Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

matière active

Constituant d'une préparation phytosanitaire auquel est attribué tout ou partie de l'efficacité de celle-ci.

Une spécialité anti-parasitaire à usage agricole est composée d'une ou de plusieurs matières actives, accompagnées d'adjuvants (mouillants, diluants ou solvants, charges, adhésifs, tampons, conservateurs ou stabilisants, etc.).

Les matières actives homologuées (insecticides, acaricides, herbicides, fongicides et autres) ne sont pas détaillées dans cet ouvrage en raison de leur nombre et de leur évolution constante due à la découverte de nouvelles molécules, à l'abandon d'anciennes et à la réglementation faisant sans cesse l'objet de révisions.

Raynal

matière organique du sol

Ensemble des constituants organiques vivants et morts présents dans le sol.

On distingue les principaux compartiments suivants : les résidus de tissus végétaux plus ou moins altérés ; la biomasse microbienne ; la biomasse faunique ; les racines des végétaux ; les composés organiques dissous dans l'eau ; les substances humiques (ou humus). La quantité de carbone contenue dans chacun de ces compartiments varie selon le couvert végétal, le climat et l'utilisation des sols. La connaissance de ces compartiments et de leur évolution est utile pour comprendre la dynamique de la matière organique et la biodisponibilité de l'azote, du phosphore et du soufre.

La matière organique des sols comprend des substances très variées. Les hydrates de carbone (de 5 à 25 % de la matière organique) sont des sucres, celluloses et hémicelluloses, provenant de la dégradation des tissus végétaux ou synthétisés par les micro-organismes du sol. Ils sont en général rapidement décomposés par minéralisation, sauf quand ils sont associés à des minéraux ou des substances humiques. Les composés azotés (de 9 à 16 % de la matière organique du sol) sont des acides aminés, des peptides et des protéines qui appartiennent à la phase solide du sol quand ils sont associés aux minéraux et aux substances humiques ; une petite fraction des acides aminés est cependant dissoute dans la solution du sol. Les lipides (de 1 à 6 % de la matière organique) sont des substances issues des acides organiques, des cires et des résines. Ils sont constitués des molécules solubles dans des solvants comme le benzène, le chloroforme et l'hexane.

Les substances humiques, très répandues dans les matériaux organiques des sols, des sédiments marins et lacustres, dans les eaux naturelles et les eaux usées, dans les tourbes et les schistes, représentent une quantité totale de carbone de 55.1014 kg. De taille et de structure variées, elles sont classées en trois catégories selon leur solubilité : les acides fulviques, extractibles en milieu alcalin et solubles en milieu acide, les acides humiques, extractibles en milieu alcalin mais insolubles en milieu acide, et les humines, extractibles en milieu alcalin. Les principales propriétés de ces molécules sont dues aux groupements acides (carboxyliques et phénoliques) qui en font des échangeurs de cations et des agents complexants des métaux.

La capacité d'échange cationique (CEC) des acides fulviques est de l'ordre de 800 à 1 000 cmol/kg, celle des acides humiques est plus faible, en général moins de 500 cmol/kg. Les humines sont moins bien connues : elles seraient constituées soit d'acides humiques très fortement liés aux argiles, soit de polymères très condensés, riches en carbone (plus de 60 %), et de mélanines fongiques. Les substances humiques sont très lentement dégradées lors de la minéralisation.

La matière organique est un constituant important en raison de son influence sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Elle est en particulier un déterminant de la stabilité de la structure et de la rétention des polluants ainsi qu'une réserve d'azote, de phosphore et de soufre.

Calvet

matières azotées

Ensemble des constituants azotés protéiques et non protéiques.

On calcule la richesse en matières azotées d'un aliment en multipliant la teneur en azote de celui-ci par 6,25 (ou 6,39 pour le lait).

Bougler/Gallouin

matières azotées digestibles

Quantité de matières azotées ingérées diminuée de la quantité de matières azotées excrétées dans les fèces.
ABRéV. : MAD.

Bougler/Gallouin

matières azotées totales

Critère permettant d'estimer la teneur en constituants azotés d'un aliment.
ABRéV. : MAT.
SYN. : matière protéique brute (abréviation : MPB), protéines brutes (abréviation : PB).

Les MAT sont obtenues à partir du dosage de l'azote contenu dans l'aliment par la méthode de Kjeldahl (minéralisation de l'azote organique puis titration par l'acide sulfurique) ou la méthode de Dumas (transformation de l'azote organique en azote gazeux et dosage de l'azote gazeux). Cette teneur en azote est multipliée par le coefficient 6,25, supposant que les protéines contiennent en moyenne 16 g d'azote. Ce critère ne tient donc pas compte de la qualité biochimique de la fraction azotée dosée (présence éventuelle d'azote non protéique ou non protidique) ni de sa signification nutritionnelle (profil d'acides aminés indispensables).

Chapoutot/Schmidely

matières en suspension

Substances non dissoutes, décantables et non décantables.
ABRéV. : MES.

Les MES peuvent être mesurées par pesée après filtration ou centrifugation. C'est un paramètre à prendre en compte pour estimer la qualité des eaux usées et le fonctionnement d'une station d'épuration.

Bermond

matières grasses brutes

Résidu issu de l'extraction des lipides contenus dans les aliments par un solvant lipidique (actuellement éther de pétrole ou hexane).
ABRéV. : MG.
SYN. : extrait éthéré.

Dans la majorité des aliments concentrés, ce résidu permet d'estimer la fraction constituée de triglycérides, vecteurs d'acides gras. Mais, dans le cas des fourrages, cette fraction peut contenir des substances de natures diverses (pigments) et ne présente donc pas de signification nutritionnelle réelle. Pour certains aliments, l'extraction des lipides peut nécessiter une hydrolyse acide préalable afin de libérer les matières grasses des autres constituants organiques, ou une hydrolyse acide postérieure destinée à dissocier les éventuels sels de calcium.

Chapoutot/Schmidely