Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Marius Petipa (1818-1910). (suite)

Il joue donc un rôle considérable en prolongeant les acquis du romantisme. Diffusée hors de Russie après sa mort, son œuvre constitue à la fin du XXe siècle l'essentiel du répertoire de toute compagnie classique et les étoiles sont encore jugées sur leur capacité à exécuter ses *variations.

NL

Autres chorégraphies. Le Droit du seigneur, Nantes (1838) ; Un mariage sous la Régence (1858) ; le Roi Candaule (1868) ; Camargo (1872) ; la Statue de Chypre (*Pygmalion) (1883) ; la Halte de cavalerie (1896) ; les *Saisons (1900) ; le Miroir enchanté (1903).

Maria Petipa-Sourovtchikova (1836-1882).

Danseuse russe.

Elle épouse M. *Petipa à la fin de ses études à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg, et danse de 1854 à 1869 au *Bolchoï. Gracieuse et expressive sans être virtuose, elle crée des rôles dans les ballets de son mari : Un mariage sous la Régence (1858), le Marché des innocents (1859), la Danseuse en voyage (1865) etc. ainsi qu'une danse devenue célèbre : Moujitchok [le Petit Paysan] (1865), et se produit en tournée avec lui à Riga, Berlin et Paris.

ESou

Dominique PETIT (né en1950).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Il découvre la danse avec K. *Cremona puis part étudier à New York chez P. *Sanasardo dont il devient interprète. Revenu en France en 1975, il entre au *GRTOP puis crée sa compagnie en 1980. Remarquable danseur, il révèle très vite des qualités de chorégraphe sensible et poétique de Ircea (1979), subtil et sobre, où le corps se met en jeu, à Lieux d'orages (1993) porté par son engagement social et humain. Jade (1985), magnifique duo créé avec Anne Carrié, et les Tournesols (1988), puissante pièce d'hommes, se détachent dans une carrière restée discrète malgré vingt-cinq créations. Depuis 1997, il enseigne au *CNDC d'Angers.

LB

Roland PETIT (né en 1924).

Danseur, chorégraphe et directeur de compagnie français.

Il entre à dix ans à l'École de l'Opéra de *Paris, où il travaille notamment avec G. *Ricaux. Engagé en 1940 dans le corps de ballet de l'Opéra, il danse les chorégraphies de C. *Zambelli, A. *Aveline et S. *Lifar, tout en travaillant chez Mme *Rousanne aux côtés de M. *Béjart, V. *Verdy et L. *Caron, entre autres. En 1943, il est le partenaire d'Y. *Chauviré dans l'*Amour sorcier, mais il démissionne de l'Opéra en 1944. Il se produit alors dans les Soirées de la danse d'I. *Lidova au théâtre Sarah-Bernhardt et travaille avec B. *Kniaseff. En 1945, il fonde sa première compagnie, les *Ballets des Champs-Élysées, avec laquelle il crée notamment les *Forains (1945) et le *Jeune Homme et la Mort (1946). C'est au théâtre Marigny qu'il fonde, en 1948, les Ballets de Paris, avec Zizi *Jeanmaire comme étoile. Il y crée déjà certains des ballets les plus marquants de sa carrière, comme *Carmen (1949), le *Loup (1953), Cyrano de Bergerac (1959), et règle ses premières *revues pour Zizi Jeanmaire au théâtre de Paris et à l'Alhambra, entamant une collaboration avec l'auteur-compositeur Serge Gainsbourg et Y. *Saint Laurent. En même temps, il collabore à plusieurs films, à Hollywood (Hans Christian Andersen, 1952, réal. Charles Vidor ; Daddy Long Legs, 1954, réal. Jean Negulesco ; The Glass Slipper, 1954, réal. Ch.*Walters ; Anything Goes, 1955, réal. R. Lewis) ou à Paris (Folies-Bergère, 1956, réal. Henri Decoin ; Charmants Garçons, 1957, réal. Decoin). Il crée plusieurs ballets par an et, en 1965, revient à l'Opéra pour chorégraphier *Notre-Dame de Paris à la demande de G. *Auric. Il apparaît désormais comme un homme de spectacle complet. Mon truc en plumes (1961), chanté et dansé par Zizi Jeanmaire, qu'il a épousée en 1954, fait le tour du monde. Il règle des ballets pour les plus grands théâtres, en France, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Canada, à Cuba, faisant une véritable révolution à l'Opéra de Paris en 1968 avec *Turangalîla . En 1972, il signe Pink Floyd Ballet, pour la naissance du Ballet de *Marseille, qu'il dirigera pendant vingt-six ans, tout en continuant à créer dans le monde entier. En 1997, il s'installe à Genève.

Comptant parmi les chorégraphes les plus importants du siècle, il est l'auteur de plus de cent cinquante créations, abordant tous les genres (show télévisé, revue, ballet) et chorégraphiant pour une pléiade de grands danseurs : M. *Fonteyn (les Demoiselles de la nuit, 1948), R. *Noureev (Paradis perdu, 1967), M. *Plissetskaïa (la Rose malade (1973), M. *Baryshnikov (la Dame de pique, 1982), A. *Makarova (l'Ange bleu, 1985), P. *Dupond (le Chat botté, 1985), D. *Khalfouni (Ma Pavlova, 1986), O. *Ferri (le Diable amoureux, 1989), N. * Le Riche (le Guépard, 1995), C. *Fracci et M. *Murru (Chéri, 1996), A. *Assylmouratova et Murru (le *Lac des cygnes, 1997). Il sait s'entourer de créateurs, découverts souvent dans les domaines de la peinture, de la musique et de la couture, et se tourne aussi bien vers des relectures de classiques comme *Coppélia (1975), *Casse-Noisette (1976), la *Belle au bois dormant (1990) que vers des créations sur des partitions du XXe siècle (A. *Berg, I. *Stravinski, A. *Schoenberg, M. *Constant, M. *Landowski, A. *Webern, Gabriel Yared). Refusant toujours les effets techniques gratuits, il ne cesse de renouveler son style et son langage, employant, notamment dans Carmen, des positions « fermées » très nouvelles et introduisant dans Turangalîla un travail de reptations qu'il développera par la suite. Il s'affirme comme un maître dans l'art du *pas de deux et dans celui du ballet narratif, tout en réussissant avec éclat dans l'abstraction.

GM

Autres chorégraphies. Le Rendez-vous (1945, mus. Joseph Kosma) ; la *Croqueuse de diamants (1950) ; Deuil en vingt-quatre heures (1953 pour C. *Marchand) ; l'Éloge de la folie (1966, pour F. *Blaska) ; Proust ou les Intermittences du cœur (1974, pour R. *Bryans) ; *Nana (1976, Op. de Paris) ; la Chauve-souris (1979, pour Jeanmaire) ; le *Fantôme de l'Opéra (1980) ; Tout Satie (1988, B. national de Marseille) ; Charlot danse avec nous (1991, pour E. *Terabust et Luigi Bonino) ; *Camera obscura (1994, Op. de Paris).
Bibliographie. R. Petit, J'ai dansé sur les flots, Grasset, 1993. - Roland Petit, l'Avant-scène ballet-danse, 1984 ; G. Mannoni, Roland Petit, le chorégraphe et ses peintres, Hatier, Paris, 1990 ; Roland Petit, le chorégraphe et ses danseurs, Plume 1992.