Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
T

Walter TERRY (1913-1982). (suite)

GV

Bibliographie. Terry W. The Dance in America, 1968 ; Isadora Duncan : Her Life, Her Art, Her Legacy, 1969 ; Miss Ruth - The More living Life of Ruth Saint Denis, 1969 ; Ted Shawn - Father of American Dance, 1976 ; I Was There (recueil d'articles), 1978.

Saburo TESHIGAWARA (né en 1953).

Danseur, chorégraphe et plasticien japonais.

Il étudie la sculpture, le mime et la danse classique. Dès 1981, il commence à créer des solos et fonde, en 1985, la compagnie Karas avec la danseuse Kei Miyata. Primé à *Bagnolet en 1986 pour Kaze no sentan [la Pointe du vent], il tourne régulièrement en Europe et chorégraphie, en 1994, White Clouds Under the Heels pour le Ballet de *Francfort.

Représentant de la génération post-*butô, il crée un langage original qui se démarque autant de la danse *moderne que du butô. Particulièrement sensible aux trois dimensions de l'espace, il développe une esthétique où lumières et décors tiennent une place importante. Parallèlement, il signe aussi des créations d'art plastique et travaille pour le cinéma (T-city, 1993 ; N-EVER PARA-DICE, 1994).

MG

Autres chorégraphies. Ishi no Hana [Fleurs de pierre] (1988) ; DAH-DAH-SKO-DAH-DAH (1991) ; Noiject (1992) ; Here to Here (1996) ; I Was Real - A Document (1996).

Glen TETLEY (né en 1926).

Danseur et chorégraphe américain.

Il étudie la danse moderne avec H. *Holm et M. *Graham, et classique avec M. *Craske, A. *Tudor et à la *School of American Ballet. De 1946 à 1951, il se produit avec H. *Holm dont il devient l'assistant sur *Broadway, et signe dès cette époque ses premières pièces. Il danse aussi dans des productions du New York City Opera (1952-1954), dans les tournées de l'American Dance Theater de J. *Butler, et parfois avec les compagnies de M. *Graham, D. *Humphrey, Ch. *Weidman, J. *Limón et P. *Lang. Membre du *Joffrey Ballet à sa création, il devient soliste principal de l'*American Ballet (1960-1961) puis rejoint les Ballets USA de J. *Robbins. En 1962, il présente à New York une soirée de créations, dont *Pierrot lunaire, qui lance sa carrière de chorégraphe. Il fonde alors sa compagnie, travaillant parallèlement comme danseur et chorégraphe invité au *Nederlands Dans Theater dont il devient co-directeur artistique (1969-1970). À la mort de J. *Cranko auquel il dédie Voluntaries (1973), il dirige le Ballet de *Stuttgart (1974-1976). Entre-temps et par la suite, il travaille comme chorégraphe invité, créant ou remontant ses œuvres à travers le monde. Il est également directeur artistique adjoint du Ballet national du *Canada de 1987 à 1989.

Technicien virtuose, il fait sensation dans *On the Town et dans le solo qu'A. *De Mille crée pour lui dans la *comédie musicale Juno (1959). Il succède aussi brillament à L. *Hoving dans le rôle de Iago de The *Moor's Pavane. À l'instar de sa formation et de sa carrière d'interprète, son travail de chorégraphe emprunte aussi bien à la danse moderne qu'au ballet, synthèse qui lui vaut une attention particulière en Europe. En 1968, il incorpore des éléments de tai-chi-chuan dans Embrace Tiger and Return to Montain créé pour le *Ballet Rambert où il signe cinq œuvres dont son seul ballet long (The *Tempest, 1979). Dans Field Figures (1970, mus. *Stockhausen) et Laborintus (1972, mus *Berio), pour le *Royal Ballet, il opte pour une modernité délibérée tant musicale que gestuelle et propose avec *Tristan (1974) un travail à base d'*improvisation à R. *Noureïev et C. *Carlson entourés des étoiles de l'Opéra de *Paris. D'autres œuvres révèlent une sensibilité et un lyrisme profonds comme la leçon d'anatomie (1964, NDTh) ou Ricercare (1966, *ABT).

MK, PLM

Autres chorégraphies. Mountain Way Chant (1959, A. *Ailey American D. Th) ; Mythical Hunters (1965, *Batsheva D. Co) ; Mutations (1970, co-chorégraphies. *Van Manen, NDTh) ; Treshold (1972, B. de *Hambourg) ; Gemini (1973, Australian B.) ; Greening (1975, B. de Stuttgart) ; Strender (1975, B. national de *Norvège) ; Alice (1986, B. national du Canada) ; Dialogues (1991, *D. Th. of Harlem).

Twyla Tharp (née en 1940).

Danseuse et chorégraphe américaine.

Elle étudie la musique et la danse en Californie puis l'histoire de l'art à New York et le ballet avec M. Craske. Initiée aux techniques modernes avec M. *Graham, A. *Nikolais, E. *Hawkins et surtout M. *Cunningham, elle fait partie de la compagnie P. *Taylor (1965-66). Perçus comme d'avant-garde, ses débuts de chorégraphe assemblent gestes de base-ball et relevés sur pointes (Tank Dive, 1965) et explorent des espaces inhabituels à la danse (écoles, parcs, musées, rues). À partir de 1969 sa compagnie joue dans les théâtres, faisant d'elle une personnalité intéressante de la danse américaine. Sa collaboration avec le *Joffrey Ballet (Deuce Coupe, 1973 et *Push Comes to Shove, 1976) influence l'évolution de sa carrière et plus tard de son style. Ce qu'elle perd en modernité, elle le gagne en notoriété, devenant pour les Américains une chorégraphe des plus brillantes. On lui commande des chorégraphies pour des films (Hair, 1978 ; Ragtime, 1980 ; Amadeus, 1984) et pour des compagnies de renom (*ABT, *NYCB). De 1988 à 1990, elle co-dirige l'ABT avec *Baryshnikov.

The Fugue, œuvre charnière de 1970, dansée dans le silence au seul bruit des bottes sur un plancher sonorisé, aborde avec précision une gestuelle toute en brisures et rebondissements sur des phrases de mouvements qui se répètent en se décalant. Sur des musiques à succès (Morton, Smith, Sinatra) les réussites s'enchaînent : Eight Jelly Rolls (1971), The Bix Pieces, Sue's Leg (1975), *Baker's Dozen (1979). On retient de ces pièces, brillance, désinvolture et extrême rapidité. Nine Sinatra Songs (1982) confirme l'élégance et la vivacité d'invention de Tharp et l'excellence de la compagnie. Omniprésents l'humour américain, la mémoire collective enracinée dans la culture américaine (Country Dances, 1976), la nostalgie rétro (1903, solo de 1979 qu'elle danse elle-même). Dans ses chorégraphies pour des compagnies plus classiques, son style perd de son piquant et de sa décontraction pour devenir plus conventionnel, fidèle à son admiration pour G. *Balanchine.