Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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(Ballet artistique de) Moscou.

Voir Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko.

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(Concours international d'artistes de ballet de) Moscou.

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Inauguré en 1969, il se tient tous les 4 ans. O. *Lepechinskaïa assure la direction du comité organisateur depuis le début. Présidé lors de la première édition par G. *Oulanova, et par Y. *Grigorovitch depuis, le jury est international et de nombreux chorégraphes et danseurs de renom y ont pris part. Le concours comporte 3 épreuves : la première et la troisième consistent en l'exécution de pas de deux (ou de variations pour ceux qui se présentent sans partenaire) tirés de ballets classiques dont une liste est publiée à l'avance. Pour la seconde, les candidats présentent une danse réglée par un chorégraphe contemporain (c'est ainsi que le public moscovite a vu pour la première fois une œuvre de M. *Béjart, Bakhti , dansée par Francesca Zumbo et Bart en 1969). Sont prévus un grand prix (qui n'est pas toujours attribué), des premier, deuxième et troisième prix (médaille d'or, d'argent, de bronze), pour couple et pour soliste, par catégorie (juniors et seniors), ainsi que des prix spéciaux (prix du Bolchoï, prix de la critique, etc.). Parmi les lauréats figurent : M. *Baryshnikov (grand prix 1969), F. Zumbo avec P. *Bart (1erprix 1969), N. *Pavlova (grand prix 1973), V. *Gordeïev (1erprix 1973), I. *Moukhamedov (grand prix 1981), N. *Ananiachvili (1erprix 1985), J. *Bocca (1erprix 1985), Andreï Batalov (grand prix 1997).

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(École de danse de) Moscou.

Elle prend son origine dans la classe de danse ouverte en 1773 à l'Orphelinat de Moscou et dirigée par F. Beccari). Attachée à partir de 1784 au Théâtre Pétrovsky (futur *Bolchoï), elle devient en 1806 un département de l'École théâtrale impériale de *Moscou où se forment acteurs, danseurs, peintres-décorateurs, etc. Séparée de l'École théâtrale à partir de 1911, elle change plusieurs fois de nom : École d'État de danse en février 1918, rattachée au Bolchoï en décembre 1918 ; Technicum [école technique] de danse en 1928 ; École chorégraphique du Bolchoï en 1937, devenant indépendante de ce théâtre en 1964. En 1995, elle prend le nom d'Académie chorégraphique d'État de Moscou (Moskovskaïa gossoudarstvennaya akademiya khoregrafii).

Jusqu'en 1917, ses élèves rejoignent les compagnies impériales (les compagnies d'État, par la suite). Après les années 1920, quand toutes les républiques nationales et les grandes villes d'Union soviétique se dotent de compagnies de ballet et d'ensembles de danse folklorique, les débouchés - comme le recrutement - s'élargissent. Depuis le début, cette école comporte un internat et dispense une éducation complète. Actuellement l'Académie de Moscou, dirigée par Sofia Golovkina depuis 1960, compte quelques 600 élèves et plus de 150 enseignants dans toutes les disciplines.

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(Théâtre d'État du ballet classique de) Moscou.

Compagnie fondée en 1966 par I. *Moïsseïev.

Dénommée tout d'abord Ensemble chorégraphique concertant "Jeune ballet" (Khoregrafitcheskii konsertny ansamble "Molodoï balet"), elle change plusieurs fois de nom (portant notamment celui de Ballet classique de Moscou) avant de prendre son nom actuel en 1992. Depuis 1977, elle est dirigéee par N. *Kassatkina et son mari Vladimir Vassiliov. À part quelques grands classiques (le *Lac des cygnes, *Giselle, *Don Quichotte) ainsi que Nathalie ou la Laitière suisse montée par P. *Lacotte, la plupart des ballets sont réglés par ces chorégraphes : Gayané (1977), la Création du monde (1978, 1revers. 197X, *Kirov), le Sacre de Printemps (1978, 1revers. 1965, *Bolchoï), l'Histoire de Roméo et Juliette (1981, 1revers. 1972, *Novossibirsk), le Pourpoint magique (mus. Nikolaï Karetnikov), le *Baiser de la fée (1989), la *Dame aux camélias (1955, mus. G. *Verdi, arrgt. P. Salnikov). Parmi les danseurs se détachent Stanislav Issaïev (1974-1990), Vera Timachova (depuis 1977), Galina Chliapina (1981-1990), et Vladimir Malakhov (1987-1992).

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Nicole MOSSOUX (née en 1956).

Danseuse et chorégraphe belge.

Après une formation à *Mudra, elle danse dans diverses compagnies en Belgique, crée trois solos intimistes, s'intéresse à la psychanalyse et rencontre le metteur en scène Patrick Bonté, avec lequel elle s'associe. À partir de Juste Ciel (1985), qui égrène avec humour une gestuelle mystico-religieuse, Mossoux et Bonté développent une œuvre hybride où danse et théâtre se confondent dans des univers d'une prégnante étrangeté. La danse part en quête d'états corporels troublants souvent tendus par un certain érotisme (les Petites Morts, 1988), et se donne en spectacle dans des compositions visuellement très cadrées, parfois liées à des références picturales (les Dernières Hallucinations de Lucas Cranach l'ancien, 1990), qui explorent les zones obscures de l'inconscient.

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Autres chorégraphies. Insomnies (1981) ; Simulation (1989) ; L'amour, ce sera très froid... (1991) ; Twin Houses (1994) ; Simonetta Vespucci (1998).
Bibliographie. Coll., Danser maintenant, CFC-Éditions, Bruxelles, 1990 ; P. Bonté et N. Mossoux, l'Intime, l'Étrange, Bucrane Théâtre et Lunule éditeurs, Bruxelles, 1992.
Filmographie. Scelsi suites (1990, réal. N. Mossoux).

Claire MOTTE (1937-1986).

Danseuse et pédagogue française.

Formée à l'école de l'Opéra de *Paris, elle entre en 1952 dans le Ballet, dont elle devient *étoile en 1958. Invitée à danser dans le monde entier, elle quitte la scène en 1979. Elle enseigne à l'école de danse de l'Opéra dès 1977, et à partir de 1979 au *CNSMD de Paris.

Technicienne exceptionnelle, elle impose sa danse avec une rare puissance et une grande intensité émotionnelle. Interprète des grands rôles du répertoire, comme *Giselle, et de nombreuses créations (notamment *Turangalila), elle reste inoubliable dans le Cygne noir du *Lac des Cygnes et dans Esméralda de *Notre-Dame de Paris (1965).

GP

Irek MOUKHAMEDOV (né en 1960) .

Danseur russe.

Formé à l'École de danse du *Bolchoï, il est engagé dans le ballet en 1981, où il interprète des rôles classiques (*Giselle, *Don Quichotte) et se montre remarquable dans les productions de Y. *Grigorovitch (*Spartacus, *Ivan le Terrible, l'*Âge d'or). En 1990, il rejoint le *Royal Ballet et devient ensuite l'un des favoris du public londonien en assimilant très vite le répertoire de la troupe (K. *MacMillan, F. *Ashton). Attiré par les rôles complexes, cherchant toujours à se renouveler, il donne à ses interprétations un cachet personnel grâce à l'expressivité virile de sa technique puissante.

SJM