Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Petr Lambine (1862-1923).

Peintre décorateur russe.

À partir de 1893, il est décorateur des théâtres impériaux. Il peint les décors pour certains actes dans les ballets de M. *Petipa au *Mariinski : la *Bayadère (1884, avec O. *Allegri, C. *Ivanov, A. Kvapp), le *Petit Cheval bossu (1895, avec Allegri, C. Ivanov, H. *Levot), Raymonda (1898, avec Allegri et C. Ivanov), l'Épreuve d'amour et les *Saisons (1900, mus. A. *Glazounov, avec E. *Ponomariov), ainsi que pour le ballet de M. *Fokine Papillons (1912, avec L. *Bakst).

ESou

Gregorio Lambranzi (XVIIIe s.).

Maître à danser italien.

Probablement originaire de Venise, il travaille en Allemagne et est connu comme l'auteur de la Nouvelle et Curieuse École de danse théâtrale [Neue und curieuse theatralische Tantz-Schul] (Nuremberg, 1716) qui contient cent une gravures sur bois de J. G. Puschner décrivant différents types de danse de scène avec un système de *notation figuratif original : dans la partie haute de la page apparaissent le titre et la notation de l'accompagnement musical ; au centre, la figuration des danseurs (en costumes et en situation scénographique) ; en bas, des didascalies en langue allemande expliquent l'action et indiquent de façon sommaire les pas et les gestes à exécuter. Cet ouvrage comprend des danses nobles, acrobatiques, d'autres sur les métiers, la commedia dell'arte et sur Venise, dans lesquelles chaque personnage est caractérisé par des pas, des gestes et des attributs particuliers.

MN

Phyllis LAMHUT (née en 1933).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Formée par A. *Nikolais, qu'elle rencontre en 1948, elle crée pour lui, pendant vingt ans, des rôles dans plus de vingt-cinq pièces. Elle danse aussi pour M. *Louis, travaille la technique classique, les arts du cirque et étudie avec M. *Cunningham. Elle fonde sa compagnie en 1970 : son œuvre (plus de cent pièces), amorcée dès 1949, est éclectique. Connue et acclamée par la critique pour son humour, elle peut se révéler militante et introduire un contexte politique ou social dans son travail, ses pièces récentes rappelant la danse allemande des années 1920. Chorégraphe invitée par la compagnie *Limón, la Ririe-*Woodbury Dance Co., pédagogue très sollicitée aux États-Unis comme à l'étranger (Canada, Israël, etc.), elle est, avec Louis, la chorégraphe la plus réputée de la lignée Nikolais.

ML

Chorégraphies. House (1971) ; Passing (1980) ; Collapsing Spaces and Tilting Times (1984) ; Klein Kunst (1985) ; Die Bewegung (1986) ; Utopia (1988) ; Cleave (1990) ; Adjustments (1996).

Eugène LAMI (1800-1890).

Peintre et costumier français.

Peintre de l'école des Beaux-Arts de Paris, formé par Alexandre Gros, il travaille comme costumier indépendant entre 1830 et 1835 et réalise pour l'Opéra de *Paris les costumes de Manon Lescaut (1830, J.-P. *Aumer), de l'Orgie (1831, J. *Coralli), de l'Île des pirates (1835, L. *Henry) et une partie de ceux de la *Sylphide (1832, Ph. *Taglioni). C'est surtout à ce titre qu'il reste célèbre : on lui attribue en effet l'invention du *tutu romantique, long et blanc, porté par M. *Taglioni dans ce ballet, bien que l'absence totale de croquis et le manque de preuve historique ne permette pas de confirmer ce fait. Il peint également en 1841, pour le foyer de la danse de l'Opéra de Paris, des aquarelles représentant, entre autres, F. *Elssler, Coralli et L. *Véron.

VR

Giulio Cesare Lampugnano (XVIe s.).

Maître à danser italien.

D'après C. *Negri, à l'invitation du gouverneur espagnol de Milan, il quitte cette ville, où il est né, pour se rendre en Espagne où il enseigne les arts de la danse et la voltige à cheval au fils de Philippe II. En 1585, il accompagne à Turin l'infante Catherine, qui doit épouser Charles-Emmanuel Ier de Savoie, et reste quelques années au service de celui-ci avant de revenir à Milan pour y ouvrir une école de danse.

MN

Mark LANCASTER (né en date).

Peintre britannique.

Il s'installe à New York en 1972 et devient l'assistant de J. *Johns au sein de la compagnie *Cunningham. Il supervise la réalisation du décor pour *Un jour ou deux et signe sa première création pour M. *Cunningham en 1975 avec Exercise Piece. Il devient collaborateur permanent avant de reprendre les fonctions de conseiller artistique de 1980 à 1984. Il regagne ensuite la Grande-Bretagne, signant encore occasionnellement des décors pour la compagnie.

Contrairement à son prédecesseur, il réalise plus d'une vingtaine de scénographies pour la compagnie. Ses réalisations se caractérisent par le mariage fréquent et étudié du fond de scène avec les costumes. Ainsi, pour Pictures (1984), il habille les danseurs de justaucorps gris et de pantalons de survêtements bleus qu'il met en valeur devant un vaste cyclorama. Les ombres chinoises des danseurs se profilent derrière un voile translucide, installé sur scène, soumis à de subtils éclairages faisant référence aux projections de lanterne magique. De même, dans Neighbors (1991), il réalise pour le fond de scène des dessins géométriques proche de celui des Arlequins, en écho à ses peintures du moment, et confectionne des costumes dans la même gamme de couleurs. Pour CRWDSPCR (1996), il s'inspire des costumes multicolores conçus par Kazimir Malevitch, *constructiviste russe, pour l'opéra collectif la Victoire du soleil (1913).

PC

Francine LANCELOT (née en 1929).

Danseuse, chorégraphe pédagogue et chercheur française.

Parallèlement à ses études de danse *classique et *contemporaine à Paris, en Allemagne avec M. *Wigman (1954) et de nouveau en France avec F. et D. *Dupuy, elle suit des cours de théâtre, de *mime et d'acrobatie. Commençant une carrière de danseuse et de comédienne, elle poursuit sa formation théorique avec P. *Conté qui l'initie à la *notation du mouvement et J.-M. *Guilcher qui lui fait découvrir la danse traditionnelle. Tous deux élargissent ses horizons et orientent ses études universitaires couronnées en 1973 par un doctorat en ethnologie historique. Commence alors sa double carrière de chercheur et d'artiste qui met à profit ses connaissances pour révéler au public français son patrimoine chorégraphique des XVIIe et XVIIIe siècles. Cours, stages et animations se suivent tantôt dans un cadre privé tantôt dans celui, institutionnel, de l'Opéra de *Paris, de l'université ou de l'Institut de musique et de danses anciennes. En 1980 elle fonde la compagnie Ris et Danceries, dont elle devient le directeur artistique. Avec la collaboration de chefs d'orchestre (A. Geoffroy-Dechaume, W. Christie) et de metteurs en scène - Jean-Marie Villégier (*Atys, le *Malade imaginaire), LXXXX Melki entre autres - , elle présente avec un égal bonheur des spectacles de reconstruction historique ou de création originale. Ses disciples reprennent le flambeau lorsque, quinze ans plus tard, la compagnie est dissoute. Entre-temps, la danse *baroque, remise au goût du jour, a reconquis ses lettres de noblesse. F. Lancelot peut alors se consacrer à la rédaction de la *Belle Dance (Van Dieren, Paris, 1995), l'ouvrage le plus imposant parmi ses publications, résultat d'années de recherche et d'expérimentation.