Larousse agricole 2002Éd. 2002
B

bœuf

Bovin mâle castré, élevé pour la boucherie et abattu entre 24 et 40 mois.

Autrefois, les sujets castrés étaient souvent utilisés, notamment dans le Sud, pour la traction animale ; ce n'était alors que vers 10 ans qu'ils étaient réformés pour la boucherie.

La production de bœufs a fortement régressé dans notre pays au profit d'animaux exploités plus intensivement, et notamment du taurillon ; les bœufs représentent aujourd'hui moins de 10 % en têtes des abattages de gros bovins, bien que leur viande soit toujours considérée comme une des meilleures. Selon les races et les régions, différents types de bœufs sont produits, correspondant soit à des systèmes intensifs et à des abattages précoces (bouvillons de 20 à 24 mois), soit à des systèmes plus extensifs et à des abattages plus tardifs (bœufs de 30 à 36 mois ou même de 36 à 40 mois, le plus souvent engraissés à l'herbe) ; le poids moyen de leurs carcasses est, en France, de l'ordre de 400 kg.

En boucherie, on désigne sous l'appellation de bœuf toutes les viandes de bovins adultes, qu'il s'agisse de vrais bœufs, de femelles (de la génisse à la vache de réforme), ou même de taureaux et notamment de taurillons.

Bougler

bois

Matière compacte et fibreuse, plus ou moins dure, formée par les vaisseaux transporteurs de sève, aux parois riches en cellulose et en lignine, et qui constitue le tronc, les racines et les branches des plantes ligneuses.

Le bois est fabriqué par des zones de multiplication cellulaire : l'assise génératrice libéro-ligneuse (ou cambium), qui fabrique du bois vers le centre de la tige, et le liber, qui fabrique du bois vers l'extérieur. Tissu conducteur grâce à ses nombreux vaisseaux, le bois est aussi un tissu de réserve accumulant des sucres qui permettront le démarrage de la végétation au printemps, et un tissu de soutien grâce à ces fibres ligneuses. L'aubier, sur la zone externe de la tige, comporte des vaisseaux qui transportent l'eau puisée dans le sol (sève brute). La sève enrichie au niveau des feuilles (sève élaborée) redescend par les vaisseaux du liber. Au centre de la tige, le bois meurt et constitue le cœur (duramen). S'imprègnant de résine (résineux) ou de tanins (feuillus) qui en modifient la couleur, ce duramen, axe de soutien de la plante, est un matériau recherché.

Les vaisseaux qui se forment au printemps sont plus larges (le bois est plus clair) pour permettre la montée de la sève ; à l'automne, les vaisseaux sont plus étroits et les fibres plus nombreuses (le bois est plus sombre). Cette alternance de zones claires et sombres forme les cernes annuels. En les comptant sur une coupe transversale au niveau du sol, on obtient l'âge de l'arbre.

Le bois est constitué d'hydrates de carbone et contient très peu d'éléments minéraux. Son enlèvement, si on laisse sur place feuilles, écorces, rameaux, n'appauvrit pas le sol et ne nécessite pas de restitution par les engrais.

Les catégories de bois.

Selon leur utilisation, on en distingue trois principales. Le bois de feu provient des taillis ou des cimes et se débite en quartiers (diamètre supérieur à 15 cm), en rondins (entre 7 et 15 cm) ou en charbonettes (diamètre inférieur à 7 cm). L'unité de vente est le stère : empilage soigné de brins de 1 mètre de long sur une largeur et une hauteur de 1 mètre. Le bois d'œuvre ensuite, qui provient des troncs, est la partie apte au sciage, au déroulage, au tranchage, et utilisable pour la menuiserie, l'ébénisterie ou la charpente. Le bois d'industrie enfin, sert à 98 % de matière première aux industries de trituration (pâte à papier, panneau de fibres, etc....), mais il peut également être destiné à d'autres usages (poteaux de ligne, bois de mine, traverses de chemin de fer).

Économie.

La consommation annuelle française de bois se répartit en 20 millions de m3 de bois de feu (surtout auto-consommé), 23,6 millions de m3 de bois d'œuvre et 23,2 millions de m3 de bois d'industrie. Certains défauts du bois le rendent impropre à tel ou tel usage et le dévalorisent : fentes, gélivures, décollements de cernes, roulure, provoqués par le froid ; arbres tortueux, trop branchus, non cylindriques (méplats) empêchant l'emploi comme bois d'œuvre ; défauts de croissance comme la fibre torse (fente longitudinale de l'écorce enroulée en spirale), loupes (excroissance de cellules à développement anarchique) empêchant les utilisations nobles, mais pouvant parfois être appréciées pour leur valeur décorative (loupe de noyer par ex.). Enfin, les altérations dues à des insectes ou à des champignons, qui nuisent à la qualité des bois, y compris du bois de feu (bois échauffé), sont combattues grâce au séchage et à l'imprégnation de substances spécifiques (créosote, sulfate de cuivre).

Décourt

bois tropicaux

Bois d'arbres originaires de la zone tropicale.

L'utilisation des bois tropicaux dans les pays développés a commencé dès les croisades et s'est développée après les explorations maritimes des XVe et XVIe siècles. Les espèces utilisées sont peu nombreuses car elles doivent présenter des qualités technologiques convenant à l'industrie des pays importateurs. Il s'agit d'une ressource très dispersée ne représentant pour une espèce donnée que quelques mètres cubes à l'hectare, c'est-à-dire quelques gros arbres dont l'exploitation conduit à l'appauvrissement de la forêt et souvent à la recherche d'espèces de substitution. La production représente 10 % du commerce mondial des bois d'industrie, c'est-à-dire moins de 100 millions de m3 par an.

L'ébène était utilisée dès le Moyen Âge en ébénisterie de luxe ou dans des activités très raffinées comme la lutherie. C'est un bois noir ou veiné de noir, dur et lourd, à grain fin, provenant d'espèces variées appartenant surtout au genre Diospyros. Par extension, ce nom s'applique à d'autres bois noirs et durs comme celui du Dalbergia melanoxylon, un palissandre (ébène du Sénégal, ébène du Mozambique).

Les acajous donnent un bois brun doré, tendre et léger, matériau de prédilection des ébénistes de l'époque du Directoire et de l'Empire en France. Premier utilisé, l'acajou des Antilles (Swietenia mahagoni) fut très tôt remplacé par l'acajou d'Amérique (Swietenia macrophylla), provenant d'Amérique centrale, de Colombie, de l'Amazonie brésilienne, du Pérou, de Bolivie. Cette ressource s'épuisant, on utilisa les acajous d'Afrique (Entandrophragma utile, E. cylindricum, E. angolense), et l'acajou des Philippines (genre Shorea). Le terme acajou désigne donc des bois d'aspects variés provenant d'espèces et de régions du monde différentes.