Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Dorothée GÜNTHER (1896-1975).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue allemande.

Formée selon la méthode *Mensendieck (elle en décrit les exercices dans quelques livres), elle fonde avec C. *Orff une école de gymnastique rythmique et de danse en 1924 à Munich, et constitue peu après le Tanzgruppe Günther. Ses créations se caractérisent surtout par le lien étroit qu'elle instaure entre la musique et le mouvement. Nourrissant un vif intérêt pour les chorégraphies à grande échelle, elle collabore à la réalisation des Deutsche Tanzfestspiele (1934-1935), de l'inauguration des jeux Olympiques de 1936 (où elle collabore avec R. *Laban) et du Festspiel de la gymnastique allemande à Breslau en 1938.

SF

Edna GUY (1907-1982).

Danseuse et chorégraphe américaine.

Née dans le New Jersey, elle se forme pendant les années 1920 auprès de R. *Saint-Denis, dont elle devient l'assistante personnelle en 1927, et fait ses débuts sur scène comme élève du *Denishawn. Elle interprète ensuite des rôles principaux avec le New Negro Art Theatre en 1931, notamment Madrassi Nautch (1931), une danse tournoyante inspirée de Saint-Denis. Elle codirige le First Negro Dance Recital in America, en avril 1931, avec Hemsley Winfield, avant de donner une soirée de chorégraphies personnelles avec sa compagnie en 1932. En 1937, avec Alison Burroughs, elle organise au *YW-YMHA le Negro Dance Evening, auquel participent K. *Dunham et A. *Dafora. Elle se retire dans les années 1940 pour raisons de santé. Considérée comme l'un des pionniers de la danse moderne noire américaine, elle est l'une des premières, avec H. *Tamiris, à chorégraphier des danses exprimant les profondes émotions religieuses des esclaves afro-américains sur des negro spirituals.

TDF, ESe

(Ballet du théâtre de) Györ.

Compagnie hongroise fondée en 1979.

Placée sous la direction de son fondateur, I. *Markó, jusqu'en 1991, elle est dirigée depuis par János Kiss. Ouverte aux styles modernes et aux chorégraphes étrangers (Miniatures, 1993, R. *North), la compagnie produit des créations collectives (les Voyages de Gulliver, 1991) ou de son directeur (Monarchie, monarchie, 1994, mus. Andreas Baksa) ainsi que de Barbara Bombicz (Babel, 1994, mus. László Tolcsvay) et Otto Demcsák (Couleurs mensongères, 1996, mus. rock), avec la complicité de Judit Gombár, ancienne collaboratrice de M. *Béjart et décoratrice-maquettiste permanente de la compagnie.

GD

Adalbert GYROWETZ (1763-1850).

Compositeur austro-tchèque.

Formé à la composition par son père, il mène une double carrière de musicien et de diplomate, après avoir étudié le droit à Prague et à Vienne, où W. A. *Mozart le remarque en 1785. Parcourant ensuite l'Italie, il bénéficie des leçons de Giovanni Paisiello et Nicola Sala. Après un bref séjour parisien, il s'installe à Londres, où il rencontre J. *Haydn. De 1804 à 1831, il est attaché au Hoftheater de *Vienne. Auteur prolifique dont les œuvres trahissent l'influence de Haydn, il reste insensible à l'évolution du langage musical, bien qu'il soit un proche de L. van *Beethoven. Oublié à la fin de sa vie, il connaît des difficultés financières surmontées grâce à la générosité de G. *Meyerbeer notamment.

À Vienne, il collabore avec J. *Aumer (les *Pages du duc de Vendôme, 1815 ; les Noces de Pélée et Thétis, 1816 ; les Deux Petits Savoyards, 1817), L. *Henry (Undine, 1825) et Ph. *Taglioni, signant la musique de Nathalie ou la *Laitière suisse (1821). Dansé par F. *Elssler en 1831, cet ouvrage, dont l'acte I préfigure celui de *Giselle, sera remanié par Michele Carafa pour sa création triomphale à l'Opéra de *Paris en 1832 avec M. *Taglioni (reconstr. 1980, P. *Lacotte).

JCB

Autres compositions. Le *Page inconstant (1787, J. *Dauberval) ; la Fête hongroise (1821, Jean-Pierre Aumer, Op. de Paris).