Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

manioc (suite)

Culture.

Le manioc est une plante rustique, qui s'accommode de tous les sols, même fatigués (à l'exception des sols asphyxiants), dans les régions équatoriales et tropicales, mais ne donne des rendements élevés que sur terrain léger, profond, meuble et bien drainé. Il lui faut une pluviosité d'environ 1 500 mm par an et une température voisine de 25 °C. Il a des exigences élevées en azote et en potasse.

Le manioc vient en général à la fin d'une succession culturale, juste avant le retour à la jachère. On le multiplie par bouturage de fragments de tiges de 10 à 40 cm de long, les boutures pouvant se conserver de 2 à 3 mois. On les plante au début de la saison des pluies, en les disposant en ligne sur terrain plat, à une densité de 10 000 à 12 000 plants/ha. Les seules façons culturales consistent en un buttage et en 2 ou 3 sarclages. L'arrachage des racines a lieu de préférence en saison sèche, à l'époque où la richesse en amidon est maximale, c'est-à-dire de 10 à 18 mois environ après la plantation. Les rendements sont très variables suivant la fertilité des sols (entre 5 et 60 t de racines fraîches par hectare).

Maladies et ravageurs.

De nombreux parasites sont à craindre, en particulier les cochenilles et divers champignons. Une maladie à virus, la mosaïque, peut provoquer de graves dégâts et oblige à une sélection continuelle de variétés résistantes. Les rats sont également de gros prédateurs des cultures.

Utilisations.

Le manioc est consommé traditionnellement après rouissage (chickwangue et foufou) ou fermentation (gari, atieké) pour éliminer l'acide cyanhydrique. Il peut aussi se préparer sous forme de tapioca ou bien en cossettes, petits morceaux de racines coupés après lavage et épluchage. Les cossettes séchées et écrasées fournissent une farine blanche contenant 80 % d'hydrates de carbone.

Pour obtenir la fécule, les racines fraîches lavées sont découpées puis râpées. Le lait obtenu passe à travers le tamis, et la fécule est recueillie par centrifugation. Pour fabriquer le tapioca, la fécule est cuite sur des plaques chauffées, concassée en flocons et séchées. Les racines fournissent en moyenne de 35 à 55 % de manioc sec et de 22 à 23 % de fécule.

Production.

Production vivrière par excellence de la plus grande partie de l'Afrique et de certains autres pays tropicaux (Thaïlande, Malaisie, Brésil), le manioc s'est révélé un produit de substitution des céréales très recherché pour l'alimentation du bétail. La production mondiale dépasse 160 millions de tonnes, sur une superficie d'environ 15 millions d'hectares. L'Afrique en assure à peu près 50 %.

Le marché mondial du manioc est réduit (10 % de la production mondiale) et très lié à celui des céréales, en particulier du maïs, car le manioc possède une valeur énergétique équivalente (mais ses cours sont cependant très inférieurs). Les principaux pays exportateurs sont la Thaïlande et l'Indonésie, qui fournissent en priorité l'Union européenne, principal acheteur mondial.

Malézieux

maquignon

Marchand de chevaux et, par extension, de bestiaux.

Gallouin

maquignonnage

1. Métier du maquignon. 2. Désigne aussi des manœuvres frauduleuses ou malhonnêtes.

Gallouin

maquis

Formation végétale buissonnante des régions méditerranéennes, caractéristique des sols acides.

Le maquis résulte de la dégradation de la forêt initiale de chêne-liège. C'est une formation végétale plus dense que la garrigue, atteignant facilement 4 m de hauteur, composée de nombreux arbustes (arbousier, bruyère arborescente, ciste, genêt, etc.) dont la formation serrée empêche le développement des arbres (chêne-liège, chêne vert, pin maritime). Toutes ces espèces sont très combustibles et leur forte densité augmente encore les risques d'incendie.

La mise en valeur du maquis est particulièrement difficile : c'est un milieu très fermé dans lequel il n'est pas possible de faire pâturer des animaux, et la production de bois est très faible.

Roger-Estrade

maraîchage

Culture intensive des légumes et de certains fruits, destinés à la vente en frais. Un producteur qui pratique le maraîchage est appelé maraîcher.

Le terme de maraîchage vient de marais ; son origine remonte au XVIII e siècle, au cours duquel les cultures légumières se sont développées à la périphérie des villes, dans les zones de marais favorables à la production de légumes en période estivale, sans apport d'eau. Dans l'entreprise maraîchère, le caractère intensif de la production est assuré par un certain nombre de pratiques :
assolement et rotation rapide des cultures grâce au recours à la culture protégée et à la mise en culture d'espèces à cycle court ou à haut rendement par unité de surface et unité de temps ;
mise en place des cultures par plantation (et non par semis) ;
recours systématique à l'irrigation ;
en théorie, apport massif de matière organique et d'engrais minéraux.

Le maraîchage s'accompagne d'une main-d'œuvre relativement abondante, notamment au moment de la récolte, souvent échelonnée et donc manuelle malgré les progrès de la mécanisation.

Types de maraîchage.

Deux types de maraîchage se côtoient : le maraîchage périurbain, ou maraîchage polyvalent de ceinture verte, et le maraîchage de bassin, ou maraîchage spécialisé. Le premier est caractérisé par des entreprises de faibles dimensions et par une gamme étendue de légumes produits en saison et en contre-saison, commercialisée le plus souvent en circuit court sur les marchés locaux. Dans le maraîchage de bassin, la taille des entreprises varie de 2 à plusieurs dizaines d'hectares, voire davantage. La spécialisation est attribuable soit aux espèces cultivées grâce à des conditions favorables telles que le climat ou le sol (exemple du bassin maraîcher nantais, où dominent aujourd'hui la mâche, le poireau de primeur et le navet de primeur), soit à la technologie de production qui y est mise en œuvre. C'est ainsi qu'une catégorie de maraîchers (les maraîchers-serristes) cultive exclusivement les légumes sous abri (serre en verre ou grands abris à couverture plastique) en saison comme en contre-saison.

Péron