Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
D

Dartington College of Arts.

Ecole anglaise fondée en 1961.

Il trouve son origine dans le Dartington Hall Trust, fondation constituée par Dorothy et Leonard Elmhurst afin d'aider la communauté rurale dans son développement économique et artisanal. K. *Jooss et sa compagnie sont hébergés au Dartington Hall dans les années 1930 mais ce n'est qu'en 1961 que se structure en son sein un collège d'enseignement des arts du spectacle.

Les activités intègrent à la pédagogie, l'expérimentation et la présentation de travaux. S. *Paxton y enseigne à temps plein de 1978 à 1980 et nombre d'artistes et de professeurs étrangers y sont invités. De 1973 à 1987, un festival y est organisé par M. *Fulkerson sous le nom de Dance at Dartington, regoupant élèves, amateurs, enseignants et des artistes notoires comme R. *Alston. Cette émulation confère à l'école un rôle important dans le développement de la *nouvelle danse anglaise, mouvement proche de la danse *postmoderne américaine à l'origine duquel se trouvent plusieurs anciens étudiants dont R. *Butcher, L. *Booth et Y. *Snaith.

OD

Jean Dauberval, [Bercher J., dit ] (1742-1806) .

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Fils d'un acteur de la Comédie-Française, il est formé à l'École de danse de l'*Académie royale de musique (ARM) à Paris. Il se produit à Bordeaux, Lyon (où il travaille avec J. G. *Noverre) et Turin avant de débuter sur la scène de l'ARM en 1761. S'il rejoint Noverre à Stuttgart (1762-1764) puis à Londres (1764), il fait l'essentiel de sa carrière d'interprète à l'ARM, où il est nommé premier danseur de *demi-caractère en 1763, puis premier danseur *noble en 1770. Devenu *maître de ballet de l'ARM conjointement avec M. *Gardel en 1781, il démissionne en 1783, faute de pouvoir s'entendre avec celui-ci. Il est engagé comme maître de ballet au King's Theatre de Londres (1783-1784) puis au Grand Théâtre de Bordeaux, où il crée, de 1785 à 1790, un répertoire mettant en vedette son épouse, la danseuse Mlle Théodore, et au Pantheon Theatre de Londres en 1791-1792, où il signe son dernier ballet.

Danseur fort apprécié de Noverre, qui le juge doté d'esprit, de goût et d'intelligence, il excelle dans les danses allègres. Partenaire de J.-B. *Lany, de Mlles *Allard et *Guimard, il paraît dans de nombreux *divertissements d'opéras (dont ceux de J.-Ph. *Rameau et de C. *Gluck ) et participe à la création de *ballets pantomimes de M. Gardel (la Chercheuse d'esprit, 1777) et Noverre (les *Petits Riens, 1778). Il règle sa première chorégraphie en 1759 à Turin (Il Trionfo di Bacco in Tracia), mais donne toute sa mesure à partir de 1785 à Bordeaux. Il commence par créer des œuvres de genre sérieux puis s'oriente vers des sujets plus légers, *anacréontiques (*Pygmalion, 1785 ; *Psyché, 1788 ; Télémaque dans l'île de Calypso, 1791) ou mettant en scène des personnages ordinaires sur le mode comique (le *Page inconstant et l'Épreuve villageoise, 1787 ; la *Fille mal gardée, 1789 ; la Foire de Smyrne ou les Amants réunis, 1792). Plutôt que d'éblouir les spectateurs, il cherche à toucher leur cœur. Habile à caractériser les personnages, il entremêle danse et *pantomime, exigeant de ses interprètes une technique solide alliée à des dons expressifs variés. S. *Viganò, C.-L. *Didelot, J.-P. *Aumer et E. *Hus figurent parmi ses élèves.

NL

Peter Maxwell DAVIES (né en 1934).

Compositeur britannique.

Il étudie à Rome avec G. *Petrassi et aux États-Unis puis rentre en Grande-Bretagne. Sa musique est caractérisée par un suggestif mélange entre les techniques des avant-gardes, même sérielles, et celles typiques de la polyphonie médiévale.

EQ

Sur la musique de Davies. *Louther (Vesalii Icones, 1969) ; R. *Petit (Barres parallèles, 1978) ; F. *Flindt (*Salomé, 1978 ; Caroline Mathilde, 1991) ; *Alston (Bell High, 1980 ; Hymnos, 1988).

Siobhan DAVIES (née en 1950).

Danseuse et chorégraphe britannique.

Elle est un des premiers étudiants de *LCDSch. Membre fondateur du *LCDTh. en 1967 elle présente sa première chorégraphie, Relay, en 1972. Chorégraphe associée à la compagnie en 1974, puis en résidence en 1983, elle y crée dix-sept pièces jusqu'à sa démission en 1987. En 1982, en marge de son travail au LCDTh., elle participe à la fondation du collectif Second Stride et y crée six pièces. En 1988, de retour d'un voyage aux Etats-Unis, elle fonde la Siobhan Davies Co.

Ses créations souvent réalisées avec l'éclairagiste P. *Mumford et le scénographe David Buckland, font appel à des compositeurs contemporains (M. *Nyman, J. *Adams ou Brian Eno). Influencée par R. *Cohan et R. *Alston, elle s'en différencie par une forme de théâtralité dont le mode narratif reste implicite.

OD

Autres chorégraphies. Pilot (1974) ; Rushes (1982) ; White Man Sleeps (1988) ; Different Trains (1990) ; White Bird Featherless (1991) ; Wanting to tell stories (1993) ; The Art of Touch (1995) ; Trespass (1996) ; Winnsboro Cotton Mill Blues, Eighty Eight (1998).

Chuck DAVIS, [D. Charles Rudolph, dit ] (né en 1937).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Élevé à Raleigh (Caroline du Nord), protégé du poète et critique Owen Dodson, il danse dans les troupes du percusionniste Olatunji, d'E. *Pomare, Raymond Sawyer, Bernice Johnson et Joan Miller. En 1968, il fonde le Chuck Davis Dance Company of New York, première compagnie de danse africaine venue d'Amérique à tourner en Europe sous les auspices du Département d'État américain. Il présente avec celle-ci une palette complète de la danse noire, depuis ses origines africaines jusqu'à ses formes contemporaines. En 1977, il lance un festival annuel de danse africaine, Dance Africa, et crée, en 1980, l'African American Dance Ensemble à Durham (Caroline du Nord). Présence dynamique, il donne des ateliers de danse africaine basés sur ses fréquents voyages à travers le monde. Il conçoit son travail chorégraphique à la fois comme un moyen de préserver l'héritage africain et comme une force de changement social, mission dont les trois mots clés seraient paix, amour et respect.

TDF, ESe

Autres chorégraphies. Drought (1985) ; Saturday Night, Sunday Morning (1985).

John DAVIS (né en 19XX).

Éclairagiste américain.

Transfuge de chez A. *Nikolais, de 1972 à 1978 il est l'éclairagiste inspiré des créations de C. *Carlson. Offrant une lumière à la fois indirecte et tamisée, quelle que soit son intensité, il nimbe la part de rêve que la danse de C. Carlson invoque : lumière douce et pénétrée, protectrice et amoureuse, elle double l'espace du geste carlsonien d'une puissance enveloppante et dissipative, où les bleus et d'infimes violets, rouges ou orangés accompagnent et emportent avec eux le secret d'un corps en suspens constant, d'une danse au dessin parfois si net qu'il en devient coupant.

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