prince d'amour (1938, S. *Lifar).

Norbert SCHMUCKI (né en 1940).

Danseur, professeur et chorégraphe français.

Formé à l'École de l'Opéra de *Paris, il entre dans le ballet en 1956. Se tournant vers la chorégraphie dès 1964, il démissionne en 1971, et devient *maître de ballet à Zurich en 1972, à l'Opéra de Paris (1973-l986) où il remonte les grands ballets du répertoire, et depuis lors au Ballet national de *Marseille, où il est également enseignant.

Il appartient à la génération de chorégraphes qui cherchent à inscrire la danse *académique dans la modernité. S'il réalise un grand nombre de solos et *pas de deux mettant en valeur les qualités des plus grands danseurs de l'Opéra, sa sensibilité visuelle s'exprime particulièrement dans les grands ensembles. Parmi ses nombreuses œuvres, deux sont créées pour l'Opéra : Aor (1971) où il associe à la musique instrumentale de G. *Wakhévitch une composition électronique de Jean-Michel Jarre et l'Apprenti sorcier (1973, mus. P. *Dukas), ballet essentiellement masculin dont l'univers fantastique convient particulièrement à son imaginaire.

GP

Jean-Madeleine SCHNEITZHŒFFER (1785-1852).

Compositeur français.

Chef de chant chargé des répétitions à l'Opéra de *Paris, il est souvent appelé à en diriger l'orchestre. Auteur de plusieurs ballets (le Séducteur au village, 1818, A. F. *Albert ; Proserpine, 1818, P. *Gardel ; Zémire et Azor, 1824, A. *Deshayes ; les Filets de Vulcain, 1826, J.-B. *Blache et L. A. *Duport ; la Tempête, J. *Coralli), son nom reste surtout attaché à la partition de la *Sylphide (1832).

NC

Alfred SCHNITTKE (1934-1998).

Compositeur russe d'origine allemande.

Il étudie le piano à Vienne et la composition au conservatoire de Moscou. Son style, influencé par A. *Berg, B. *Bartók et l'école polonaise (Wiltold Lutosławski), évoluera vers un croisement entre tradition et nouvelles techniques d'écriture occidentale. Auteur de nombreuses œuvres pour orchestre, musique de chambre ou vocale, il compose les ballets Labyrinthes (1971), Esquisses (1985, Andreï Petrov) d'après des thèmes de Nicolas Gogol, et Peer Gynt (1987, J. *Neumeier) d'après Henrik Ibsen.

SdG

Sur la musique de Schnittke. A. Petrov (Gogoliada, 1987) ; G. *Alexidze (Concerto Grosso, 1989) ; G. *Mastkiavicius (le Seuil des vices, 1992) ; J.-C. *Gallotta (Rue de Palanka, 1996).

Ludmilla SCHOLLAR ( 1978-1888).

Danseuse et pédagogue américaine d'origine russe.

Formée à l'École de ballet de *Saint-Pétersbourg notamment par M. *Fokine, elle partage l'essentiel de sa carrière entre le *Mariinski (1906-1914 et 1917-1921) et les *Ballets russes de *Diaghilev (1909-1914 et 1921-1925) où elle crée de nombreux rôles pour Fokine (le *Carnaval, 1910 ; *Schéhérazade, 1910 ; *Petrouchka, 1911) ainsi que pour V. *Nijinski (Jeux, 1913). En 1925, elle quitte les Ballets russes avec son mari A. *Vilzak. Tous deux rejoignent le *Teatro Colón où il dansent de nombreux ballets de Fokine. En 1928, elle devient danseuse principale de la compagnie d'I. *Rubinstein où elle crée le rôle de la Fiancée dans le Baiser de la fée de B. *Nijinska. En 1936, elle émigre aux États-Unis avec son mari : ensemble ils se consacrent alors à l'enseignement, notamment à la *School of American Ballet et à la Ballet Theatre School, ainsi que dans leur propre école à New York et, à partir de 1966, à la San Francisco Ballet School. Danseuse douée d'une grande élévation, brillante dans le répertoire de Fokine, elle se révèle un remarquable professeur, formant avec Vilzak une équipe pédagogique d'une rare complicité.

PLM