Larousse agricole 2002Éd. 2002
R

remontée capillaire (suite)

Les remontées capillaires se produisent chaque fois qu'une nappe plus ou moins profonde permet d'alimenter le sol ; en effet, la porosité des sols conduit à un réseau de pores dans lequel l'eau remonte par capillarité (on parle alors souvent de frange capillaire au-dessus du niveau de la nappe). Ces fortes humidités maintenues par la capillarité à potentiel thermodynamique plutôt faible permettent alors une diffusion de l'eau vers les zones à potentiels plus bas des couches supérieures soumises aux prélèvements racinaires et à l'évaporation du sol. Bien souvent, ce terme de remontée capillaire est aussi utilisé (à tort) pour caractériser la diffusion d'eau des couches profondes plus humides vers les zones de surface plus sèches ; ce phénomène naturel de rediffusion est important avec des sols profonds puisque, selon la variabilité interannuelle du climat, la mobilisation et la reconstitution de réserves profondes peuvent intervenir.

Perrier

remorque

Véhicule à roues attelé derrière un engin automoteur, et qui sert au transport.

Les remorques agraires, attelées aux tracteurs (parfois aux motoculteurs), servent surtout au transport des récoltes, des fournitures et des déchets de l'agriculture, et occasionnellement au transport de personnes. Elles sont utilisées sur route et en tout terrain.

Les remorques traînées à deux essieux comportent 4 roues et un avant-train directeur. La direction est obtenue par un cercle monté sur roulements à billes, solidaire du train avant, ou par un pivotement des roues avant autour d'un axe presque vertical (pivot) actionné par le timon. Ces remorques sont peu maniables en marche arrière et tendent à disparaître.

Les remorques semi-portées sont plus courantes de nos jours. Elles comportent un, deux, ou trois essieux porteurs (très rarement moteurs) placés en arrière et supportant les 2/3 de la charge. Les doubles essieux porteurs sont liés latéralement pour former un « bogie ». Le timon reporte le reste de la charge sur le crochet d'attelage, contribuant à améliorer l'adhérence des roues arrière motrices du tracteur. Ce timon comporte une béquille actionnée par un cric mécanique (petites remorques) ou par un vérin hydraulique (remorques de gros tonnage) pour permettre l'attelage et le dételage.

La caisse de la remorque (benne) peut généralement basculer vers l'arrière (benne basculante) grâce à deux vérins hydrauliques dont l'huile sous pression provient du circuit hydraulique principal du tracteur pour les faibles tonnages ou d'un circuit autonome, situé sur la remorque, comprenant une réserve d'huile et une pompe actionnée par la prise de force pour les forts tonnages. La porte arrière (hayon) s'ouvre parfois automatiquement quand la benne se lève, par un système de commande monté en parallélogramme déformable. Certaines bennes se soulèvent avant de basculer (bennes élévatrices) afin de remplir des trémies de grande hauteur.

Les remorques agricoles sont munies de puissants freins à tambour commandés depuis le tracteur et normalisés de façon à assurer la sécurité sur route et en tout terrain.

Les remorques autochargeuses comportent des côtés surélevés (capacité de 15 à 50 m3), un fond mouvant à barrettes transversales et un hayon basculant pour le déchargement (complétés parfois par des hérissons démêleurs), un ramasseur (pick-up) à l'avant pour le chargement, des ameneurs à mouvements cycliques et de nombreux couteaux fixes pour le hachage (brins de 50 à 250 mm). Elles servent à ramasser un andain de fourrage, vert pour l'alimentation directe (« zéro pâturage »), partiellement fané pour la récolte en vrac d'un foin dont le séchage est complété en grange, ou préfané à 35-40 % de matière sèche pour l'ensilage en brins longs. En montagne, on utilise des chariots automoteurs polyvalents, à centre de gravité très bas, équipés d'un système ramasseur et hacheur (amovible et situé à l'arrière de la caisse).

Les remorques distributrices sont aménagées pour distribuer l'ensilage grâce à un tapis sans fin latéral complétant le fond mouvant longitudinal. D'autres distributrices (dérouleuses) comportent des tapis à griffes disposés latéralement permettant le déroulage et la distribution de grosses balles cylindriques de foin ou de paille. Certaines distributrices comportent des systèmes à vis sans fin disposées au fond de la caisse à section trapézoïdale pour mélanger des aliments concentrés au fourrage distribué (remorques distributrices-mélangeuses) ou des systèmes à turbine effectuant les mélanges en circuit fermé et une distribution pneumatique par une tuyère orientable utilisable également sur les grosses balles de paille (remorques distributrices-mélangeuses-pailleuses).

Les remorques épandeuses servent à l'épandage des fumiers, des amendements et des lisiers.

Aubineau

renard

Mammifère carnivore de la famille des canidés.
On nomme renarde la femelle et renardeau le petit du renard.

Deux espèces de renard, le renard commun (Vulpes vulpes) et le renard polaire (Alopex lagopus), ainsi que l'animal hybride (viable mais stérile) issu du croisement entre ces deux espèces, sont élevées pour la production de fourrure. On rencontre différentes souches sélectionnées pour le coloris de leur fourrure. Quelques élevages de renards existent en France. La production mondiale, de l'ordre de 2 à 4 millions de peaux, provient essentiellement des pays scandinaves (Finlande, Danemark) et du Canada.

Le renard commun est un animal svelte et élancé, long de 60 à 75 cm sans la queue (qui peut mesurer jusqu'à 50 cm). Son pelage, touffu et doux, est d'un roux fauve ou gris. Le renard chasse surtout la nuit, principalement des petits rongeurs (campagnols, mulots) ; il en dévore plusieurs milliers par an. Il s'attaque aussi aux lièvres et lapins de garenne et parfois aux animaux de basse-cour ou aux jeunes agneaux. Il est occasionnellement végétarien. La quasi-extermination de ses prédateurs (loup, lynx, aigle royal, grand duc) a permis à cette espèce très résistante de se multiplier activement.

En France, le renard est un animal classé comme nuisible en raison des dommages qu'il peut causer au gibier et surtout parce qu'il est vecteur de la rage. Pour combattre cette épizootie, on a d'abord mis en place une politique de destruction des renards : piégeage, empoisonnement, gazage des terriers, battues, avant de procéder à une vaccination de ces animaux par l'intermédiaire d'appâts porteurs de vaccin.

Allain