Larousse agricole 2002Éd. 2002
H

hormone

1. Biol. Végét. Substance produite par une plante et qui agit sur sa croissance, sa floraison, etc.

On appelle souvent les hormones végétales « substances de croissance végétales ».

Chaillou

2. Biol. Animale. Substance chimiquement déterminée, élaborée par un organe ou par un groupe de cellules, exerçant une action caractéristique sur un organe ou un tissu situé à distance, généralement après dilution et distribution dans tout l'organisme.

Les hormones sont des produits de glandes dites « à sécrétion interne » ou « endocrines ». Elles sont appelées hormones (H) quand leurs identités physiologique et chimique sont bien établies. Elles restent provisoirement désignées comme facteurs (F) lorsque certaines de ces données font défaut. Chez l'animal, les hormones sont très nombreuses et assurent des fonctions de coordination entre les organes et les appareils. Elles règlent les métabolismes (insuline), la digestion (gastrine), le fonctionnement cardiovasculaire (adrénaline)... Le zootechnicien s'intéresse surtout aux hormones qui jouent un rôle dans les métabolismes et dans la reproduction. Il est possible d'aborder les glandes ou les tissus endocrines en les classant selon leurs systèmes de commande et de régulation. On peut ainsi distinguer les hormones dépendantes de l'hypothalamus et celles qui dépendent d'autres mécanismes de commande.

Hormones dépendantes de l'hypothalamus.

Ce groupe présente la particularité d'être plus ou moins directement sous la dépendance d'une structure appartenant au système nerveux, l'hypothalamus, et de posséder une grande homogénéité d'organisation, par laquelle les informations se transmettent « en cascade » entre l'hypothalamus et la cible finale, après avoir généralement fait relais dans l'hypophyses.

Hormones hypothalamiques.

L'hypothalamus, partie ventrale du diencéphale, assure la transformation d'informations de natures très diverses (température externe, interne, photopériode, stimulations tactiles, etc...) recueillies par le système nerveux en informations hormonales. Les produits de la conversion de ces messages sont dits « neurosécrétions » ou « neuro-hormones ». Ils sont généralement de nature polypeptidique. Ces facteurs sont distribués selon 2 voies possibles :
soit ils sont conduits par les neurones qui les ont élaborés jusqu'au lobe postérieur de l'hypophyse. L'ocytocine, polypeptide de 9 acides animés, est l'une de ces hormones : après synthèse dans l'hypothalamus, elle sera stockée dans l'hypophyse postérieure en attente des stimulus qui permettront sa libération (par exemple lors de l'éjection de lait).
soit les neurones producteurs gagnent plus rapidement l'éminence médiane et déversent leurs sécrétions dans des vaisseaux capillaires qui rejoignent l'hypophyse antérieure. Ces hormones hypothalamiques ont comme fonction de faire sécréter des cellules hypophysaires. Elles sont dites « hormones de libération » : on les désigne par des noms comportant le suffixe -libérine (en abrégé -RH, pour releasing hormone). D'autres hormones hypothalamiques ont un effet inverse, inhibiteur, sur des cellules spécifiques de l'hypophyse antérieure. On les appelle « facteurs » ou « hormones d'inhibition », et leurs noms comportent le suffixe -statine.

La thyrolibérine (TRH), hormone de libération de l'hormone thyréotrope (TSH), est composée de 3 acides animés. La corticolibérine (CRH), dont la structure chimique est connue chez le mouton, comporte 41 acides animés. Concernant les fonctions de reproduction, l'intervention la plus importante revient à la gonadolibérine (GnRH, 10 acides animés), qui stimule la sécrétion des hormones gonadotropes. Une autre fonction de l'hypophyse antérieure, la sécrétion de prolactine, est sous dépendance de l'hypothalamus par l'intermédiaire de deux facteurs : un ou plusieurs facteurs de stimulation (PRF), et un facteur inhibiteur dominant (PIF), qui n'est autre que la dopamine.

L'hormone de croissance (GH) est aussi sous la dépendance de facteurs opposés, GH-RH et GH-IH, respectivement somatolibérine et somatostatine, cette dernière comportant 14 aminoacides.

D'autres facteurs polypeptidiques (bêta-LPH, endorphines, enképhalines, etc.) ont été mis en évidence dans l'hypothalamus ; leur rôle n'est pas toujours établi de façon certaine vis-à-vis de toutes les fonctions hypophysaires.

Hormones hypophysaires.

Le lobe postérieur (nerveux) de l'hypophyse libère en réponse à des stimulations appropriées l'ocytocine (OXT) et la vasopressine (VP). L'ocytocine, qui contracte les cellules myoépithéliales de la mamelle et produit l'éjection du lait, est libérée à la suite de la stimulation du mamelon ou du trayon (tétée, traite). Elle est aussi libérée par la stimulation du col utérin ou du vagin dans la période de mise bas, où elle entraîne la contraction des fibres musculaires lisses de l'utérus et l'expulsion du fœtus.

Les hormones de l'hypophyse antérieure n'ont pas, en général, d'effets directs sur les organes ; il faut encore un relais, qu'elles trouveront dans d'autres glandes endocrines. On les désigne par le suffixe -stimuline ou encore -tropine (« qui se dirige vers »). On a aussi conservé l'habitude de les désigner par les sigles résumant leur action principale. La corticotropine (ou corticostimuline, ACTH), libérée sous l'action de la corticolibérine, stimule la sécrétion des hormones du cortex surrénalien. La thyrotropine (ou thyréostimuline, TSH), libérée par la TRH, stimule la sécrétion des hormones thyroïdiennes, etc.

C'est sur ce modèle typique que fonctionne le dispositif de régulation de la sécrétion des hormones de la reproduction. Les cellules gonadotropes élaborent les deux hormones gonadotropes FSH (follitropine) et LH (lutropine). La FSH stimule la gamétogenèse dans les deux sexes (spermatogenèse et croissance folliculaire). La LH, hormone de stimulation de la glande interstitielle du testicule chez le mâle (ICSH), est l'hormone lutéinisante de la femelle : elle a comme action majeure de provoquer l'ovulation par une décharge préovulatoire; chez la plupart des mammifères, elle stimule l'activité sécrétoire du corps jaune lors du postoestrus et pendant tout ou partie de la gestation (action lutéotrope ou lutéotrophique).