Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

culture légumière (suite)

Pour les légumes transformés, la consommation française est d'environ 12 kg de légumes appertisés par personne et par an, et 5,7 kg de légumes surgelés. Les 3/4 des légumes appertisés et le 1/3 des légumes surgelés sont consommés à domicile. Les grandes et moyennes surfaces distribuent 99 % des légumes appertisés et 73 % des légumes surgelés (les 27 % restants concernant les magasins spécialisés).

Péron

culture nettoyante

Culture qui, par les soins de désherbage qu'elle implique, ou par la compétition qu'elle exerce sur les mauvaises herbes, évite la prolifération de ces dernières.

Doré

culture protégée

Système de culture faisant appel à l'utilisation de matériaux de couverture des plantes durant la totalité ou une partie de la culture et, éventuellement, à l'utilisation de la chaleur artificielle.
SYN. : culture abritée, culture sous abri.

Les cultures protégées rassemblent les cultures sous bâches à plat, constituées d'un film de polyéthylène perforé ou d'une toile non tissée en polypropylène, posées simplement sur les plantes, les cultures en petits tunnels (de type nantais, par exemple), en grands tunnels ou en abris multichapelles à couverture plastique, ainsi que les cultures en serre. On distingue 2 modes de culture protégée : la culture hâtée et la culture forcée.

Culture hâtée.

Encore appelée culture de semi-forçage, elle fait uniquement appel à la couverture des plantes. Elle a pour objectif la recherche d'une précocité par rapport à une culture de pleine terre réalisée dans la même région. Le décalage du calendrier de production dépend du comportement de l'espèce (ou de la variété cultivée), de la durée de la protection de la culture, ainsi que de la performance thermique du matériau de couverture. Elle concerne de nombreuses espèces légumières (melon, fraisier, carotte, laitue...) et florales (freesia, bulbes à fleurs, plantes à massifs...) dans la région méditerranéenne.

Culture forcée.

Elle fait appel, outre la couverture, à la chaleur artificielle, dont le niveau tient compte des exigences climatiques de l'espèce et de la politique commerciale de l'entreprise de production. Le caractère de contre-saison de la culture est clairement affiché et la gestion du climat (sans intégration de l'éclairement toutefois) permet une certaine programmation des récoltes.

La culture sur couche chaude (actuellement en régression) utilise la chaleur produite par la décomposition de fumier, de feuilles mortes ou de paille.

Dans les serres ou sous les tunnels plastiques, l'augmentation de la température vient de la circulation d'eau chaude dans les canalisations, de la circulation d'air chaud, ou du chauffage du substrat dans lequel pousse la plante. Les serristes connaissent des problèmes économiques liés aux côuts d'installation ou de chauffage ; il existe quelques solutions, comme la réalisation de serres solaires ou bien l'installation des serres près de centrales nucléaires où l'appoint thermique est fourni par les eaux de rejets (eau à 40 oC environ).

Les cultures hors sol, pour lesquelles le sol naturel est remplacé par un substrat artificiel, relèvent, pour l'essentiel, de la culture forcée. La tomate, le concombre, l'aubergine, le gerbera, le rosier et les plantes vertes sont les principales espèces horticoles produites en culture forcée.

Péron/Roger-Estrade

culture tropicale

Culture effectuée dans les régions intertropicales du globe terrestre.

Les régions intertropicales occupent environ le tiers des terres émergées et l'on estime à 1,4 milliard d'hectares la surface agricole intertropicale utile. Les conditions particulières de climat et de sol ainsi que la structure sociale et économique qui caractérisent l'ensemble de ces régions déterminent le choix des cultures.

Climat.

Le climat des régions intertropicales est régulièrement chaud et plus ou moins humide. Dans la zone équatoriale, la température est la même toute l'année ; elle oscille entre 25 et 28 oC, sans différence notable entre le minimum diurne et le maximum nocturne, avec, toutefois, deux maxima et deux minima annuels. Si l'on s'éloigne de l'équateur, vers le nord comme vers le sud, on entre dans des zones tropicales caractérisées par un seuil maximal et un seuil minimal de température qui se placent en hiver ou en été suivant l'hémisphère, avec une différence voisine de 10 oC entre la moyenne du mois le plus froid et celle du mois le plus chaud. Les pluies sont réparties sur une période de plus en plus brève de l'année à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur.

Le climat tropical est cependant modifié de façon radicale sous l'action des vents saisonniers (moussons et alizés) ou des massifs montagneux. Sauf dans les déserts et les régions limitrophes, les zones équatoriales et tropicales subissent annuellement des chutes de pluie très importantes, de l'ordre de 2 à 4 m et même plus.

C'est en fait le climat, avec son caractère extrême et violent, qui constitue le facteur limitant décisif pour l'installation des cultures tropicales. L'importance et la brièveté des précipitations provoquent une érosion et un ruissellement intenses. De plus, les températures élevées accélèrent les processus de transformation chimique des sols.

Sols.

Sous l'action combinée de la chaleur et de l'humidité, les silicates constituant les roches sont complètement décomposés et la silice, ainsi libérée, est emportée en profondeur par les eaux, tout comme les autres bases (magnésium, calcium, potassium, etc.). Il reste alors sur place d'importantes quantités d'oxydes ferriques et d'aluminium, qui migrent dans le sol suivant les mouvements de l'eau : ces oxydes, ou sesquioxydes, remontent pendant la saison sèche, par suite de l'intense évaporation, et descendent pendant la saison humide, au cours des fortes pluies.

Cette accumulation de sesquioxydes conduit à la formation de concrétions dures, puis d'une véritable cuirasse rouge (latérite) qui fait perdre au sol toutes ses qualités physiques et chimiques. Les sols ainsi formés sont appelés « sols ferrugineux » ou, lorsqu'il y a libération d'alumine, « sols génalitiques ». On peut connaître leur évolution en étudiant le rapport silice-alumine : plus ce rapport est faible, plus le sol est évolué, c'est-à-dire plus la cuirasse ferrallitique est épaisse. Cette évolution se manifeste surtout lorsque le sol n'est plus protégé de l'érosion et de l'insolation par une végétation boisée stable ; d'où l'importance des conditions de couvert végétal et de drainage pour l'utilisation agronomique.