Larousse agricole 2002Éd. 2002
B
B

bacille

Bactérie en forme de bâtonnet droit plus ou moins fin et long, isolé ou en chaînette.

CHARNAY

Bacillus thuringiensis

Bactérie parasite d'insectes, notamment de papillons, coléoptères, moustiques et simulies, produisant des toxines utilisées comme insecticides biologiques.

Bacillus thuringiensis (souvent désigné sous le nom de B. t.) produit des protéines à pouvoir insecticide (exo- et surtout endotoxines). Au moment de la sporulation de la bactérie, les endotoxines cristallisent et représentent de 20 à 30 % des protéines bactériennes totales. Il existe de nombreuses souches de B. t., qui produisent différentes variantes d'endotoxines.

Les insectes se parasitent ou s'intoxiquent en ingérant la bactérie ou la toxine, laquelle paralyse l'intestin et a une action mortelle. Les endotoxines de B. t. ne sont toxiques ni pour les plantes, ni pour les mammifères, ni pour les autres insectes que les insectes cibles, notamment les auxiliaires et les abeilles. Elles n'ont aucune action néfaste sur l'environnement. Elles présentent donc un grand intérêt en lutte biologique. Des cultures de souches appropriées de B. t. sont produites industriellement et commercialisées comme insecticides biologiques, en particulier pour lutter en forêt contre les chenilles défoliatrices, tordeuses et processionnaires.

Certains gènes codant pour les endotoxines de B. t. ont été clonés et incorporés par génie génétique dans des plantes transgéniques telles que le tabac, la pomme de terre, le maïs et le cotonnier. Ces plantes modifiées s'avèrent résistantes à divers insectes ravageurs, comme la pyrale pour le maïs. Les variétés transformées par les gènes de B. t. ont été largement diffusées en Amérique du Nord dès les années 1995. Dès leur commercialisation, elles ont fait en Europe l'objet d'une forte controverse liée au principe de précaution, sur des bases à la fois scientifiques et éthiques.

Raynal

bactéricide

Se dit d'une substance ou d'une préparation qui tue les bactéries.

Les antibiotiques, molécules produites par des micro-organismes, sont de puissants bactéricides. Très utilisés en médecine humaine et vétérinaire, ils sont interdits en agriculture, au moins en France, pour combattre les bactérioses végétales.

Raynal

bactérie

Organisme procaryote microscopique (de 1 à 2 mm de largeur et de 2 à 9 mm de longueur) constitué d'une seule cellule isolée ou groupée avec d'autres, et se reproduisant par simple division (scissiparité).

On distingue les bactéries de forme ronde (coques ou cocci) des bactéries allongées en bâtonnets droits (bacilles), incurvés (vibrions) ou spiralés (spirilles). Certaines bactéries sont capables de former des spores (formes de résistance). Enfin, dans certaines conditions, les bactéries peuvent être mobiles. On les classe en deux groupes suivant leur réaction à la coloration de Gram : d'une part, les bactéries Gram + (streptocoques, staphylocoques) qui apparaissent violettes et, d'autre part, les bactéries Gram - (Escherichia coli, salmonelles) qui apparaissent roses. Selon leur tolérance à l'oxygène, les bactéries sont dites aérobies strictes, aéroanaérobies ou encore anaérobies strictes.

Certaines bactéries sont pathogènes et leur virulence est déterminée génétiquement. D'autres au contraire sont bénéfiques ; elles jouent par exemple un rôle considérable dans la transformation de la matière organique, qu'il s'agisse de l'évolution de l'humus dans le sol, de l'épuration des eaux usées, des phénomènes digestifs (particulièrement des ruminants), des fermentations où elles sont utilisées pour conserver les produits alimentaires. Les bactéries sont aussi exploitées industriellement pour la production d'antibiotiques, de vitamines, d'enzymes, etc.

DAVILA

bactérie méthanogène

Bactérie anaérobie stricte, capable de transformer les produits de fermentation d'autres bactéries anaérobies (dihydrogène, dioxyde de carbone, formiate, acétate) en méthane (CH4) ou en méthane plus dioxyde de carbone.

Cette réaction est génératrice d'énergie.

Les bactéries méthanogènes sont autotrophes et appartiennent au groupe des archéobactéries. Elles se développent dans tous les biotopes anaérobies approvisionnés en matière organique : les sols (notamment ceux des zones arctiques et boréales et des régions chaudes humides), les zones inondées pour les cultures, les fonds marins, le tube digestif des animaux (en particulier la panse des ruminants), etc. Elles y empêchent l'accumulation de matière organique partiellement dégradée. Le méthane qu'elles produisent retourne dans l'atmosphère où il contribue de façon importante à l'effet de serre. Certaines installations permettent néanmoins de valoriser économiquement le méthane comme source d'énergie (digesteur de station d'épuration).

DAVILA

bactériophage

Virus infectant les bactéries.

Dans certaines conditions, les bactériophages peuvent se multiplier et détruire les bactéries. Ils sont aussi capables de transmettre des informations génétiques d'une bactérie à une autre.

Ces virus sont considérés comme nuisibles dans l'industrie de la fermentation, mais ce sont des outils indispensables pour la recherche fondamentale et appliquée (virologie, génétique moléculaire, etc.).

DAVILA

bactériose

Maladie des plantes dont l'agent responsable est une bactérie.

À l'heure actuelle, plusieurs centaines d'espèces de bactéries susceptibles de causer des dégâts aux plantes ont été identifiées et étudiées. L'importance économique des dommages est très variable : certains passent inaperçus, alors que d'autres ont des conséquences catastrophiques (destructions de plantations).

Déroulement de la maladie.

Le processus infectieux se déroule suivant les relations qui s'établissent entre la plante hôte et la bactérie ayant pénétré dans celle-ci par des orifices naturels (stomates), créés par des agents naturels (blessures de gel, de grêle, d'insectes) ou encore dus aux interventions humaines (plaies de taille, blessures accidentelles). Les bactéries ont une progression essentiellement intercellulaire, pendant laquelle elles désorganisent et détruisent les tissus. C'est à ce stade que les symptômes de la maladie s'extériorisent. La gravité de celle-ci dépend aussi du pouvoir pathogène (virulence) de la bactérie responsable.