Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Uwe SCHOLZ (né en 1958).

Danseur et chorégraphe allemand.

Formé à l'École John *Cranko, il danse au ballet de *Stuttgart et aborde la chorégraphie dès 1982 (Air, mus. J.-S. *Bach ; Septett, mus. I. *Stravinski). Directeur artistique du Ballet de *Zurich (1985-1992), il dirige depuis l'École de ballet de Leipzig tout en continuant à chorégraphier. Développant un style caractérisé par un flux régulier du mouvement, avec de très rares temps de repos, il s'attache à trouver des correspondances entre le déroulement musical et chorégraphique. En 1992, il aborde, avec son ballet Pax questuosa (mus. Udo Zimmermann), les peurs et les attentes du monde contemporain.

FH

Autres chorégraphies. Variation 1 (1983, mus. F. *Poulenc) ; Sabat Mater (1984, mus. Jean-Baptiste Pergolèse); Die Schöpfung [la Création] (1985, mus. J. *Haydn) ; Khamma (1986, mus. C. *Debussy) ; Rot und Schwarz (1988, mus. H. *Berlioz) ; le *Mandarin merveilleux (1988, mus. B. *Bartók); Guldas Cellokonzert (1990, mus. F. Gulda) ; SiebteSinfonie [VIIe Symphonie] (1991, mus. L. van *Beethoven) ; Symphonie fantastique (1993, mus. Berlioz).

Arnold SCHÖNBERG (1874-1951).

Compositeur autrichien.

Né dans une famille de juifs orthodoxes hongrois, il commence l'étude du violon à l'âge de huit ans et fait ses premiers essais de composition presque aussitôt. À la mort de son père, marchand de chaussures, il interrompt sa scolarité et travaille dans une banque. Violoniste dans un orchestre amateur, il se lie d'amitié avec son chef, Alexander von Zemlinsky, son unique professeur, qui fera jouer son premier quatuor à cordes en 1898. Il s'adonne aussi à la peinture, attirant l'attention de W. *Kandinski en 1911. La fondation de la Société de concerts privés en 1919 lui permet d'élargir son audience et celle de ses élèves A. *Berg et A. *Webern. En 1926, il succède à Ferrucio B. Busoni à l'Académie prussienne des arts de Berlin, mais il est contraint de fuir l'Allemagne en 1933. Iconoclaste et croyant non sans mysticisme, autodidacte et professeur magistral, pionnier de l'atonalité parlant d'une infinité d'œuvres en do majeur encore à écrire, romantique libertaire et dogmatique spiritualiste, en inventant le dodécaphonisme il a su créer un système à la mesure de ses contradictions.

« La Danse autour du veau d'or » de son opéra Moïse et Aaron (1959, D. *Hoyer ; 1968, E. *Walter ; 1970, O. *Araiz ; 1970, J. *Neumeier ; 1974, Gray Veredon) est sa seule composition pour la danse. Sa musique attire toutefois de nombreux chorégraphes, bien que, comme celle de J. S. *Bach, elle jette un défi à la danse : comment rendre physique ce qu'y est intelligible, comment rendre sensuelle son abstraction ? Son *Pierrot lunaire (1912) et sa *Nuit transfigurée (1899) seront ainsi maintes fois chorégraphiés, tandis que l'onirisme et la splendeur orchestrale de son *Pelléas et Mélisande (1902-1903) tenteront souvent les chorégraphes qui abordent ce thème. Plus rares sont les chorégraphies de ses œuvres atonales et dodécaphoniques ; on peut citer l'ambiance cauchemardesque de Opus 34 (1954, G. *Balanchine), la rencontre de son concerto pour piano avec l'univers berlinois de Vladimir Nabokov dans *Camera obscura (1994, R. *Petit), alors que pour M. *Béjart, ses Cinq Pièces pour orchestre opus 16 représentent l'« Espace » dans sa Suite viennoise (1962).

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Autres chorégraphies sur la musique de Schönberg. D. *Humphrey (Glückliche Hand, 1930) ; M. *Graham (Phantasy, 1934) ; J. *Limon (The *Exiles, 1950 ; The Visitation, 1952) ; G. *Tetley (Invisible Film, 1970) ; G. *Bohner (Ballett ohne Titel, 1974) ; J. *Kylian (Heart's Labyrinth I & II, 1984-1985) ; M. *Morris (Wonderland, 1989).

School of American Ballet.

École de danse basée à New York, fondée en 1934.

Créée par L. *Kirstein et G. *Balanchine, avec l'aide financière d'Edward M. M. Warburg et Nelson Rockefeller, elle présente son premier spectacle, *Serenade, en juin 1934, six mois après son ouverture. L'école déménage plusieurs fois avant de s'installer en 1970 dans les locaux de la Juilliard School au Lincoln Center. Accueillant quelque 350 élèves venant de tous les États de l'Union, c'est le plus grand centre de formation en danse *classique des États-Unis.

L'école, à laquelle Balanchine accorde une attention jamais démentie, forme plusieurs générations de danseurs américains (G. *Arpino, F. *Bujones, J. *Buttler, R. *Joffrey, J. *Jones, N. *Kaye, S. *Mirk, W. *Raines), dont beaucoup sont engagés à l'*American Ballet puis au *NYCB. Outre Balanchine, A. *Danilova, F. *Doubrovska, A. *Eglevski, A. *Oboukhoff, M. *Stuart, S. *Williams y enseignent, faisant éclore un style américain né de l'alchimie entre tradition européenne et adaptation à la complexion des corps et des mentalités propres aux États-Unis. La pédagogie y est basée sur un travail systématique des pointes et du bas de jambe et fait appel à une extrême musicalité. Des anciens du NYCB y assurent désormais l'enseignement.

NL

Trudy SCHOOP (née en 1903).

Danseuse, artiste de cabaret, chorégraphe suisse.

Autodidacte, elle fait ses débuts en 1920 à Zurich, avant d'étudier la danse classique. Elle tourne ses solos et fonde une compagnie qui obtient, en 1932, le 4eprix au Concours international de Paris avec Fridolin en route, puis tourne en Europe et aux États-Unis. De 1941 à 1945, elle partage l'engagement politique du Cabaret fédéral. En 1946, elle reconstitue sa compagnie et tourne aux États-Unis avec Barbara, puis s'installe en 1952 en Californie, où elle développe ensuite un travail précurseur en danse thérapie.

MF

Bibliographie. T. Schoop et P. Mitchell, Won't You Join the Dance ?, éditeur, Palo Alto, 1974.
Filmographie. Komm, tanz mit mir (1991, réal. Claudia Willke) ; Die Eroberung der Leere (1992, Willke).

Renate Schotellius (1921-1998).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue argentine.

Née en Allemagne, elle s'initie à la danse au Städtische Oper de *Berlin. Dès son arrivée en Argentine, en 1936, elle suit le cursus du Conservatorio Nacional, puis étudie avec M. *Winslow, dont elle intègre la compagnie. Plus tard, elle se perfectionne avec J. *Limón, M. *Graham, H. *Holm, L. *Horst et D. *Humphrey aux États-Unis. De 1946 à 1966, elle crée des spectacles qu'elle tourne en Argentine, Amérique latine, États-Unis et Europe, que ce soit en solo ou avec son propre groupe, et signe des chorégraphies pour de nombreuses compagnies, dont les Ballet Winslow, le Ballet du *Teatro Colón, l'*AADA, le Ballet del Teatro *San Martín, le *Boston Ballet, le Festival musical de Lausanne.