Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Libor VACULÍK (né en 1957).

Danseur et chorégraphe tchèque.

Diplômé du Conservatoire de Prague en 1976, il devient premier soliste du ballet du Théâtre national slovaque à Bratislava, où il interprète une trentaine de rôles dans des ballets du répertoire classique et moderne. Danseur dynamique et dramatique, médaille de bronze aux Concours de *Varna (1978) et Osaka (1980), il se produit aussi comme soliste avec le Ballet de San Antonio et le *Ballet Théâtre de Nancy, ainsi qu'à Bonn. Il devient vite un des chorégraphes tchèques les plus actifs et les plus appréciés, signant notamment de nombreuses chorégraphies dans les opéras mis en scène par Joseph Bednárik durant les années 1990. Chorégraphe principal du Théâtre national de *Prague depuis 1994, il dirige le Ballet de chambre de *Prague depuis 1998.

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Chorégraphies. Malý pan Friedmann (1994, Th. national de *Prague) ; Psycho (1994, Th. national de Prague) ; Farewell (1998, mus. G. *Mahler, B. de chambre de Prague).

Agrippina Vaganova (1879-1951).

Danseuse, pédagogue et chorégraphe russe.

Elle étudie à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg avec L. *Ivanov, E. *Vazem, C. *Johansson et P. *Guerdt. Danseuse au *Mariinski (1897-1916) où elle s'impose par la virtuosité et la précision de sa technique, elle danse surtout des solos, ce qui lui vaut le titre de « Reine des variations ». Ce n'est qu'à la fin de sa carrière qu'elle obtient des rôles importants, tels Odette-Odile ou Giselle, mais son manque de sens dramatique et un visage quelque peu ingrat l'empêchent d'avoir le succès mérité par sa technique impeccable. De 1931 à 1937, elle dirige le Ballet Kirov où elle monte de nouvelles versions du *Lac des cygnes (1933) et d'*Esméralda (1935). Mais c'est avant tout comme pédagogue qu'elle se rend célèbre. À partir de 1921, elle enseigne a l'École de danse obtenant de prodigieux résultats : toutes les grandes ballerines du Kirov, à partir de M. *Semenova jusqu'à I. *Kolpakova, sont ses élèves. Elle a décrit sa méthode dans le livre Fondements du ballet classique (1934, trad. française IPMC, 1993) écrit avec l'aide de Lubov Blok, veuve du poète Alexandre Blok et historienne de la danse distinguée.

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Bibliographie. V. Krassovskaïa, Agrippina Yakovlevna Vaganova, Leningrad, 1989 (en russe).

Agrippina VAGANOVA (1879-1951).

Danseuse, pédagogue et chorégraphe russe.

Elle se forme à l'Ecole théâtrale de *Saint-Pétersbourg, notamment avec N. *Legat et P. *Guerdt. Danseuse au *Mariinski (1897-1916) où elle s'impose par la virtuosité et la précision de sa technique, elle interprète surtout des solos, ce qui lui vaut le titre de "Reine des variations". Ce n'est qu'à la fin de sa carrière qu'elle obtient des rôles importants, tels Odette-Odile ou Giselle, mais son manque de dramatisme et un visage quelque peu ingrat l'empêchent d'avoir le succès mérité par sa technique impeccable. A partir de 1921, elle enseigne à l'Ecole de danse, obtenant de prodigieux résultats : toutes les grandes ballerines du *Kirov, à partir de M. *Semenova jusqu'à I. *Kolpakova, seront ses élèves. De 1931 à 1937, elle dirige le ballet du Kirov où elle monte de nouvelles versions du *Lac des cygnes (1933) et d'*Esméralda (1935).

L'enseignement de Vaganova concourt largement à la formation de l'*école russe. S'éloignant de la gestuelle gracieuse du style français ainsi que du laisser-faire gravitaire de la méthode *Cecchetti, il accentue le poids, l'*aplomb dans le sol, la force dans l'élan et développe une élasticité musculaire dense jusque dans les extensions extrêmes. Jointe à un jeu combinatoire varié des coordinations du torse et des membres, cette élasticité suscite un délié corporel expansif qui entre en résonnance avec l'expression d'un lyrisme héroïque. Sa méthode est décrite dans le livre Fondements du ballet classique (1934, trad. française, IPMC, Paris, 1993).

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Bibliographie. Krassovskaïa V., Agrippina Yakovlevna Vaganova, Leningrad, 1989 (en russe).

Vassili Vaïnonen (1901-1964).

Danseur et chorégraphe russe.

Élève de V. Ponomariov à l'École de danse de *Petrograd, il est danseur de *caractère en 1919-1938 au Théâtre d'opéra et de ballet de *Leningrad et chorégraphe dans ce même théâtre à partir de 1935 puis au *Bolchoï. (1946-1950 et 1954-1958). Il commence à chorégraphier dès les années 1920 et crée en 1930 le ballet l'*Âge d'or avec L. *Yakobson et Vladimir Tchesnakov. Son grand succès reste *Flammes de Paris (1932) avec des danses d'ensemble (l'insurrection populaire) et celles de diverses provinces françaises. Sa version de *Casse-Noisette (1934) est très connue en Russie ainsi que quelques comédies dont Mirandolina (d'après La Locandiera de Carlo Goldoni, 1949, mus. S. *Vassilenko, au Bolchoï).

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Autres chorégraphies. Les Jours des partisans (1937, mus. B. *Assafiev) ; Militza (1947, mus. Assafiev) ; *Gayane (1957, au Bolchoï).
Bibliographie. K. Armachevskaïa et N. Vaïnonen, Baletmeister Vaïnonen, Moscou, 1971 (en russe).

Ivan Valberkh ou [Waldberg I. ] (1766-1819).

Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.

Élève de G. *Angiolini et G. *Canziani à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg, il interprète les rôles de pantomime dans Médée et Jason (*Le Picq, d'apr. J. G. *Noverre), le Déserteur (Le Picq, d'apr. J. *Dauberval) et dans son propre ballet *Roméo et Julie (1809). Dès 1794, il est professeur à Saint-Pétersbourg où il a pour élèves E. *Kolossova, A. *Glouchkovski, Arina Toukmanova, etc. Il monte son premier ballet le Repentir heureux en 1795. Acquis aux principes du ballet d'*action, il compose ensuite plus de trente ballets et reproduit à Saint-Pétersbourg une dizaine de ballets d'autres chorégraphes. Son intérêt porte sur les sujets mythologiques tel Orphée et Eurydice (date, mus. C. W. *Gluck) et sur les intrigues compliquées, les situations mélodramatiques, chargées d'émotions fortes : Blanca ou le Mariage comme Vengeance (1803, mus. A. Titov), le Comte Castelli ou le Frère criminel (1804), Clara ou la Conversion en Vertu (1806, mus. J. Weigl), l'Héroïne américaine ou la Perfidie punie (1814), *Cendrillon (1815, mus. D. Steinbelt), Henri IV ou la Récompense de la Vertu (1816). Restent aussi marquants les divertissements sur des sujets patriotiques russes qu'il compose pendant la guerre avec Napoléon (1812-1814) ainsi que le Nouveau Werther (1799, mus. S. Titov) inspiré d'un événement réel survenu à l'époque à Moscou et qui a rappelé à Valberkh l'histoire du Werther de Goethe. À la fin de sa vie, il travaille avec Ch.-L. *Didelot.