Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Michael JACKSON (né en 1958).

Chanteur et danseur américain.

Il grandit sur scène en tournant avec le groupe de ses frères, les Jackson Five, sans recevoir de formation réelle en danse. Grand admirateur de F. *Astaire, c'est en observant et en reproduisant le style de personnalités du rock, tel James Brown, qu'il va se perfectionner et devenir un danseur remarqué. Largement diffusé à la télévision, le groupe connaît un énorme succès avant que ne commence pour Michael une carrière en solo. Les chansons qu'il écrit, sa façon de chanter et de danser l'amènent vers une renommée inégalée dans l'industrie musicale. Ses principaux " tubes ", Beat it et Thriller sont tournés en vidéo avec le chorégraphe M. *Peters : le clip devient une véritable narration autonome, où danse, chants, effets, et énergie communiquent au spectateur l'envie de bouger de la même manière. Gagnant en maturité, son style unique mélange *breakdance, *rock et *disco dancing. Ses triples et quadruples pirouettes, ses poses gelées et son moonwalk (variation d'un pas qu'il reconnaît avoir appris des danseurs de la fameuse émission télévisée " Soul Train " et qu'il présente pour la première fois en 1983 dans son spectacle Motown at 25) lui attirent les félicitations de F. *Astaire, H. *Pan et G. *Kelly.

ESe

Georges JACOBI (1840-1906).

Compositeur et chef d'orchestre allemand.

Après avoir étudié le violon avec Charles de Bériot, il devient, en 1869, directeur des Bouffes-Parisiens. En 1871, il quite Paris pour Londres, où il fait une carrière de chef d'orchestre et enseigne au Royal College of Music à partir de 1896. Il est auteur de nombreux ballets, tels The Queen's Flower (1875, J. *Hansen), Melusine (1884, Hansen), Aldina (1887, G. *Casati), Barbe-Bleue (1895, C. *Coppi), créés à l'*Alhambra Theatre, dont il est directeur musical de 1872 à 1898.

SZ

Jacob's Pillow.

École et festival d'été, basés à Jacob's Pillow, Becket, Massachusetts, et fondés en 1941.

En 1930, T. *Shawn achète la ferme de Jacob's Pillow, devenu en 1933 le lieu de résidence et d'entraînement des Men Dancers, sa compagnie masculine qui y vit et travaille sur un mode collectif. Un an après la dissolution du groupe, en 1940, la ferme est achetée par une association désireuse d'y lancer un festival et une université d'été, placés sous la direction de Shawn. Celui-ci, fidèle à ses principes éclectiques selon lesquels « l'art est trop large pour se borner à un seul système, école ou style », ouvre le festival à toute forme de danse, classique, moderne ou ethnique, jusqu'à sa mort, en 1972. John Christian (1972), W. *Terry (1973), Charles Reinhart (1974), Norman Walker (1975-1979), Liz Thompson (1979-1990) et, à partir de 1990, Samuel Miller lui succèdent à la direction.

Premier festival de danse aux États-Unis, Jacob's Pillow permet à une pléiade d'artistes et de compagnies de se produire ou d'y faire leurs débuts : A. *Danilova, E. *Bruhn, A. *Alonso, P. *McBride, J. *Limón, A. *Ailey, C. *De Lavallade, P. *Lang, P. *Koner, Balasaraswati, le *Ballet Rambert, les *Grands Ballets Canadiens, le *Nederlands Dans Theater. Espace de rencontre de créateurs de diverses tendances, unique en son genre jusqu'en 1960, Jacob's Pillow demeure un centre expérimental important, tremplin pour de jeunes chorégraphes.

MDS

Bibliographie. T. Shawn, « Remember : Jacob's Pillow Was a Stone », in Dance Magazine, 7, 1970.

Susan JAFFE (née en 1962).

Danseuse américaine.

Elle se forme dans le Maryland, ainsi qu'à la *School of American Ballet et à l'académie d'été de l'*ABT, compagnie où elle fait des débuts prometteurs en 1980, dans le *Corsaire avec A. *Godounov. À peine deux années plus tard, elle devient danseuse principale et s'affirme comme l'une des meilleures ballerines de l'ABT.

Abordant avec aisance tous les rôles, y compris dans des créations de chorégraphe comme T. *Tharp (Everlast, 1989) ou U. *Dove (Serious Pleasures, 1992), elle excelle dans les grands classiques tels *Giselle, le *Lac des cygnes où sa métamorphose de femme en cygne reste l'une des plus étonnantes de l'histoire des ballerines, et se distingue particulièrement dans l'« *adage à la rose » de la *Belle au bois dormant. Ballerine américaine accomplie, elle fait également preuve d'un talent dramatique remarquable dans des rôles aussi exigeants que le rôle-titre de l'Histoire de *Manon de K. *MacMillan, par exemple.

MK

Leon JAMES (1920-1970[?]).

Danseur américain.

Il débute professionnellement en présentant des danses de *société dans les cabarets (*Cotton Club) et à la télévision. Danseur du groupe des Whitey's Lindy Hoppers, il paraît également dans les *revues de la fin des années 1930, dont Hot Mikado (1939), Blackbirds of 1939, ainsi que dans des film Hellzapoppin' (1941, réal. H. C. Porter, Universal), The Spirit Moves (1950, M. *Dehn). Considéré comme l'un des plus fameux danseur de *Lindy hop des États-Unis, il est surnommé le " roi du *Savoy Ballroom ".

ESe

Karen Jamieson (née en 1946).

Danseuse et chorégraphe canadienne.

Diplômée en anthropologie et en philosophie, elle commence la danse à l'université de Vancouver en 1969. Elle se forme ensuite à New York dans les écoles d'A. *Nikolais, M. *Cunningham, M. *Graham et suit les cours de ballet de Maggie Black et Alfred Corvino. Membre fondateur du Terminal City Dance de Vancouver, elle fonde sa propre compagnie en 1983. Utilisant le langage contemporain pour revisiter les mythologies classique et amérindienne, ses chorégraphies se placent à la croisée des cultures asiatique, européenne et amérindienne, notamment Gaya Gyani (1991), collaboration in situ avec des artistes indiens du Canada à partir d'une cérémonie tribale des Gitksan de la côte ouest.

LHB

Judith JAMISON (née en 1943).

Danseuse, chorégraphe et directrice de compagnie américaine.

À six ans, déjà plus grande que la moyenne, elle commence à se former en danse classique. Elle débute en 1964 avec l'*American Ballet Theatre dans The Four Marys d'A. *De Mille. En 1965, elle intègre l'Alvin *Ailey American Dance Theater, dont elle devient bientôt une danseuse principale dans des rôles où font merveille sa technique souple, sa beauté et sa stature exceptionnelle : elle mesure près de 1,80 m. Elle excelle dans les rôles de la déesse Erzulie (The Prodigal Prince, 1967, G. *Holder) et du Soleil (Icarus, repr. 1968, L. *Hoving). Encensée par la critique pour ses interprétations fouillées, pleines de puissance et de grâce, elle devient une star sans précédent dans la *modern dance avec *Cry (1971), long solo chorégraphié pour elle par Ailey. En 1976 elle est la partenaire de M. *Baryshnikov dans Pas de Duke (chor. Ailey, mus. D. *Ellington). Créatrice du rôle de la femme de Potiphar dans *Josephslegende de J. *Neumeier pour l'Opéra de *Vienne en 1977, elle se produit en 1978 avec les *Ballets du XXe siècle dans la version révisée par M. *Béjart du *Spectre de la rose. En 1988, elle fonde le Jamison Project, puis devient directrice artistique de la compagnie Ailey à la mort de celui-ci, en 1989, compagnie dont elle contribue à développer encore le rayonnement à travers le monde. Ses chorégraphies se distinguent par une sensualité détachée et un travail intense sur le rythme.