Larousse agricole 2002Éd. 2002
B

betterave (suite)

Surfaces cultivées et production.

D'après la FAO, la superficie mondiale consacrée à la betterave à sucre est de l'ordre de 7,1 millions d'ha (1999) pour une production proche de 270 millions de t (soit un rendement moyen de 38 t/ha). Au cours des dix dernières années, les superficies cultivées ont diminué de l'ordre de 10 %. La culture de la betterave, plante de climat tempéré frais, s'étend entre 47o et 54o de latitude nord. Elle concerne surtout l'Europe et l'Amérique du Nord. Ailleurs, elle n'est possible que dans les pays qui disposent de possibilités d'irrigation : Turquie, Iran, Égypte, Maroc, Chili, etc. Le sucre produit à partir des betteraves représente environ 30 % de la production totale de sucre (entre 110 et 120 millions de t), le reste provenant de la canne à sucre.

Le plus important producteur de betteraves est l'Union européenne, avec 120 millions de t (soit environ 45 % de la production mondiale), pour une superficie légèrement supérieure à 2 millions d'ha et un rendement de l'ordre de 60 t/ha. Viennent ensuite les États-Unis (30 millions de t), la Turquie (20 millions), et la Russie (15 millions).

Les quatre principaux producteurs de l'Union européenne sont la France (33 millions de t et un rendement de 74 t/ha), l'Allemagne (28 millions), l'Italie (13 millions) et le Royaume-Uni (10 millions).

La France est le premier producteur mondial de sucre de betterave, avec une production de sucre blanc comprise entre 4 et 4,5 millions de t. La superficie ensemencée, variable en fonction des fluctuations du marché du sucre, s'établit autour de 400 000 ha, dont 90 % pour la production de sucre et 10 % pour la production d'alcool (autour de 4 millions d'hectolitres soit plus de la moitié de la production nationale). Un cinquième environ de la production d'alcool sert à la fabrication d'éthanol (carburant). Le nombre de sucreries et de sucreries-distilleries est actuellement de 35.

La culture de la betterave industrielle est concentrée dans le nord de la France, où six départements représentent les deux tiers des superficies ensemencées annuellement.

Réglementation européenne.

Dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), il existe une réglementation basée sur un contingentement de la production de sucre assorti d'une garantie de prix, et sur des liens contractuels entre les producteurs et les usines. Chaque pays de l'Union dispose d'un quota de base (quota A), qu'il répartit entre ses différentes sucreries. Chacune d'entre elles affecte ensuite son quota entre ses planteurs, en proportion de ses livraisons antérieures. Le sucre produit dans la limite de ce contrat bénéficie d'un prix garanti. Le quota A pour l'ensemble de l'Union européenne est de près de 12 millions de t. Au-delà de la quantité correspondant au quota A et dans une limite fixée par l'Union (appelée quota B), les sucreries peuvent commercialiser librement leur production, mais elles doivent verser à l'Union européenne une cotisation de production. Le prix payé au producteur pour les betteraves de cette tranche est donc le prix garanti, diminué de la cotisation. Enfin, le sucre produit en dépassement de cette tranche (appelé souvent, de façon impropre, quota C) doit être vendu sur le marché au cours mondial, en permanence fluctuant.

Roger-Estrade (A.)

betterave rouge

Plante bisannuelle cultivée pour sa racine charnue (genre Beta, famille des chénopodiacées).
SYN. : betterave potagère.

La racine de la betterave rouge se charge de divers pigments (anthocyanes), selon des anneaux concentriques plus ou moins nets en fonction des conditions de culture, des variétés et de la cuisson de la racine après récolte. À l'exception de la variété-population traditionnelle `Crapaudine' de type long, à la chair sucrée et très colorée, encore cultivée dans le Val de Loire pour une consommation hivernale, les variétés actuellement cultivées sont du type `Globe', issu de la variété `Détroit' améliorée. Le choix des variétés dépend de leur degré de précocité.

Culture.

Les exigences de la betterave rouge sont identiques à celle des autres betteraves. Les semis se font de mars à début avril pour une récolte en juin-juillet (recours à la culture protégée sous bâche à plat ou petit tunnel) ou de la mi-mai à fin juin pour une récolte à l'automne et une consommation hivernale. La densité optimale est de 550 000 plantes/ha. Les rangs sont écartés d'environ 40 cm.

Récolte.

La récolte est mécanisée, et le rendement varie de 35 à 50 t/ha. Les racines sont conservées en silo, ou de préférence en cellule ventilée à 0/+1oC lorsque le produit est destiné à alimenter les unités de cuisson industrielles. Pour l'essentiel, la betterave rouge est proposée en produit prêt à l'emploi culinaire, conditionnée en 5e gamme après appertisation ou pasteurisation.

Production.

La production de l'Union européenne en betteraves rouges représente 300 000 t, dont le Royaume-Uni fournit 1/3. La production française est de 90 000 t pour 2 400 ha. Elle est stable et concentrée en zone septentrionale. Le tiers en est produit dans la région du Centre. 10 % de la production sont destinés à la fabrication de colorants.

Péron

betteravier

Producteur de betterave sucrière.

Mazoyer

beurre

Matière grasse solide fabriquée à partir de la crème extraite du lait de vache.

Depuis le décret du 25 mars 1924, « la dénomination «beurre», avec ou sans qualificatif, est réservée au produit exclusivement obtenu par barattage, soit de la crème, soit du lait ou de ses sous-produits, et contenant au moins 82 % de matière grasse butyrique, au plus 16 % d'eau et 2 % de matière sèche non grasse ». Le décret du 30 décembre 1988 a précisé les dénominations de vente, le traitement des crèmes et la composition des beurres et de certaines spécialités laitières. En matière de technologie, seuls les traitements physiques sont autorisés.

La couleur plus ou moins jaune du beurre est déterminée par la présence de pigments caroténoïdes provenant de l'herbe et des fourrages verts ; elle varie donc selon les régions et la période de l'année. Les industriels peuvent cependant utiliser certains colorants naturels, notamment le rocou extrait de la pulpe d'un arbuste originaire d'Amérique du Sud, afin de régulariser la couleur du beurre.