Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
P

dame Merle PARK, (née en 1937).

Danseuse et directrice de compagnie britannique.

Formée en Rhodésie et en Grande-Bretagne, à l'Elmhurst School, elle entre au *Sadler's Wells Ballet en 1954, où elle fait toute sa carrière, avant de diriger la *Royal Ballet School de 1983 à 1998. Danseuse au vaste répertoire, pendant ses douze premières années dans la compagnie, elle interprète les premiers rôles dans les œuvres de M. *Fokine, L. *Massine, G. *Balanchine, R. *Petit, F. *Ashton, J. *Cranko et K. *MacMillan, ainsi que dans *Coppélia, la *Belle au bois dormant et *Giselle. Mais elle doit attendre l'arrivée d'A. *Tudor, en 1967, pour créer un rôle majeur, la Céleste de *Shadowplay, qui sera suivi en 1976 de celle du rôle-titre de Lulu de J. *Carter. Évanescente, de carrure délicate, elle est distribuée, à tort pour certains, dans le rôle-titre d'Isadora (1981, MacMillan), mais les rôles plus adaptés à son charme et à sa musicalité lui acquièrent des admirateurs dans le monde entier. Sous sa direction, l'enseignement de la Royal Ballet School s'oriente fortement vers l'école russe.

JS, LK

Dimitri PARLIC (né en 1919).

Danseur, chorégraphe et directeur de compagnie yougoslave.

Élève d'Elena Poliakova, il entre au Ballet de l'Opéra de *Belgrade en 1938 et devient premier danseur en 1941. Il effectue une carrière de soliste en Europe centrale et revient comme chorégraphe à Belgrade en 1949. Il donne son essor au ballet yougoslave en créant de multiples ballets et travaille aussi pour des troupes européennes. Il dirige le ballet de l'Opéra de *Vienne de 1958 à 1961, et le Ballet national de *Finlande de 1970 à 1971.

GM

Chorégraphies. *Roméo et Juliette (1948) ; *Orphée (1952) ; le *Mandarin merveilleux (1957) ; Ondine (1968) ; Anna Karénine (1972) ; Abraxas (1973).

Arvo PäRT (1935).

Compositeur estonien.

Il travaille comme ingénieur du son tout en étudiant au conservatoire de Tallin. Son œuvre est influencée par des styles très différents, du minimalisme à la polytonalité, du sérialisme à l'utilisation de procédés aléatoires, de collages ou de citations. Il écrit de nombreuses pièces de chambre (série des Fratres), d'orchestre seul (Credo, 1968 ; Litany, 1994) ou avec chœurs (Te Deum, 1992), dont l'inspiration est souvent religieuse. D'accès généralement facile, sa musique est régulièrement utilisée dans des montages.

SdG

Sur la musique de Pärt. D. *Larrieu (les *Marchands , 1989) ; J. *Neumeier (Fratres, 1986) ; H. *Spoerli (Stabat mater, 1987) ; Rendez-vous, 1987) ; P. *Goss (le Poids des anges, 1990) ; O. *Naharin (Arbos, 1990) ; M. E. *Murdmaa (Crime et Châtiment, 1991) ; M. *Fenley (Place, 1992) ; M. *Ek (Solo for Two , 1996).

PARTS (Performing Arts Research and Training Studios).

École internationale de danse contemporaine créée à Bruxelles en 1995 par A. T. *De Keersmaeker.

Les études visent à former en trois ans interprètes et chorégraphes susceptibles de « développer une personnalité autonome ». Cours et ateliers explorent la technique *classique, les courants de danse contemporaine, le *release, le tai-chi chuan, l'improvisation, la *kinésiologie et le répertoire keersmaekerien. L'enseignement de la danse est abordé dans la perspective des arts de la scène, avec une approche de la musique et du théâtre. Enfin, une place est laissée aux bases théoriques : histoire des arts, philosophie, sémiotique.

JMA

Johann PASCH (1653-1710).

Maître à danser allemand.

Il est l'élève de P. *Beauchamps et l'auteur de deux ouvrages importants. Le premier, J. H. P. Maître de danse, oder Tantz-Meister (Glückstadt, 1705), décrit en détail des danses telles que le « Menuet d'Anjou, die alte Passe-pied [passepied ancien], die mittelste Passe-pied [ordinaire], die Bourgogne ». Pasch y expose son système de *notation, qui tient à la fois de T. *Arbeau et de R.-A. *Feuillet. Le second, Beschreibung wahrer Tanz-Kunst [Description du véritable art de la danse] (Francfort, 1707) est une réponse aux critiques formulées par le théologien et moraliste J. C. Lange dans son traité Bedencken gegen das Tanzen [Réflexion contre la danse] (Francfort, 1707).

EL

Tony PASTOR (1837-1908)

Acteur, danseur, chanteur, imprésario américain.

En 1846, il fait partie du Barnum's Museum où il se produit en *blackface selon la tradition de la *minstrelsy. Homme aux multiples talents, il exerce par la suite le rôle de clown, de M. Loyal et d'acteur dans différents cirques et théâtres qu'il abandonne en 1860 pour devenir artiste de variétés. Il se taille un succès à *Broadway, où il inaugure son propre théâtre le Pastor's Opera House en 1865, puis en 1881, il ouvre le premier théâtre de *vaudeville, le Tony Pastor Music Hall, temple du divertissement propre et familial. Premier imprésario à faire tourner des artistes de variétés, il est victime de son succès. Copié par de multiples rivaux, il se voit ravir son public par d'autres établissements, dont celui de B. F. Keithéâtre Il ferme son théâtre en 1908 et meurt peu après.

ESe

Jacques PATAROZZI (né en 1947).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Il se forme à la danse auprès de Gene Robinson, professeur de danse *jazz à l'Opéra de *Paris et fait ses débuts d'interprète en 1967. Après avoir dansé notamment pour F. *Blaska et J. *Russillo, il part pour les États-Unis en 1970 et intègre la compagnie de P. *Sanasardo où il signe ses premières pièces. De retour en France en 1975, il dirige l'école de danse du Nouveau Carré Sylvia Montfort (Paris) et fonde en 1976 le groupe la Main, avec M. *Airaudo et D. *Mercy. En 1978, ils sont tous trois invités par P. *Bausch à travailler à Wuppertal. Le groupe continue à se produire en France jusqu'en 1982, année où J. Patarozzi forme la compagnie Balmuz qui réunit à sa fondation Isabelle Dubouloz, M. *Fossen et Bruno Dizien. Créant régulièrement de nouvelles œuvres jusqu'en 1996 (Soubresaut ), il ne cesse parallèlement d'enseigner.

À la différence de nombreux chorégraphes français de sa génération, c'est vers le courant expressif et dramatique incarné par Sanasardo qu'il se tourne lors de son séjour aux États-Unis. Ce choix marque ses créations centrées sur l'émotion, le trouble et l'ambiguïté, la solitude fondamentale de l'être humain, autant que son enseignement qui, du travail au sol jusqu'à l'orbe des ports de bras, développe un sens profond du geste à la mesure de sa danse sensuelle, lucide, et déchirée. Éminent pédagogue, il forme au fil des ans nombre de danseurs et chorégraphes contemporains français.