Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Michel PORTAL (né en 1935).

Clarinettiste, saxophoniste et compositeur français.

Premier prix du Conservatoire de Paris en 1959, sa carrière couronnée de succès le conduit aux frontières du free jazz, de la musique contemporaine et des folklores d'Europe centrale, en passant par le cinéma. Il collabore également avec F. *Blaska (Improvisions, 1975-1976) et C. *Carlson (1989, 1993, 1996), le plus souvent sous forme d'improvisations collectives.

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Cole PORTER (1891-1964).

Auteur et compositeur américain.

Venant d'une famille aisée, il commence à étudier le violon dès six ans et le piano à huit ans et à onze ans il publie sa première composition. Il abandonne des études de droit à Harvard pour étudier l'harmonie et le contrepoint, avant de venir en France où il s'engage dans la légion étrangère. Poursuivant ses études avec V. d'*Indy, il mène la vie d'un jeune mondain en chantant et jouant dans les soirées de la haute société. Il connaît le succès avec la comédie musicale Wake Up and Dream (1929, G. *Balanchine, Tilly Losch, Rivers). À partir de 1938, il traverse une crise dont il sort définitivement vainqueur avec Kiss me Kate. (1948, H. *Holm), adaptation de la Mégère apprivoisée de W. *Shakespeare. Parolier ironique, voire cynique, compositeur doué d'un sens aigu de la forme et de la subtilité harmonique, il atteint dans la musique populaire des sommets peu fréquentés depuis lors.

Bien qu'il connaisse son premier succès avec Within the Quota (1923, J. *Borlin), un des tout premiers ballets montés en Europe sur une musique de jazz, ce sont ses compositions pour la scène et pour le cinéma, toujours accompagnées de séquences dansées, qui font sa renommée. À Hollywood, il a un interprète privilégié et fidèle en la personne de F. *Astaire (The *Gay Divorcee, 1934 ; *Broadway qui danse, 1940 ; Silk Stockings, 1957, E. *Loring), ainsi que G. *Kelly et les *Nicholas Brothers pour The Pirates (1947).

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Autres compositions pour le thème musical. Nymph Errant (1933, A. *De Mille) ; Anything Goes (1935, R. *Alton), Du Barry Was a Lady (1939, Alton) ; Panama Hattie (1940, Alton) ; Out of this World (1950, Holm) ; Can-can (1953, M. *Kidd ; 1981, R. *Petit).

(théâtre de la) Porte-Saint-Martin.

Théâtre parisien créé en 1794.

Installé dans le bâtiment laissé libre par le transfert de l'Opéra de *Paris rue de Richelieu, ce théâtre des *Boulevards s'attache, dès sa fondation, une troupe de danseurs et, épisodiquement, une école de danse. La chorégraphie y prend la forme de *ballets pantomimes ou de *divertissements insérés dans les mélodrames. Dès l'Empire, la qualité des spectacles présentés fait de cette salle une rivale de l'Opéra (1806, œuvres d'*Aumer et *Henry). Les grands noms du romantisme s'y illustrent vers 1825 : F. *Blache, Ch. *Mazurier, J. *Coralli, J. *Perrot, J. *Mazilier. On y donne des chorégraphies d'envergure jusqu'à la fin des années 1850 (Ragaine et Eugène Lerouge).

SJM

Bibliographie. M. H. Winter, le Théâtre du merveilleux, Perrin, Paris, 1962.

(Compagnie nationale de ballet du) Portugal.

Compagnie portugaise fondée en 1977, basée à Lisbonne, intégrée au Teatro *São Carlos en 1985.

Créée par décret gouvernemental après la Révolution de 1975, elle répond à la volonté de développer et structurer la vie chorégraphique portugaise tant sur le plan de la formation que de la création. Il lui est demandé, notamment, de produire des « ballets appartenant autant que possible au patrimoine chorégraphique et musical portugais ». La direction de la compagnie est confiée à Armando Jorge, formé notamment par M. de *Abreu. Comptant au départ une majorité de danseurs étrangers, équilibre qui évoluera progressivement par la suite, elle présente les grands classiques du XIXe siècle (dont le *Lac des Cygnes, *Giselle, la *Bayadère) et du XXe siècle (*Petrouchka, l'*Oiseau de feu), la plupart pour la première fois au Portugal, ainsi que des œuvres de G. *Balanchine, O. *Aráiz, J. *Limón, K. *Jooss, S. *Lifar, entre autres. Elle crée également des œuvres de Jorge et de chorégraphes portugais, tels Carlos Trincheiras et Olga Roriz.

PLM

Alexandre Ivanovitch Pouchkine (1907-1970).

Danseur et pédagogue russe.

Après avoir fait ses études d'abord chez N. *Legat, puis à l'École de danse de *Petrograd avec V. *Ponomariov, il danse de 1925 à 1953 au *GATOB. Danseur classique doué d'une technique sûre, il interprète notamment Siegfried dans le *Lac des cygnes, l'Oiseau bleu dans la *Belle au bois dormant , Philippe dans *Flammes de Paris, le Phoenix dans le *Pavot rouge , etc.). Professeur à l'École de danse dès 1932 et au *Kirov à partir de 1953, il compte parmi ses élèves R. *Noureev et M. *Baryshnikov.

ESou

Alexandre S. Pouchkine (1799-1837).

Écrivain russe.

Poète russe des plus célèbres, amateur de ballet, il fait mentions dans ses œuvres de danseurs et chorégraphes, en particulier A. *Istomina et C. L. *Didelot. Ses poèmes ont par ailleurs très vite servi de sujet de ballet. Dès les années 1820, Didelot monte le *Prisonnier de Caucase (1823, mus. C. *Cavos), A. *Glouchkovski Rouslan et Ludmila (1821, mus. F. Scholtz) et le Châle noir (1831, mus. Cavos). Suivent, au XIXe s., le Poisson d'or (1867, A. *Saint-Léon), la Victime de la jalousie (1892, Thomas Nijinski) sur le même sujet que la *Fontaine de Bakhtchissaraï ; au début du XXe s. le Miroir magique (1903, M. *Petipa, mus. A. Korechtchenko), les Nuits égyptiennes (1908, M. *Fokine, mus. A. Arenski), Rousalka (1911, I. *Clustine, mus. L. Lambert), le Coq d'or (1914, Fokine, mus. N. *Rimski-Korsakov). Mais c'est surtout à partir des années 1930 que les œuvres de Pouchkine deviennent une des principales sources de livret de ballet pour les chorégraphes russes ou d'origine russe. On peut dire que presque tous ses poèmes et même ses romans et récits ont été visités. À lui seul, B. *Assafiev s'inspire de Pouchkine pour sept ballets dont quatre ont été portés à la scène : la *Fontaine de Bakhtchissaraï (1934, R. *Zakharov), le *Prisonnier du Caucase (1938, Zakharov), la Demoiselle paysanne (1946, Zakharov) et le Comte Nouline (1959, Vladimir Varkovitski, film télév.).

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Autres chorégraphies inspirées de Pouchkine. Les Bohémiens (1937, Nikolaï Kholfin, mus. S. Vassilenko) ; le Poisson d'or (1937, M. *Mordkin, mus. *Tcherepnine) ; le Conte du pope et son serviteur Balda (1940, V. Varkovitski, mus. M. Tchoulaki) ; Aleko (1942, L. *Massine, mus. P. *Tchaïkovski, sur le sujet des Bohémiens) ; le Cavalier de bronze (1949, Zakharov, mus. R. *Glière) ; le Prisonnier du Caucase (1951, G. *Skibine, mus. A. *Khatchatourian); la Dame de pique (1960, S. *Lifar, mus. Tchaïkovski ; 1968, N. *Boïartchikov, mus Prokofiev ; 1978, R. *Petit, mus. Tchaïkovski); Onéguine (1965, J. *Cranko, mus. Tchaïkovski) ; le Tsar Boris (1975, Boyartchikov, mus. S. *Prokofiev) ; Rouslan et Ludmila (1992, Andreï Petrov, mus. M. *Glinka).
Bibliographie. N. Eliach, Pouchkin i baletny teatr [Pouchkine et le théâtre de ballet], Moscou, 1970 ; Y. *Slonimski, Baletniye stroki Pouchkina [les Écrits de Pouchkine sur le ballet], Leningrad, 1974.