Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Giovanni Francesco GIERA (XVIe s.) .

Maître à danser italien.

Disciple de *Negri à Milan, il travaille ensuite durant vingt ans en Pologne et en France au service d'Henri III qui semble l'avoir largement rétribué : trois cents francs de traitement de base auquel s'ajoute, outre un serviteur et les dépenses, une pension de huit cents francs et différents dons.

MN

GILBERT et Sullivan.

William SchwenkGilbert (18XX-19XX), librettisteet Sir ArthurSullivan (1842-1900)compositeur, britanniques.

La collaboration de Gilbert, légiste converti au journalisme et auteur de pièces, et de Sullivan, compositeur renommé de musique chorale, commence en 1875 avec Trial by Jury et se poursuit avec Pinafore, qui, après son succès londonien, déclenche aux États-Unis une véritable passion pour les opéras-comiques britanniques (onze grands théâtres de New York le présentent simultanément en 1879). Sur leur lancée triomphale, ils produisent leurs pièces les plus importantes, dont The Pirates of Penzance (1879) et Iolanthe (1882, Londres et New York). Leur style, caractérisé par une intrigue et des personnages absurdes, des reparties pleines d'esprit, des finales en chorus, va être abondamment imité par les auteurs américains, dont ils deviendront le modèle.

ESe

Margie Gillis (née en 1953).

Danseuse et chorégraphe canadienne.

Elle étudie la danse avec L. *Rabin, puis à New York. Elle effectue régulièrement des tournées mondiales comme soliste et figure dans des émissions télévisées. Interprète de M. *Clarke (1984), des *Grands Ballets canadiens (1985) et de P. *Taylor (1988), elle se produit souvent en duo avec son frère Christopher Gillis (1951-1993). Sa danse est un mélange de sensualité fragile et de force athlétique. Son style candide, individualiste et émouvant fait l'objet d'un culte chez les jeunes et lui vaut d'être comparée à Isadora *Duncan.

IVT

Rosamund GILMORE (née en 1955).

Danseuse et chorégraphe anglaise.

Elle danse et chorégraphie dès l'enfance. Engagée au Ballet de *Stuttgart, elle interrompt sa carrière pour raisons de santé. En 1976, ayant repris ses activités au Ballet de Bonn, elle rencontre les danseurs Susan Oswell et Ian Owen et le compositeur Franz Hummel. Ensemble, ils fondent le Laokoon Dance Group et, en 1982, s'installent à Regensburg. Egmon (1982), œuvre qualifiée de " radicale " par la critique, puis Blaubart, opéra de Hummel, créé en 1984, confirment la force et la particularité de leur style, soutenu par des gestes et des objets quotidiens détournés dans leur utilisation. La danse devenant peu présente, le groupe écrit son nom en barrant le mot Dance. Dans Einmarsch (1988), créé en commémoration de l'invasion de l'Autriche par les nazis, Gilmore questionne la mémoire de l'homme commun, le non-engagement au quotidien, insérant l'œuvre dans l'actualité. Le style très sombre de ses débuts évolue vers plus de clarté, voire de gaité, avec des pièces comme la Flûte enchantée (1991), une satire d'Opéra.

MIB

Sally GILMOUR, [ndn. G. Sarah ] (née en 1921).

Danseuse britannique.

Elle étudie avec T. *Karsavina et M. *Rambert et rejoint le *Ballet Rambert, où elle fait toute sa carrière (1937-1953). Danseuse dramatique, elle se révèle dans Lady into Fox (1939) de A. *Howard et brille par la suite dans les rôles que celle-ci et W. *Gore créent pour elle. Mais elle est aussi mémorable dans le rôle-titre de *Giselle ou celui d'Odette-Odile (le *Lac des cygnes), et dans chacun des trois rôles solistes des *Sylphides.

JS-LK

John GILPIN (1930-1983).

Danseur, chorégraphe, pédagogue et directeur artistique britannique.

Acteur dès l'âge de douze ans, il opte pour la danse et se forme à la Cone Ripman School et à la *Rambert School. Médaille d'or A. *Genée de la Royal Academy of Dancing en 1943, il entre au *Ballet Rambert en 1945 et devient principal dancer. Soliste invité au Ballet de Paris de R. *Petit (1949) et au Grand ballet du marquis de *Cuevas (1950), il rejoint le London Festival Ballet en 1950, devenant premier danseur, puis directeur artistique adjoint en 1959 et enfin directeur artistique (1962-1965). Artiste invité dans les plus grandes compagnies (*Royal B., *ABT notamment), maintes fois primé, il devient à la fin de sa carrière un professeur de réputation internationale.

Danseur *noble par instinct, d'une perfection de ligne inégalée et d'une technique impeccable, il est très apprécié dans les grands rôles classiques. Malgré son talent, il crée finalement peu de nouveaux rôles, mais apporte une forte intensité dramatique au rôle-titre de Witch Boy (1957, chor. J. *Carter).

NG

Bibliographie. J. Gilpin, A Dance with Life, Londres, 1982 ; I. Lidova " John Gilpin ", in Les Saisons de la danse, n° 12, Paris, 1972.

Ferdinando GIOJA (v. 1770-apr. 1837).

F. GIOIA

Danseur et chorégraphe italien.

À partir de 1785, il se produit dans les ballets de son frère, G. *Gioja, en Italie et à l'étranger (Madrid, Vienne). Au cours de sa longue carrière, il danse principalement pour Giuseppe Traffieri, S. *Gallet, Andrea Giannini, Giacomo Serafini et S. *Viganò, souvent avec Amalia Muzzarelli. Comme chorégraphe, il reprend surtout les ballets de son frère.

CC

Gaetano GIOJA (v. 1760-1826).

G. GIOIA

Danseur, chorégraphe, pédagogue et compositeur italien.

Fils du chorégraphe Antonio Gioja, il se forme avec Giuseppe Traffieri et débute à Turin pendant la saison 1775-1776. Sa carrière de danseur se déroule essentiellement en Italie (Florence, Naples, Rome). En 1791, il danse à la *Scala puis aussi à Madrid avec D. *Rossi. Il commence à chorégraphier en 1789, composant en partie la musique de ses ballets dont certains sont présentés en 1793 à Lisbonne pour l'inauguration du théâtre *Saõ Carlos. À la fin des années 1790, il travaille à la Scala et, en 1800-1801, à Vienne. On le retrouve à Naples en 1807, où il présente son chef-d'œuvre, *Cesare in Egitto (repris à la Scala en 1809). Ses ballets sont montés à plusieurs reprises dans toute l'Italie entre 1809 et 1824. De 1821 jusqu'à sa mort, il travaille au *San Carlo de Naples, où il est aussi directeur des classes de *pantomime.

L'influence de sa production et son caractère innovant sont attestés avant que S. *Viganò ne crée les *Créatures de Prométhée (1801), ce qui prouve l'autonomie de son parcours créatif et invite à relativiser le jugement qui en fait un simple épigone de Viganò. G. Gioja excelle dans le genre du *coreodramma : Ritorni loue ainsi l'efficacité du jeu des sentiments dans Il Ritorno di Ulisse in Itaca (1804), une de ses œuvres importantes. Il s'ouvre aussi à la nouvelle sensibilité romantique en proposant un sujet cru situé au Moyen Âge dans Gabriela di Vergy (1819, Pergola, Florence). Le sujet de ce ballet ainsi que celui de Kenilworth (1823) seront repris par le compositeur G. *Donizetti, ce qui atteste de son influence sur la production de son époque. Ses ballets continuent d'ailleurs d'être représentés longtemps après sa mort.

CC