Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
V

Salvatore VIGANÒ (1769-1821). (suite)

Longtemps considéré comme un artiste sans égal, S. Viganò compose souvent les musiques de ses ballets et adapte également des morceaux d'autres compositeurs, dont J. *Haydn, W. A. *Mozart, L. van *Beethoven et G. *Rossini. Il collabore également avec J. *Weigl à Vienne et Peter Lichtenthal à la Scala. Ses créations, aussi bien comiques que tragiques, révèlent un grand métier et de solides références à l'art antique. Dans ses *choréodrames, il fond ses propres visions poétiques dans un dessin unitaire et cohérent, faisant surgir logiquement les *ballabiles et *pas de deux des structures dramatiques. Si G. *Angiolini a réalisé l'union de la musique et de la danse dans sa « pantomime mesurée », désormais le « chant muet » de S. Viganò unit danse, *pantomime et musique dans d'authentiques « symphonies dansées » qui résolvent par l'équilibre des parties la dichotomie entre danse pure et *pantomime au cœur des recherches et des polémiques sur le *ballet d'action. Ses fresques choréodramatiques, où des actions différentes se déroulent sur différents plans scéniques, s'animent dans des séquences successives soutenues par des musiques et des scénographies qui conjuguent le merveilleux du *baroque aux exigences du vraisemblable poursuivies par le nouveau théâtre.

CCe

Bibliographie. E. Raimondi (sous la dir. de), Il Sogno del coreodramma : Salvatore Viganò, poeta muto, éditeur ? ? ?, Regio Emilia, 1984.

Carlo Vigarani (v.1623-1713).

Architecte et décorateur italien.

Appelé en 1659, avec son père et son frère, à aménager à Paris la salle des machines des Tuileries, il est, en 1662, le seul de la famille à s'établir en France pour y faire une brillante carrière. Il participe aux plus prestigieux divertissements organisés à la cour et se distingue comme machiniste et décorateur de théâtre, lors des représentations des ballets des *Saisons (1661) et de la Naissance de *Vénus (1665), de la comédie-ballet les Amants magnifiques (1670) et de la tragédie-ballet *Psyché (1671). En 1672, il s'associe à J.-B. *Lully: il exploite avec lui le privilège de l'opéra, tout en exerçant ses talents au théâtre lyrique parisien.

Formé par son père, Gaspare, il aime multiplier les grandes machines, les gloires capables de transporter de nombreux interprètes. Il se montre moins novateur que G. *Torelli en se référant à des modèles florentins du début du siècle, aux décors des G. *Parigi, qu'il connaissait par l'estampe et dont il s'inspire pour créer des paysages, des palais solennels ou de vastes colonnades se prolongeant à l'infini. Ce goût répond aux fastes de la cour de *Louis XIV et au caractère des nobles tragédies en musique de Lully.

JDLG

Ülo VILIMAA (né en 1941).

Danseur et chorégraphe estonien.

Diplômé de l'École de ballet de Tallin (1962), il étudie ensuite à Leningrad (1964-1965). Engagé comme danseur au Théâtre Vanemuine de Tartu (Estonie), il en devient chorégraphe principal en 1967, développant un style musical et dramatique avec un penchant pour la dimension psychologique.

BH

Chorégraphies. Contrasts (1967, mus. J.-S. *Bach, M. *Ravel, Dave Brubeck) ; Romeo, Juliette et l'obscurité (1973, mus. ? ? ? ? Auster).

Heitor VILLA-LOBOS (1887-1959).

Compositeur brésilien.

Il se forme auprès de son père et voyage à l'intérieur du Brésil à la découverte du chant populaire. De 1923 à 1930, il réside en Europe puis, de retour au Brésil, il s'affirme comme un des plus grands compositeurs de son pays. Très actif dans le domaine pédagogique, il fonde, en 1942, le Conservatorio de Canto Orfeonico, puis, en 1946, l'Académie brésilienne de musique et se bat pour introduire le chant et la danse à l'école. Sa musique marie de façon originale les influences européennes contemporaines, des éléments baroques et folkloriques. Son immense production comprend plusieurs ballets, dont Uirapuru (1917), chorégraphié par A. *Milloss en 1952, dans lequel reviennent des éléments stravinskiens et impressionnistes, Amazonas (1927), Dansa da terra (1943), Ruda (1954), *Emperor Jones d'après Eugene O'Neill (1938, K. *Dunham ; 1956, J. *Limón ; 1964, D. *Nagrin) et de nombreux ballets pour les enfants des écoles, comme Danças aereas (1914) et Funil (1929).

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Autres compositions. Possessão (1929) ; Pedra Bonita (1933) ; Caxinha de Boas Festas (1932).
Sur la musique de Villa-Lobos. M. *Graham (Dolorosa, 1931 ; Incantation, 1931 ; Two Primitive Canticles, 1931 ; Offering, 1932) ; R. *Page (Possessed, 1932 ; Buenos Dias Senorita, 1934 ; Saudades, 1939) ; S. *Lifar (Jurupary, 1934) ; J. *Cole (*Magdalena, 1938) ; L. *Johnson (*Lament, 1953) ; M. *Béjart (l'Étranger, 1957) ; R. *Petit (Estudios y Preludios, 1974 ; Chôros, 1982).

Adorée VILLANY (DATE-DATE).

Danseuse française.

D'origine hongroise, elle se fait connaître en 1913 pour ses représentations dénudées, dans un petit théâtre de la rue Caumartin, la Comédie Royale. Poursuivie pour outrage à la pudeur, elle fait appel à A. *Rodin pour être le président du tribunal devant lequel elle doit comparaître, et lui envoie une série de photos afin qu'il juge si la nature de ses danses est une atteinte à la morale. Elle témoigne d'un état d'esprit propre à cette époque où la transgression devait passer par tous les états du corps : « l'effet de mes danses repose sur ce fait que je les crée suivant mon humeur... Mon corps dévoilé met à nu mon âme ». Bien qu'engagée dans la libération du corps, ses spectacles n'auront que peu de succès.

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Edward VILLELLA (né en 1936).

Danseur et directeur artistique américain.

Elève à la *School of American Ballet dès l'âge de dix ans, il interrompt sa formation pour faire des études à la New York Maritime Academy, où il obient un diplôme en transport maritime en 1955, avant de reprendre la danse dans la même école. En 1957, il est invité à rejoindre le *NYCB, où il est rapidement promu soliste (1958) puis danseur principal (1960). Il quitte la scène en 1979 et devient, de 1983 à 1986, directeur artistique du Ballet Oklahoma et du Madison Festival of the Lakes. En 1986, il accepte de prendre la direction artistique d'une nouvelle compagnie, le Miami City Ballet : il constitue pour elle un vaste répertoire d'œuvres de Balanchine et contribue, par son action, à lui forger une excellente réputation.