Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
G

Gaslight

Gaslight
ou Angel Street

Mélodrame de Thorold Dickinson, avec Anton Walbrook (Paul Mallen), Diana Wynyard (Bella Mallen), Frank Pettingell (Rough), Cathleen Cordell (Nancy), Robert Newton (Vincent), Jimmy Hanley (Cobb).

Scénario : A.R. Rawlinson, Bridget Boland, d'après la pièce de Patrick Hamilton Angel Street
Photographie : Bernard Knowles
Musique : Richard Addinsell
Montage : Sydney Cole
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1940
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 28

Résumé
Bella, jeune Londonienne de bonne famille dont la tante a été assassinée dans des conditions mystérieuses, épouse Paul Mallen, un séduisant étranger dont le comportement lui paraît de plus en plus bizarre : dénonçant comme absurdes ses inquiétudes et ses soupçons, il cherche à lui faire croire qu'elle est en train de devenir folle. L'homme est finalement démasqué comme le meurtrier de la tante dont il espérait trouver les bijoux dans le grenier de la maison.

Commentaire
Le film s'ouvre par une étonnante scène muette qui en donne le ton : la vieille femme est étranglée par un meurtrier qui reste invisible ; puis Bella est obsédée par les baisses répétées de l'intensité de l'éclairage au gaz lorsque son mari effectue ses vaines fouilles du grenier. Par sa qualité de suspense et d'atmosphère, le film s'est attiré un vif succès public qui a incité la M.G.M. à en produire un remake sous la direction de Cukor.

Voir Hantise.

Gas-oil

Comédie dramatique de Gilles Grangier, avec Jean Gabin, Jeanne Moreau, Ginette Leclerc.

Pays : France
Date de sortie : 1955
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 32

Résumé
La vie d'un paisible routier est bouleversée par une bande de gangsters. Une série noire qui est aussi une étude de mœurs.

les Gaspards

Comédie de Pierre Tchernia, avec Michel Serrault, Philippe Noiret, Charles Denner, Michel Galabru.

Pays : France
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 34

Résumé
Un libraire du Quartier latin découvre le peuple souterrain des « Gaspards », qui s'oppose aux travaux qui éventrent Paris. S'ensuivent des aventures rocambolesques.

Gator

Gator

Film d'aventures de Burt Reynolds, avec Burt Reynolds, Jack Weston, Jerry Reed, Laurent Hutton, Alice Ghostley, Burton Gilliam.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
Gator, le bootlegger, accepte d'aider la police à éliminer un truand qui fait régner la terreur dans une petite ville.

Gatsby le Magnifique

The Great Gatsby

Drame de Jack Clayton, d'après le roman de F. Scott Fitzgerald, avec Robert Redford, Mia Farrow, Bruce Dern, Karen Black.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 2 h 26

Résumé
Sa passion pour Daisy, jeune femme frivole et lâche, conduit Gatsby à une mort stupide sous les balles d'un garagiste. Grandeur et décadence des « Années folles ».

 
Autre version réalisée par : Elliott Nugent, intitulée le Prix du silence (The Great Gatsby), avec Alan Ladd, MacDonald Carey, Betty Field, Barry Sullivan, Howard Da Silva.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1949
Durée : 1 h 30

le Gaucher

The Left Handed Gun

Western d'Arthur Penn, avec Paul Newman (William Bonney), Lita Milan (Celsa), John Dehner (Pat Garrett), Hurd Hatfield (Moultrie).

Scénario : Leslie Stevens, d'après la pièce de Gore Vidal
Photographie : J. Peverell Marley
Décor : William Kuehl
Musique : Alexander Courage
Montage : Folmar Blangsted
Production : Fred Coe Haroll (Warner Bros)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 40

Résumé

Tunstall, un éleveur d'origine anglaise, a engagé comme vacher le jeune William Bonney. Sa richesse et son domaine excitent les jalousies de ses concitoyens de Lincoln qui décident de se débarrasser de lui. Il est tué dans une embuscade, mais ses assassins sont abattus par Bonney qui avait juré de le venger. Traqué, William Bonney passe pour avoir péri dans l'incendie d'une maison et disparaît. Il va devenir un tueur, plus connu sous le nom de Billy le Kid. Un de ses plus anciens amis, Pat Garrett, devenu shérif, décide de le ramener mort ou vif.

Commentaire

L'antiépopée d'un antihéros

Arthur Penn, quand il a commencé la réalisation du Gaucher, venait de la télévision et du théâtre. Peut-être est-ce la raison qui lui fit choisir – pour son premier film – d'adapter à l'écran la pièce du romancier Gore Vidal, la Mort de Billy le Kid, tournée en 1956 pour la télévision par Robert Mulligan, avec, dans le rôle vedette, déjà Paul Newman. Si quelques traces de la pièce subsistent au niveau des dialogues (souvent très « littéraires ») et de l'action (resserrée en quelques scènes clefs), le film est profondément différent. C'est, selon Penn lui-même, un film « non pas sur l'Ouest, mais sur un Ouest. » Écrit à un moment où le genre subit une profonde mutation (les années 1956-1957 voient naître des films novateurs comme le Jugement des flèches, 3 h 10 pour Yuma ou Du sang dans le désert), le Gaucher ne veut pas se cantonner à la geste, déjà bien illustrée, du jeune tueur, interprété par Robert Taylor et Audie Murphy, entre autres. Il se présente comme une antiépopée, centrée moins sur les exploits du personnage que sur le héros – prototype d'ailleurs de l'antihéros – lui-même. Un être en proie à des pulsions qu'il ne comprend pas et, souvent, ne peut maîtriser. William Bonney ne devient lui-même qu'à la mort de son « père », Tunstall, avec lequel il a établi un rapport passionnel qu'il ne peut que reporter sur d'autres. L'homosexualité latente du jeune tueur éclate en plein dans ses rapports avec son ami Garrett, dont il souille symboliquement les noces. Ainsi conçu, si loin des canons du genre, même dans ses aspects les plus novateurs, le film n'eut aucun succès. Le public américain ne goûta guère la façon dont Penn avait terni l'image terriblement virile d'un bandit qui ne fut d'ailleurs jamais gaucher. Pourtant, il donna naissance non seulement à la carrière de l'auteur de Little Big Man, mais encore à quelques westerns où les mouvements de l'inconscient avaient leur place. Il est d'ailleurs curieux de constater que la même année – mais d'une façon plus feutrée – Edward Dmytryck traitait du même thème dans l'Homme aux colts d'or.