Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
A

Sir Frederick ASHTON (1904-1988); (suite)

JS, LK

Autres chorégraphies. *Apparitions (1936) ; Devil's Holiday (1939, *B. russe de Monte-Carlo) ; *Cendrillon (1948, mus. *Prokofiev) ; Illuminations (1950, mus. *Britten, *NYCB) ; *Roméo et Juliette (1955, mus. Prokofiev, *B. royal danois) ; *Ondine (1958) ; Monotones (1965-1966, mus. *Satie) ; Rhapsody (1980, mus. *Rachmaninov) ; la Chatte métamorphosée en femme (1985).

Franz ASPELMAYER (1728-1786).

Compositeur et violoniste autrichien.

On ne sait rien de sa vie si ce n'est qu'il succède à Ch. W. *Gluck en qualité de compositeur de ballets au théâtre de la Porte Carinthie à Vienne. Une grande partie de sa production est perdue, mais nous sont parvenus les ballets composés pour J. G. *Noverre : Flore (1768), le Maure espagnol (1770), les Lavandières de Cythère (1772), *Agamemnon vengé (1773), Acis et Galatée (1773).

SZ

Boris ASSAFIEV (1884-1949).

Compositeur et musicologue russe.

Élève de N. *Rimski-Korsakov, il est aussi diplômé en histoire et philologie à l'Université de Saint-Pétersbourg. Responsable de l'organisation du département de musique de l'Institut d'histoire des Arts après la révolution de 1917, professeur au Conservatoire de Moscou en 1943, il se fait remarquer avant tout par ses travaux de recherche, portant sur l'histoire de la musique russe — dont le premier livre russe sur I. *Stravinski — et sur la notion d'intonation.

Deux petits ballets composées pour N. *Legat (la Peau du léopard, 1912 ; le Lis blanc, 1915), comptent parmi ses toutes premières œuvres. Ils seront suivis de plus de vingt autres. Pour la *Fille de glace (1922), dont la version de F. *Lopoukhov (1927) sera un grand succès populaire, il réunit et arrange diverses musiques d'E. *Grieg. Il prolonge cette veine d'adaptations révolutionnaires d'œuvres bourgeoises par des ballets inspirés de A. *Pouchkine (le *Prisonnier du Caucase, 1938, L. *Lavrovski; la *Fontaine de Bakhtchissaraï , 1939, R. *Zakharov ; la Demoiselle paysanne, 1946, Zakharov), N. V. Gogol (la Nuit de Noël, 1938, Lopoukhov et V. *Bourmeister) et H. de Balzac (Illusions perdues, 1935, Zakharov).

BT

Altinaï ASSYLMOURATOVA (née en 1961).

Danseuse russe.

Elle fait ses études à l'École de danse du *Kirov, où elle est engagée dès 1978. Elle y danse tout le répertoire, de la *Bayadère à *In the Night (J. *Robbins). Dès 1989, elle mène une carrière internationale privilégiant le *Royal Ballet où elle est adulée et les Ballets de Marseille de R. *Petit. Sa beauté orientale, sa musicalité, sa technique immatérielle, son sens de la poésie en font une interprète recherchée tant pour les grands classiques (*Giselle) et le répertoire du XXe s. (l'Histoire de Manon Lescaut, *MacMillan), que pour les créations comme le Guépard (1997) de R. Petit, qui fait aussi appel à elle pour sa version du Lac des cygnes (1998).

SJM

Serafima ASTAFIEVA (1876-1934).

Danseuse et pédagogue russe.

Après avoir étudié à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg, elle danse au *Mariinski (1895-1905), puis prend part aux Saisons russes de *Diaghilev de 1910 à 1913. En 1916, elle ouvre une école de danse à Londres où elle a notamment pour élèves A. *Markova, A. *Dolin et M. *Fonteyn.

ESou

Fred ASTAIRE [Austerlitz Frederick, dit] (1899-1987).

Danseur, chanteur, acteur, et chorégraphe américain.

Après une courte formation dans le sillage de sa sœur Adele, il commence avec elle, dès l'âge de six ans, une carrière qui le mènera dans de multiples tournées de *vaudeville, puis à *Broadway où ils débutent en 1917 avec Over the Top. Devenus stars internationales de la *comédie musicale, ils se produisent en duo dans une dizaine de spectacles de G. *Gershwin ou J. *Kern jusqu'au retrait de scène d'Adele en 1931. Après un dernier spectacle à Broadway, The *Gay Divorce (1932), toute la carrière d'Astaire se déroulera au cinéma. Il débute à Hollywood dans un rôle secondaire (Dancing Lady, 1933). Le succès de *Flying Down to Rio (1933, *RKO) l'établit pour près d'un demi-sièclecomme le plus fameux danseur de l'écran. De 1933 à 1939, engagé par la RKO, il y rencontre H. *Pan, chorégraphe, assistant, conseiller et ami qui le suivra tout au long de sa carrière, et G. *Rogers, partenaire privilégiée avec qui il tournera neuf films. Il la retrouvera en 1949 pour un dixième film, The *Barkleys of Broadway (*MGM).

De 1940 à 1944, période de transition et d'indécision, il passe de studio en studio sans parvenir à se fixer et sauve, par ses numéros musicaux avec E. *Powell (*Broadway Melody, 1940, MGM) ou R. *Hayworth (You'll Never Get Rich, 1941, *Columbia), des films qui souffrent souvent d'une absence d'unité. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, la renaissance de la comédie musicale lui permet d'exprimer sa maturité artistique. Engagé en 1944 à la MGM par A. *Freed, qui l'entoure d'une véritable galaxie artistique, il tourne une série d'impressionnantes réussites, fruit d' un travail d'équipe très élaboré avec de grands réalisateurs : *Yolanda and the Thief (1945, V. *Minnelli), *Ziegfeld Follies (1946, Minnelli), *Easter Parade (1948, Ch. *Walters), The Barkleys of Broadway (1949, Walters), The *Belle of New York (1952, Walters), Royal Wedding (1951, S. *Donen), The *Band Wagon (1953, Minnelli). Après Silk Stockings (1957, R. *Mamoulian) et le déclin de la comédie musicale, il tourne dans des films non musicaux dont The Notorious Landlady (1962). La télévision lui offre en revanche l'occasion d'esquisser quelques pas de danse dans des spectacles qu'il conçoit et qui lui valent de nombreuses récompenses. Il se retire en 1981, non sans avoir participé à l'hommage rendu par G. *Kelly à la comédie musicale américaine : That's Entertainment, 1974, 1976, MGM ; That's Dancing, 1985.

Danseur exceptionnel, il a marqué de sa personnalité un jeu, un style de danse — et des danses mêmes, qui lui appartiennent en propre. Dès la période RKO, il affirme son approche intimiste de la comédie musicale, tendance alors peu répandue qu'il impose comme sa griffe personnelle. À l'inverse du style exubérant et géométrique de B. *Berkeley, qui s'attache d'abord à l'expression d'un groupe, il privilégie l'individu, pris le plus souvent dans une relation sentimentale, détaché de tout contexte et de toute préoccupation sociale. Portés à la perfection sous la forme de solos ou de duos, ses numéros musicaux rendront le couple Astaire-Rogers célèbre dans The Gay Divorcee (1934), *Roberta (1935), *Top Hat (1935), *Follow The Fleet (1936),*Swing Time (1936), *Shall We Dance (1937), The Story of Vernon and Irene *Castle (1939).