Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

DSD Ballet Society.

Compagnie de danse américaine basée à New York, active de 1946 à 1948.

Fondé par L. *Kirstein et G. *Balanchine, il a L. *Christensen pour maître de ballet. Il se produit à Needle Trades (New York), puis au Hunter College Playhouse et au City Center. Il se transforme en 1948, donnant naissance au *New York City Ballet.

Le Ballet Society cherche à promouvoir le spectacle lyrique et chorégraphique en présentant des créations à un public composé uniquement d'abonnés. Il produit deux opéras de G.-C. *Menotti et des ballets de Balanchine (les *Quatre Tempéraments, 1946 ; Symphonie concertante, 1947 ; *Orpheus, 1948), T. *Bolender, L. Christensen et J. *Taras (The Minotaur, 1947). Désirant former des spectateurs connaisseurs, il publie aussi, sous la direction de Paul Magriel, des livres sur la danse ainsi qu'une revue, Dance Index.

NL

Ballet Stagium.

Compagnie brésilienne fondée par Décio Otero et Marika Gidali en 1971 et basée à São Paulo.

Otero et Gidali refusant de suivre les chemins classiques où la danse brésilienne leur semble confinée, la compagnie se structure dans un contexte national de dictature politique et de faiblesse des institutions culturelles. Ils partagent la direction avec la danseuse et chorégraphe Vera Lafer, orientent leur travail vers une réflexion sur l'innovation de la danse au Brésil. La compagnie contribue, en outre, à créer un véritable statut pour les danseurs et promeut une nouvelle pédagogie pour la chorégraphie. Aujourd'hui, elle possède trois écoles privées, qui enseignent différentes techniques.

D'Orphée et Eurydice (19XX) jusqu'à Coisas do Brasil (19XX) ou à Batucada (19XX) qui analyse les conditions historiques et sociales du Brésil, la démarche de la compagnie se veut la même : une recherche sur la fusion des techniques classiques, modernes et du ballet folklorique dans des pièces nourries par les traditions du pays.

OMB

BTC Ballet Théâtre contemporain.

Compagnie de danse française (1968-1978).

Fondé en 1968 à l'initiative du ministère de la Culture avec pour vocation de développer la création chorégraphique en faisant la synthèse des différents arts contemporains, le BTC est d'abord basé à Amiens. Forte de 45 danseurs, la compagnie est placée sous la direction artistique de Jean-Albert Cartier, avec F. *Adret comme maître de ballet. En 1972, elle s'installe à Angers où elle reste jusqu'en 1978, année où, transplantée à Nancy, elle donne naissance au Ballet français de *Nancy. Dès sa création, elle effectue un grand nombre de tournées en France et à l'étranger (New York, 1972), jouant un rôle très important pour l'ouverture de la danse française aux tendances contemporaine dont elle permet aux plus avancées de s'exprimer et de s'affirmer. Elle crée de nombreuses pièces parmi lesquelles Danses concertantes (1968, F. *Blaska), Hopop (1969, Dirk Sanders), Violostries (1969, M. *Descombey), Itinéraires (1970, J. *Butler), Sans titre (1972, L. *Lubovitch), Autumn Fields (1978, V. *Farber), Cooking French (1978, L. *Falco), reprend des pages maîtresses du répertoire, balanchinien notamment, et organise avec succès des programmes autour de compositeurs comme I. *Stravinski (19XX) ou K. *Stockhausen (19XX).

GM

Ballet West.

Compagnie basée à Salt Lake City, dépendant de l'université de l'Utah.

Hériter du Utah *Civic Ballet, il se professionnalise en 1963 avec pour directeur artistique et principal chorégraphe W. *Christensen, auquel succède B. *Marks (1976-1985). Son répertoire est principalement constitué d'œuvres de W. *Christensen et de G. *Balanchine.

MK

Ballets des Champs-Élysées.

Compagnie française basée à Paris (1945-1951).

Elle prend racine en 1944 dans les Soirées de la danse organisées par I. *Lidova au théâtre Sarah-Bernhardt. Patronnés par J. *Cocteau, B. *Kochno et Ch. *Bérard, des jeunes danseurs n'appartenant pas à l'Opéra se regroupent autour de R. *Petit et de J. *Charrat. En mai 1945, R. Petit réunit notamment E. *Pagava, N. *Philippart, Christian Foye, Y. *Algaroff, I. *Skorik, S. *Perrault, N. *Vyroubova pour créer les *Forains . Roger Eudes leur propose de travailler au théâtre des Champs-Élysées qu'il dirige alors. La compagnie naît le 12 octobre, avec R. Eudes comme directeur, B. Kochno comme directeur artistique et Gabriel Dussurget puis J. *Robin comme administrateur. Maître de ballet, R. Petit, s'attachant des collaborateurs de renom, y signe en 1945, le Poète, le Rendez-vous (déc. *Picasso et Brassaï), le Déjeuner sur l'herbe (déc. M. *Laurencin) ; en 1946, les Amours de Jupiter (déc. J. *Hugo), la Fiancée du Diable, le *Jeune Homme et la Mort, le Bal des blanchisseuses ; en 1947 Treize Danses (déc. et cost. Christian Dior). La compagnie crée également des chorégraphies de J. Charrat (Jeu de cartes, 1945), Ana Nevada (Los Caprichos, 1945, déc. A. *Clavé), A. *Milloss (le Portrait de Don Quichotte, 1947, déc. T. *Keogh). Après le départ de R. Petit en 1948, plusieurs maîtres de ballet se succèdent, le répertoire s'enrichissant d'œuvres de D. *Lichine (la *Rencontre), V. *Gsovski (Grand Pas classique, 1949, pour Y. *Chauviré), L. *Massine (le Peintre et son modèle, 1949), W. *Gore (la Damnée, 1951), R. *Page (Revanche, 1951). R. Eudes supprimant son aide en 1950, la compagnie ne survit qu'un an. Elle aura révélé une brillante génération de chorégraphes et de danseurs dont J. *Babilée, V. *Skouratoff, L. *Tcherina, L. *Caron.

GM

Ballets Russes (les) : l'héritage.

C

Après leur disparition en 1929, les *Ballets Russes de *Diaghilev laissent derrière eux des artistes de talent, un répertoire et une certaine conception du spectacle chorégraphique. Les anciens de la compagnie ouvrent des écoles, créent des troupes ou prennent la direction de grandes institutions nationales.

L'appellation même " Ballets russes " fait recette, et nombreux sont ceux à se la disputer ainsi qu'à embaucher les chorégraphes et danseurs qui ont fait leur gloire. Jusqu'aux années 1950, où le Grand Ballet du marquis de *Cuevas atteint son apogée, ils restent le modèle de toute grande compagnie itinérante à vocation internationale.

Ces compagnies (voir tableau) jouent un rôle essentiel dans la transmission du répertoire créé sous l'autorité de S. Diaghilev tout en permettant aux chorégraphes de poursuivre leur carrière. Elles sont aussi l'un des tremplins de la première génération d'interprètes et de chorégraphes (notamment américains) formés par les professeurs russes en exil et les danseurs de Diaghilev. La Seconde Guerre mondiale, qui les oblige à se produire hors d'Europe, leur fait propager auprès de publics variés le ballet classique des Amériques jusqu'en Australie.