Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

poularde

Jeune femelle engraissée de l'espèce poule.

La jeune poule reçoit un aliment à base de céréales et de lait ; elle est élevée en cage ou en épinette dans la pénombre afin d'empêcher l'apparition de la maturité sexuelle.

Sourdioux

poule

1. Femelle d'un certain nombre d'espèces de galliformes (poule proprement dite, poule faisane, etc.). 2. Nom commun de l'espèce Gallus gallus.
On nomme coq le mâle et poussin le petit de la poule.

La poule (Gallus gallus) est répandue dans toutes les parties du monde. On distingue chez cette espèce les femelles productrices d'œufs de consommation, élevées en l'absence de coqs (poules pondeuses), des femelles reproductrices, élevées en présence de coqs et destinées à la production de poussins.

Élevage des poules pondeuses.

Les races traditionnelles (de ponte ou mixtes) utilisées étaient la leghorn, blanche ou noire, la rhode island, la wyandotte, la sussex Actuellement, les poules pondeuses (de production industrielle ou alternative) proviennent de croisements de lignées sélectionnées à partir de certaines de ces races. Suivant les pays, les souches prédominantes sont des souches à œufs bruns (comme en France) ou des souches à œufs blancs. La sélection de ces souches a été orientée vers une augmentation du nombre d'œufs et de la masse d'œufs produits par poule, ainsi que vers une réduction de l'indice de consommation. Il faut aussi signaler que certaines races qui avaient été abandonnées lors de l'industrialisation de l'élevage des pondeuses retrouvent aujourd'hui une place dans des productions locales ou alternatives.

L'élevage des poules s'effectue soit en basse-cour (petits groupes familiaux), soit en bâtiments spécialisés, au sol, avec ou sans parcours, ou en cage (batteries). L'élevage en cage, apparu dans les années 1960, est encore largement majoritaire. Les cages doivent offrir 550 cm2 par poule. Conformément à la réglementation européenne, en 2012, cette surface devra atteindre 750 cm2, et la cage devra être équipée d'un nid, d'un perchoir et d'une zone de litière.

Dans la conduite de l'élevage, on sépare l'élevage des futures pondeuses, ou poulettes, de celui des pondeuses.

On peut élever les poulettes au sol ou en cage. L'objectif est de produire un lot homogène en poids et en maturité sexuelle ainsi que de bon statut sanitaire, tous éléments qui conditionnent la réussite de la ponte ultérieure. Dans les bâtiments obscurs, on éclaire pendant 8 h puis, à partir de l'âge de 12 à 14 semaines, jusqu'à 14 à 16 h pour déclencher la maturité sexuelle. Le lot est transféré en bâtiment de ponte à 19 semaines environ pour un poids moyen des poulettes au 1er œuf d'environ 1,6 kg à 1,7 kg. La prophylaxie est assurée par un programme comportant des vaccinations et des rappels en cours d'élevage, principalement pour certaines maladies virales (maladie de Marek, peste aviaire, maladie de Gumboro, maladie de Newcastle, rhino-trachéite infectieuse).

Le suivi de la production des œufs dans un bâtiment est réalisé par l'intermédiaire d'une courbe de ponte, dont le début correspond au 1er œuf pondu dans le poulailler, vers l'âge de 20 semaines. La ponte atteint un maximum (pic de ponte) au bout de 2 mois environ, puis diminue progressivement jusqu'à l'arrêt de la production lors de la réforme par l'éleveur, environ 52 semaines après l'entrée en ponte. Le nombre cumulé d'œufs pondus sur cette période atteint pour les souches industrielles élevées en cage environ 300 œufs/poule (250 à 270 pour des poules au sol). Le maintien en ponte nécessite une durée d'environ 16 h de lumière délivrée en continu ou fractionnée. L'alimentation doit couvrir l'entretien des animaux, la fin de leur croissance et la production d'œufs. Ainsi, 2 à 3 aliments sont utilisés du début à la fin de la ponte, caractérisés en particulier par une diminution de la teneur en protéines et une augmentation de la teneur en calcium. Les besoins calciques journaliers sont importants, notamment au moment de la formation de la coquille.

Dans les systèmes d'élevage au sol ou sur caillebotis, les déjections sont éliminées après la période de ponte. Pour les poules en cage, elles sont enlevées au fur et à mesure, quand les cages sont en batteries ou lorsqu'il n'y a pas de fosses profondes.

La production d'œufs de consommation en France (1er producteur européen) atteignait en 1999 près de 16 milliards. Le nombre de poules pondeuses mises en place est proche de 50 millions, dont près de 4,5 millions de poules sur parcours extérieur (plein air, libre parcours et bio). La France a, suivant les années, une position importatrice ou exportatrice d'œufs. Les principales régions productrices sont la Bretagne (près de 50 % de la production), les Pays de la Loire et Rhône-Alpes (près de 10 % chacun). La production se fait soit dans de très grandes unités de plusieurs centaines de milliers de poules, appelées fermes de ponte, soit dans des élevages plus petits (quelques milliers à 100 000 poules) approvisionnant un centre de conditionnement géographiquement indépendant des élevages.

Élevage des poules reproductrices.

Les principes d'élevage sont sensiblement identiques à ceux qui sont appliqués pour les pondeuses. Les objectifs de poids et les programmes alimentaires diffèrent cependant en fonction de chaque type de souche à sélectionner ou à multiplier (chair, ponte, label). Pour la sélection, les poules reproductrices sont élevées en parquet familial (une dizaine de poules pour un coq) ou en cage. En parquet, on pratique le trap-nestage ; il consiste à mettre à la disposition de chaque poule un nid-trappe qui l'emprisonne lorsqu'elle est installée, ce qui permet alors l'identification de chaque œuf pondu en vue d'un contrôle de la descendance. En cage individuelle, on pratique l'insémination artificielle 1 ou 2 fois/semaine.

Pour la production de poussins destinés à l'élevage de chair ou de ponte (multiplication), l'élevage a lieu au sol, sur litière ou sur litière et caillebotis dans des bâtiments équipés de nids (1 pour 4 poules) et de perchoirs. Les œufs sont ramassés tous les jours et sont ensuite transportés vers les couvoirs.

Sourdioux