Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

Alexandre SCRIABINE (1872-1915). (suite)

BT

Autres chorégraphies sur la musique de Scriabine. L. *Fuller (*Prométhée, 1914) ; G. *Balanchine (Étude, 1923) ; M. *Graham (Cinq Poèmes, 1929) ; L. *Yakobson (Étude, 1948), J. *Neumeier (Désir, 1973) ; M. *Lavrovski (Prométhée, 1981).

Eugène SCRIBE (1791-1861) .

Auteur dramatique français.

Il écrit plus de trois cents pièces et des *livrets d'opéra, dont certains comportent des ballets célèbres (la Muette de Portici, 1828 ; le Dieu et la Bayadère, 1830 ; la Favorite, 1840 ; le Prophète, 1849). Ses livrets de ballet sont remarquables, car ils révèlent combien il a compris le tournant que prend alors le rapport entre danse et *narration. Il construit des histoires qui peuvent être interprétees en dansant sans recourir obligatoirement à la *pantomime. Ses intrigues sont claires, émouvantes ou brillantes, s'appuyant toujours sur les goûts du public bourgeois. Il permet à plusieurs grands chorégraphes d'aboutir dans leur recherche d'une véritable dimension dramatique du ballet. Il collabore d'abord avec J.-P. *Aumer pour deux chefs-d'œuvre la *Somnambule (1829) et Manon Lescaut (1830), puis avec J. *Coralli pour Léocadie ou Cinq Ans après (1829, *théâtre de la Porte-Saint-Martin, repris en 1831 à l'Opéra de *Paris sous le titre l'Orgie) et la Tarentule (1839), et enfin avec J. *Mazilier pour *Marco Spada (1854).

SJM

Charles Séchan (1803-1874).

Décorateur de théâtre français.

L'école romantique fut son véritable maître. Avec ses associés Léon Feuchère (jusqu'en 1841), Jules Diéterle et Edouard Despléchin, il signe pour l'Opéra de *Paris de 1834 à 1848 les décors de onze ballets, dans lesquels il révèle une facture puissante et un goût pour les architectures mauresques : la *Péri (1843), *Paquita (1846). Dans la Tempête (1834, chor. J. *Coralli, mus. Jean Schneitzhoeffer), les décors du palais éclairé par le gaz, et de la mer mise en mouvement par des moyens nouveaux, font sensation.

NW

Katharina SEHNERT (née en 1937).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue allemande.

De 1955 à 1963 elle se forme auprès de M. *Wigman, à Berlin, où elle fonde le groupe Motion. Assistante de P. *Bausch de 1970 à 1974, elle crée un nouveau groupe Mobile, à Francfort. Primée à *Bagnolet en 1978, elle ouvre un espace de création, le Tanzraum Köln, en 1982, où elle crée des œuvres " multi-art ", liées à l'image, en particulier vidéo. Sa chorégraphie Lautloses echo est primée par la Ville de Cologne en 1994.

MIB

Michèle SEIGNEURET (née en 1934).

Danseuse française.

Élève de Jeanne Schwarz, elle débute en 1954 au Ballet de l'Étoile de M. *Béjart. Elle obtient le prix René *Blum pour sa prestation auprès de lui dans Symphonie pour un homme seul (1955) et devient l'une de ses interprètes les plus ductiles et inspirées, joignant maîtrise technique, sensualité sauvage et rare intensité dramatique dans des œuvres comme le Teck (1956), Voilà l'homme (1956), *Sonate à trois (1957), *Orphée (1958), mais révélant aussi des dons comiques dans Chapeaux (1957) et *Pulcinella (1959). Après 1960, elle danse peu. En 1967, elle déploie une envoûtante féminité en reine de Saba, auprès de Jean-Louis Barrault, dans l'audacieuse Tentation de saint Antoine, conçue par Béjart, d'après Gustave Flaubert.

MFC

Ludmila Semeniaka (née en 1952).

Danseuse russe.

Élève de Nina Belikova à l'École de danse de *Leningrad, elle rejoint le *Kirov (1970-1972) puis au *Bolchoï où elle se produit sur contrat depuis 1991. Interprète des ballets du répertoire et de ceux de Y. *Grigorovitch, de rôles tragiques (Macbeth, V. *Vassiliev) ou de comédie (l'Amour pour amour, Vera Boccadoro), elle crée Fantaisie sur un thème de Casanova (1993, chor. M. *Lavrovski). Appréciée pour la poésie de sa technique fluide, elle se produit souvent en concerts dans un répertoire de M. *Fokine, G. *Balanchine, R. *Petit et comme artiste invitée (*Teatro Colón, *Ballet Royal Suédois, *English National Ballet).

ESou

Marina Semenova, ou [Semionova M. ] (née en 1908).

Danseuse et pédagogue russe.

Élève de *Vaganova à l'École de danse de *Leningrad, elle danse au *GATOB à partir de 1925. Représentante du grand style classique par excellence et débutant la scène juste au moment ou tout art antérieur à la Révolution est déconsidéré, elle joue un grand rôle dans la réhabilitation du ballet traditionnel. Grâce à une technique virtuose, une grande amplitude de mouvement, un aplomb et une prestance de reine, sa manière de danser est déclarée " héroïque " et donc acceptable pour la nouvelle Russie. En 1930 elle est transférée à Moscou pour relever le prestige du *Bolchoï, dont l'Union soviétique veut faire le premier théâtre du pays. Les chorégraphes de sa génération privilégiant le jeu dramatique sur la danse en tant que telle, c'est surtout dans les grands classiques qu'elle peut se distinguer (le *Lac des cygnes, *Raymonda, la *Bayadère, la *Belle au bois dormant) et en dansant dans quelques opéras dont Ivan Soussanine et Rouslan et Ludmila de M. *Glinka. Dans les années 1930-1940 elle interprète toutefois l'actrice Mireille de Poitiers (*Flammes de Paris), Lisa (la Demoiselle paysanne, R. *Zakharov), la Reine du bal (le Cavalier de bronze, Zakharov). Professeur au Bolchoï à partir de 1953, elle est considérée comme un des meilleurs pédagogues de sa génération.

ESou

Santiago SEMPERE (né en 1954).

Danseur et chorégraphe espagnol.

Formé à la danse en France, auprès de Wes Howard, Alexandre Witzman-Anaya, Q. *Rouillier et S. *Buirge, il est l'un des cofondateurs (en 1981) du groupe Lolita, dont les spectacles combinent image et chorégraphie dans des univers ludiques. Avec sa propre compagnie (à partir de 1985), il s'engage dans une voie plus austère, riche d'une flamboyance tourmentée, marquée par les pénombres de la peinture espagnole (trilogie les Ménines, 1986-1989 ; Ribera, 1991), puis par l'attrait des cultures orientales, qu'il côtoie lors de séjours prolongés en Inde et au Japon (les Petits Endroits du corps, 1994).

JMA

Autres chorégraphies. Sang de pierre (1991) ; Don Quixote, Petites et grandes morts (1991-1992) ; In memoriam (1998).

SENT M'AHESA, [CARLBERG Elsa von, dite ] (v. 1880-1970).

Danseuse et chorégraphe lituanienne [?].

Des années 1900 aux années 1920, elle est une des plus célèbres solistes de la danse moderne dans toute l'Europe centrale. Elle se produit dans des danses inspirées des peintures de l'Égypte pharaonique mettant en valeur son profil magnifique et dont les mouvements hiératiques, qui répondent au goût de l'Art nouveau, transmettent une mystique presque religieuse. Elle laisse dans les mémoires une trace énigmatique qui fascine toujours.

BH