Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
P
P

Pacific Express

Union Pacific

Western de Cecil B. De Mille, avec Barbara Stanwyck (Mollie Monahan), Joel McCrea (Jeff Butler), Akim Tamiroff (Fiesta), Robert Preston (Dick Allen).

Scénario : Walter Deleon, C. Gardner Sullivan, Jesse Lasky Jr., Jack Cunningham, d'après le roman d'Ernest Haycox
Photographie : Victor Milner, Dewey Wrigley
Décor : Hans Dreier, Roland Anderson
Musique : George Antheil, Sigmund Krumgold
Montage : Anne Bauchens
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1939
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 15

Résumé
Deux compagnies de chemin de fer rivales décident de partir de deux points opposés pour bâtir la voie qui traversera les États-Unis. La portion de voie que chacune aura pu construire sera sous son contrôle d'exploitation. Si l'Union Pacific joue le jeu franchement, la compagnie rivale fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues.

Commentaire
C'est dans le domaine du western que le talent de De Mille s'est le mieux exprimé, dans un travail de mise en scène où la rigueur de la composition alterne avec des moments de pure démesure. Pacific Express est, après les Tuniques écarlates et les Conquérants d'un nouveau monde, la meilleure œuvre de De Mille. La vie grouillante et impitoyable des pionniers y est évoquée avec chaleur et sauvagerie. L'éventualité d'un déraillement sur un pont qui surplombe un précipice constitue un moment de suspense vraiment inoubliable.

Paco l'infaillible

Comédie dramatique de Didier Haudepin, avec Alfredo Lanca, Christine Pascal, Patrick Dewaere.

Pays : France
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
Pour se faire engager comme nourrices dans les familles bourgeoises de Madrid, en 1920, des femmes se font engrosser par un vitrier inépuisable. Mais la demande dépasse bientôt ses moyens…

Pacte avec un tueur

Best-Seller

Film policier de John Flynn, avec James Woods, Brian Dennehy.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1986
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un tueur à gages déclare à un policier avoir participé quinze ans plus tôt à un sanglant hold-up et le policier reconnaît en son interlocuteur l'homme qui avait failli le tuer alors. Un thriller original qui joue sur l'ambiguïté des rapports entre les deux hommes.

le Pacte des loups

Film d'aventures de Christophe Gans, avec Samuel Le Bihan, Vincent Cassel, Émilie Dequenne, Monica Bellucci, Jean-François Stévenin, Jérémie Renier.

Pays : France
Date de sortie : 2001
Technique : couleurs
Durée : 2 h 22

Résumé
En 1766, Grégoire de Fronsac, naturaliste renommé, est envoyé par le roi dans le Gévaudan afin de faire toute la lumière sur une bête monstrueuse qui terrorise la région. Il va y découvrir une étrange conjuration. Une mise en scène à l'américaine (catégorie films à grand spectacle) qui injecte sans état d'âme et avec une certaine efficacité du kung-fu et des effets spéciaux dans la Lozère du XVIIIe siècle.

le Pactole

Film policier de Jean-Pierre Mocky, avec Richard Bohringer, Roger Vitrac, Pauline Lafont.

Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Dans cette méchante satire, un inspecteur de police pas très net traque un couple de gentils et médiocres cambrioleurs.

Padre Nuestro

Padre nuestro

Comédie dramatique de Francisco Regueiro, avec Fernando Rey, Francisco Rabal, Victoria Abril.

Pays : Espagne
Date de sortie : 1984
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un cardinal demande au pape la permission de rentrer en Espagne pour y régler des problèmes familiaux. Il découvre que sa fille, fruit d'une liaison avec sa gouvernante, est une prostituée.

Padre padrone

Padre padrone

Comédie dramatique de Paolo et Vittorio Taviani, avec Saverio Marconi (Gavino Ledda), Omero Antonutti (son père), Marcella Michelangeli (sa mère), Stanko Molnar (Sebastiano).

Scénario : P. et V. Taviani, d'après le récit autobiographique de Gavino Ledda Educazione di un pastore
Photographie : Mario Masini
Musique : Egisto Macchi
Montage : Roberto Perpignani
Production : RAI
Pays : Italie
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 51
Prix : Palme d'or, Cannes (1977)

Résumé
Né dans une pauvre famille de Sardaigne, analphabète, Gavino Ledda est normalement voué à rester un berger méprisé, enfermé dans son dialecte local, au service d'un père tyrannique qui le fait trimer, le rosse et lui refuse toute instruction. Mais le déclic se produit lorsque Gavino rencontre deux garçons qui lui vendent, contre deux agneaux du père, un vieil accordéon. C'est en travaillant cet instrument qu'il sent s'éveiller en lui le besoin d'une autre existence. Avide de sortir de sa condition, Gavino tente sans succès d'émigrer en Allemagne, puis se résout à se porter volontaire pour le service militaire : là, un compagnon d'uniforme l'aide à étudier les lettres classiques. De retour en Sardaigne, Gavino fréquente l'université tout en continuant de travailler pour son père, contre lequel cependant il finit par se rebeller. Libéré, Gavino deviendra diplômé de linguistique, mais retournera en Sardaigne assumer les racines de la culture.

Commentaire

Une histoire édifiante
Padre padrone est adapté de l'histoire vécue d'un berger sarde, Gavino Ledda. On voit d'ailleurs ce dernier apparaître au début, et transmettre symboliquement à l'acteur qui interprète son rôle son propre bâton de berger. L'histoire est donnée toute crue, sans « romance » (pas de partenaire féminine pour le jeune berger, pas de péripéties ni de retournements de situation), avec le talent de raconter que maîtrisent les auteurs du film.

   Mais si on retrouve dans Padre padrone, qui fut le premier grand succès international du tandem Taviani, les thèmes politiques et sociaux déjà abordés dans leurs précédentes œuvres, comme Saint Michel avait un coq et Allonsanfan (l'utopie, la révolution, le mythe) ainsi que le même ton de fable à la fois solennelle et distanciée, ici, la nécessité d'être fidèle à un modèle contemporain semble avoir empêché les auteurs de délivrer un message aussi complexe et ambigu que d'habitude. On assiste à une histoire édifiante dont le dénouement ne fait pas de doute, et qui semble toute à la gloire des belles lettres… et de l'armée comme facteur de culture. Le rapport que les auteurs ont voulu établir entre la lutte du héros pour sa libération sociale et l'intérêt qu'en tant que membre d'une minorité linguistique il porte à la philologie, reste, dans le film, un peu théorique. En revanche, le film laisse une puissante impression à d'autres niveaux, notamment par l'âpreté et la violence sans concession des scènes entre fils et père. L'interprète de ce dernier rôle, Omero Antonutti, devait d'ailleurs continuer de hanter de sa figure patriarcale une bonne partie des films ultérieurs des Taviani.

   Du point de vue stylistique, l'œuvre équilibre assez heureusement une sorte de raideur didactique et brechtienne (qui se ressent notamment dans l'emploi ironique et « contrapuntique » de la musique) et une volonté de simplicité épique, dans l'évocation des duretés de la vie pastorale. Les paysages de Sardaigne sont très bien filmés dans leur espace et leur nudité. À signaler que le film fut tourné en 16 mm pour la RAI, puis « gonflé » en 35 mm pour l'exploitation en salles.