Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
W

Igor WAKHÉVITCH (né en 1948).

Compositeur français.

Fils du scénographe G. *Wakhévitch, il entre au Conservatoire de Paris en classe de piano à dix-sept ans, avant d'étudier avec O. *Messiaen. Un stage avec P. *Schaeffer l'initie à la musique électroacoustique, qu'il pratique dans une optique proche de J. *Cage, et T. *Riley. Après des collaborations avec N. *Schmucki (Athanor, 1969; Ergonia, 1971) il se fait connaître surtout en travaillant avec C. *Carlson (les Fous d'or, 1975 ; This, That, the Other (1976) ; The Beginning et The End (1977).

BT

Mauren WALDEEN (née en 1913).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue mexicaine d'origine américaine.

Elle étudie la danse classique dès l'enfance mais ses préoccupations la rapprochent de la danse d'*expression allemande. En 1930, elle étudie avec M. *Wigman et H. *Kreutzberg puis avec M. *Ito et Bxxxx Zamarck pour qui elle est également interprète. En 1939, elle s'établit au Mexique ou elle fonde le Ballet de Bellas Artes. Abordant des thématiques sociales propres au pays avec un langage technique stylisé, elle donne naissance à une danse moderne d'essence nationale à vocation universelle. La Coronela (1941) pose les fondements formels et conceptuels de cette démarche artistique qui sera développée pendant vingt ans par ses élèves dont J. *Lavalle et G. *Bravo.

IC

Autres chorégraphies. Danzas de las Fuerzas Nuevas (1942) ; Siembra (1942) ; Tres ventanas alla patria (1949) ;Homenaje a García Lorca (1949) ; Contra la Muerte (1952) ; El Hombre es hecho de Maíz (1953) ; Coro de Primavera (1954) ; Caprichos (1959) ; El Espacio y el Tiempo (1969) ; Tres Danzas para un nuevo Mundo (1976) ; Seres de Maíz (1984).

David WALL (né en 1946).

Danseur et maître de ballet britannique.

Après des études à la *Royal Ballet School, il intègre le *Royal Ballet en 1963. Nommé principal dancer à vingt ans, il interprète avec la même aisance les répertoires classique et moderne. En 1969, une blessure le prive de la création du rôle principal de Knight Errant d'A. *Tudor : il attendra neuf ans une création aussi prestigieuse, celle du prince Rudolph dans *Mayerling de K. *MacMillan. Il interprète les principaux rôles classiques aux côtés de nombreuses partenaires, dont M. *Fonteyn, mais c'est avec D. *Wells qu'il forme le couple le plus harmonieux. Excellent pédagogue et répétiteur, il est maître de ballet de l'*English National Ballet depuis 1996.

JS, LK

Margarita WALLMANN ou [W. Margarete ] (1904-1992).

Danseuse, pédagogue, chorégraphe, metteur en scène autrichienne.

Danseuse classique (formée chez E. *Edouardova, H. *Kröller, M. *Kschessinska et O. *Preobrajenska), elle ne résiste pas à l'attrait de l'*Ausdruckstanz lorsqu'elle voit danser M. *Wigman en 1923 et elle la suit à Dresde. Elle ouvre une filiale Wigman à Berlin (1927-1932), enseigne cette méthode aux États-Unis, puis fonde le Groupe Wallmann en 1929, dans lequel elle est soliste avec T. *Shawn. À la suite d'un accident qui met fin à sa carrière de danseuse, elle s'oriente vers la mise en scène d'opéra grâce à Bruno Walter, qui l'engage comme chorégraphe officieuse du festival de Salzbourg (1933-1938). Elle rompt alors avec la *danse absolue et intègre sa connaissance du ballet, des mouvements de groupe et des effets de scène dans des spectacles de divertissement somptueux (Orpheus und Euridike, 1933-1937). Ces années, où elle est aussi directrice du ballet de l'Opéra de Vienne, sont riches de rencontres (Maria Callas, Herbert von Karajan, M. *Reinhardt, Arturo Toscanini, Stefan Zweig, etc.). Après un passage à Hollywood, elle émigre en 1938 en Argentine, où elle réforme le Ballet du *Teatro Colón de Buenos Aires et crée un groupe de ballet de chambre. De retour en Europe en 1947, elle partage sans relâche ses activités de *maître de ballet et de metteur en scène entre la *Scala de Milan, le festival de Salzbourg et les scènes du monde entier.

LGui

Bibliographie. M. Wallmann, les Balcons du ciel, Paris, Milan, 1976.

(Ballet royal de) Wallonie.

Compagnie belge fondée en 1966 et basée à Charleroi.

Il est l'héritier du Ballet du Hainaut de Hanna Vooss. Celle-ci en devient la première directrice artistique, avec Tony Hulbert comme chorégraphe et maître de ballet. En 1981, la direction revient à J. *Lefèbre, qui collaborait déjà avec la compagnie, laquelle compte alors une cinquantaine de danseurs de formation classique. Il met en valeur des interprètes comme Ménia Martinez, qui devient aussi sa collaboratrice, et crée de très nombreux ballets (Yerma, 1981 ; Requiem, 1985 ; Carmina burana, 1985 ; VIIe Symphonie, mus. Beethoven, 1986 ; Retro Rock Prospective, 1986), donnant un nouveau dynamisme à la compagnie, qui tourne beaucoup. En 1991, le ballet se sépare de l'Opéra royal de Wallonie et devient Charleroi Danses, que dirige F. *Flamand.

GM

Erich WALTER (1927-1983).

Danseur, chorégraphe et directeur de ballet allemand.

Il se forme à Nuremberg et rejoint le ballet de l'Opéra de cette ville en 1946. Dès 1953, il est *maître de ballet et chorégraphe à *Wuppertal, et prend ensuite la direction du ballet du *Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf, en 1964, tout en chorégraphiant parallèlement pour de nombreux théâtres et festivals de renommée internationale.

Considéré comme l'un des représentants les plus importants du ballet allemand dans les décennies d'après guerre, il s'affirme clairement comme chorégraphe néoclassique : « Le classique est pour moi la base absolue. Le style classique n'appartient pas du tout au passé. Le vocabulaire s'est élargi ; il offre aujourd'hui une large palette expressive et une grande variété de mouvements », écrit-il en 1973. Regardant les « inventions » avec scepticisme si elles ne sont pas reliées à la tradition, il subordonne ses ballets à la musique, faisant preuve dans ce domaine d'une grande exigence qui le conduit à choisir des compositeurs tels I. *Stravinski, H.-W. *Henze, A. *Vivaldi, C. *Monteverdi et A. *Schoenberg. Son œuvre se caractérise en outre par un lien étroit entre l'espace, les décors et la chorégraphie, qu'il développe notamment à la faveur de sa collaboration avec le scénographe Heinrich Wendel. Sa fantaisie, son don inhabituel pour la narration poétique conjugués à la clarté et la transparence des structures, sa perception infaillible des exigences de la scène donnent naissance, dans sa dernière période créatrice, à des œuvres bouleversantes telles le *Sacre du Printemps (1970), la *Symphonie fantastique (1975), ou des œuvres d'inspiration plus littéraire, comme Kalevala (1978, mus. J. *Sibelius), Erwartungen (1979, mus. Schoenberg), Fantaisies (1980, mus. P. *Tchaïkovski).