Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
C

Classe tous risques

Drame de Claude Sautet, d'après le roman de José Giovanni, avec Lino Ventura, Sandra Milo, Jean-Paul Belmondo, Marcel Dalio, Jacques Dacqmine.

Pays : France et Italie
Date de sortie : 1960
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 47

Résumé
À Milan, un gangster français, avec l'aide d'un seul ami, parvient à mettre ses enfants en sûreté, mais se rend lorsque sa femme est abattue par la police.

Claudine

Claudine

Comédie dramatique de John Berry, avec Diahann Carroll, James Earl Jones, Lawrence Hinton-Jacobs, David Kruger.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Une jeune femme noire, mère de six enfants, s'apprête à épouser un bel éboueur, mais la première femme de celui-ci va faire échouer le mariage.

Claudine à l'école

Comédie dramatique de Serge de Poligny, d'après le roman de Willy et Colette, avec Blanchette Brunoy, Pierre Brasseur, Jeanne Fusier-Gir, Max Dearly.

Pays : France
Date de sortie : 1937
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 49

Résumé
À la fin du XIXe siècle, une jeune fille vit avec un père farfelu et chahute à l'école. Elle connaît ses premières déceptions en amitié et en amour.

la Clé

The Key

Drame de Carol Reed, d'après le roman de Jan de Hartog Stella, avec William Holden, Sophia Loren, Trevor Howard.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 05

Résumé
En 1941, des marins envoyés en mission mortelle se transmettent la clé d'un appartement où loge Stella. Jusqu'au jour où l'un d'eux, porté disparu, revient.

la Clé

La chiave

Film érotique de Tinto Brass, d'après le roman de Junichiro Tanizaki Kagi, avec Stefania Sandrelli, Frank Finley.

Pays : Italie
Date de sortie : 1983
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
La quarantaine épanouie, une femme se livre avec son mari plus âgé à de troublants jeux érotiques.

Voir aussi Étrange Obsession.

Clean

Drame d'Olivier Assayas, avec Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, James Dennis, Jeanne Balibar, Don McKellar.

Pays : France, Grande Bretagne et Canada
Date de sortie : 2004
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50
Prix : Prix d'interprétation féminine à Cannes, (2004) pour Maggie Cheung

Résumé
Une ex-chanteuse tente d'échapper à l'usage de la drogue après la mort par overdose de son mari, lui aussi chanteur de rock. La désaccoutumance (devenir « clean ») est le seul moyen pour elle de retrouver la garde de son fils, placé chez ses grands-parents. Elle quitte le Canada pour revenir à Paris, où elle avait connu le succès quelques années auparavant, mais s'épuise en petits boulots. À la mort de la grand-mère, à Londres, son beau-père lui permettra de récupérer l'enfant. Assayas réalise là un de ses films les plus attachants.

la Clé de verre

The Glass Key

Drame de Frank Tuttle, d'après le roman de Dashiell Hammett, avec George Raft, Edward Arnold, Claire Dodd.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1935
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 27

Résumé
Dans les années 1930, une petite ville des États-Unis voit sa vie perturbée par une campagne électorale sans merci. Même si elle brille d'un moindre éclat que son remake de 1942, cette version exhumée en 1983 est intéressante.

Autre version réalisée par :

 
Stuart Heisler, avec Brian Donlevy, Veronica Lake, Alan Ladd, Bonita Granville, Joseph Calleia.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1942
Durée : 1 h 25

Clémentine chérie

Comédie de Pierre Chevalier, avec France Anglade, Philippe Noiret, Jean Richard, Jacques Dufilho, Michel Galabru, Pierre Doris.

Pays : France
Date de sortie : 1963
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
Bellus, employé dans une fabrique textile, découvre le moyen de fabriquer des costumes de bain perméables aux rayons du soleil. Hélas, ils sont aussi transparents sur les photos…

Clémentine Tango

Comédie de Caroline Roboh, avec Claire Pascal.

Pays : France
Date de sortie : 1981
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Voulant savoir quelle femme écrit à son père, Charles échoue finalement à Pigalle où il rencontre sa demi-sœur, Clémentine. Un premier film original jusque dans ses maladresses.

Cléo de 5 à 7

Drame psychologique d'Agnès Varda, avec Corinne Marchand (Cléo), Loye Payen (Irma), Dominique Davray (Angèle), Jean Champion (le patron), Jean-Pierre Taste (le garçon), Lucienne Marchand (la conductrice de taxi), José-Luis de Villalonga (l'amant), Michel Legrand (Bob), Serge Korber (le Plumitif), Dorothée Blank (Dorothée), Antoine Bourseiller (Antoine), Robert Postec (le docteur).

Scénario : Agnès Varda
Photographie : Jean Rabier
Décor : Bernard Evein
Musique : Michel Legrand
Montage : Janine Verneau
Production : Georges de Beauregard et Carlo Ponti, Rome/Paris Films
Pays : France
Date de sortie : 1962
Technique : NB (avec la première séquence en couleurs)
Durée : 1 h 30

Résumé

Deux heures en fin d'après-midi, les aléas de Florence, alias Cléo, chanteuse en vogue. Une cartomancienne voit la Mort dans le tarot alors même qu'elle attend des résultats d'analyse. Cléo erre dans Paris, traîne dans les cafés de Montparnasse et rentre chez elle. Ses amis musiciens et son amant pressé ne parviennent pas à l'arracher à son angoisse. Avec son amie Dorothée, elle se promène en voiture et voit un petit film amusant au cinéma Delambre. Seule au parc Montsouris, elle rencontre Antoine, autre « mort en permission » qui doit rejoindre son régiment en Algérie. Vrai et drôle, Antoine sait égayer Cléo et lui permet d'affronter l'annonce des résultats.

Commentaire

Paris, la peur et l'amour

Phénomène parisien, la Nouvelle Vague l'est aussi d'une façon bien géographique : à la Rive droite des Cahiers du cinéma s'adjoint le groupe dit de « la Rive gauche » composé de personnalités attachantes qui ont pour nom Resnais, Demy ou Varda. Cléo de 5 à 7 est un véritable hymne « gauchiste » qui a pour centre la gare Montparnasse – celle d'avant la Tour – et pour bordure le parc Montsouris. Rarement Paris fut mieux filmé : si Michel Poiccard mettait un terme à sa carrière rue Campagne-Première, c'est Cléo qui nous fait sentir en un courant d'air les cafés d'Eustache, la capitale campagnarde de Rivette et cette évidence de Paris si chère à Rohmer. Varda sait d'ailleurs réunir les amis pour l'occasion, comme l'atteste un délicieux film dans le film où, en hommage au cinéma muet (mais non sans rapport avec la fiction), Jean-Luc Godard voit la vie en noir à cause de ses lunettes noires, mais peut retomber dans les bras d'Anna Karina après avoir déjoué le sort.

   Sorti des temps héroïques, le cinéma est plutôt avare d'idées. Filmer en « pseudo temps réel » n'est d'ailleurs pas en soi une idée neuve (voir la Corde, par exemple), mais elle le devient quand le traitement est à la hauteur. Agnès la scénariste invente des chapitres : autant de points de vue strictement segmentés sur le malaise de l'héroïne ; Varda la photographe en profite pour faire le point, de minute en minute, en de somptueux pano-travellings. Mais pour qu'une idée soit, il ne suffit pas d'une adéquation technique – scénarique ou optique – avec son sujet, il faut encore qu'elle s'imprègne à la pellicule et que le trajet moral de l'héroïne soit le seul enjeu du pari.

   Car l'essentiel concerne Cléo. Que la caméra de la documentariste s'attarde sur la ville ou sur le beau visage crispé de Corinne Marchand, que le pinceau de la moraliste fixe les faux amis en intérieur ou de bien proches inconnus dans le chatoiement du premier jour de l'été, une ombre domine le film. Non pas la Mort – ce n'est qu'une image en couleurs – mais plutôt la peur. La coquette Cléo se découvre peu à peu, l'enquête devient quête et quand la vérité telle quelle se dévoile, l'héroïne est prête. Nue face au tragique de l'existence, révélée par l'amour d'Antoine, Cléo n'a plus à s'inquiéter : elle n'a qu'à se soucier d'elle-même.