Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
L

Le facteur sonne toujours deux fois

The Postman Always Rings Twice

Film noir de Tay Garnett, avec Lana Turner (Cora Smith), John Garfield (Frank Chambers), Cecil Kellaway, Hume Cronyn.

Scénario : Harry Ruskin, Niven Busch, d'après le roman de James M. Cain
Photographie : Sidney Wagner
Décor : Edwin B. Willis
Musique : George Bassman
Montage : George White
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1946
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 53

Résumé
Frank et Cora, sa maîtresse, décident d'assassiner le mari de cette dernière. La première tentative échoue, mais attire les soupçons du procureur. Après le meurtre maquillé en accident, celui-ci cherche à diviser les amants. Un habile avocat les tire pourtant d'affaire. Et c'est à la suite d'un véritable accident qui coûte la vie à Cora que Frank sera condamné à mort.

Commentaire
Plus que le roman, l'adaptation souligne les coïncidences dont l'organisation suggère un destin. Malgré le commentaire qu'il en donne (c'est son ultime confession), Frank n'a pas compris toute son histoire. Son nomadisme lui rend inintelligibles les idéaux petits-bourgeois de Cora, et la passion qui les jette l'un vers l'autre ne les assure jamais de leur mutuelle sincérité.

Le fauve est lâché

Film d'espionnage de Maurice Labro, avec Lino Ventura, Estella Blain, Paul Frankeur, Nadine Alari.

Pays : France
Date de sortie : 1959
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 40

Résumé
Un ancien truand assagi doit reprendre du service dans la D.S.T. pour démasquer son meilleur ami, gangster notoire.

Le flic se rebiffe

The Midnight Man

Film policier de Roland Kibbee et Burt Lancaster, avec Burt Lancaster, Susan Clark, Cameron Mitchell.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 57

Résumé
Un ex-policier condamné pour meurtre sort de prison. Gardien de nuit à l'Université, il enquête à la suite d'un assassinat.

Le fond de l'air est rouge

Documentaire de Chris Marker, avec les voix de Simone Signoret, Yves Montand, François Périer, Jorge Semprun, Davos Hanich, Sandra Scarnati, François Maspéro, Laurence Cuvillier.

Scénario : Chris Marker
Photographie : C. Marker
Montage : C. Marker
Musique : Luciano Berio
Pays : France
Date de sortie : 1977
Technique : Couleurs et NB
Durée : 4 h

Résumé
Il s'agit d'un montage de documents, sorte de dossier brut, couvrant la période de 1967-1977, et divisé en deux parties.

   1re partie : LES MAINS FRAGILES.
Depuis la guerre du Viêt Nam jusqu'au festival d'Avignon 1968, en passant par la Chine, Cuba, Régis Debray et la mort du « Che ».

   2e partie : LES MAINS COUPÉES.
De l'intervention russe en Tchécoslovaquie aux manifestations en Irlande, en passant par la fin de De Gaulle, le massacre de Munich, la déstalinisation, la mort de Pompidou, l'assassinat d'Allende, les fêtes de Persépolis…


Commentaire
La génération de 1968 faisait, comme celles qui l'ont précédée, de l'histoire sans le savoir. Un montage très habile et des interviews bouleversantes à tous égards, comme celle d'Allende par Régis Debray. Des documents étonnants, pour la plupart inédits. Tout cela pour un « film kaléidoscope », d'où l'on sort abasourdi d'avoir tant vécu en dix ans.

Le futur est femme

Il futuro è donna

Drame de Marco Ferreri, avec Ornella Muti, Hanna Schygulla, Niels Arestrup.

Pays : Italie, France et R.F.A.
Date de sortie : 1984
Technique : couleurs
Durée : 1 h 43

Résumé
Un couple que la crainte de l'apocalypse empêche d'avoir un enfant se prend d'amitié pour une jeune femme enceinte.

Legacy

Legacy

Drame psychologique de Karen Arthur, avec Joan Hotchkis, George McDaniel, Sean Allen, Dixie Lee.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Une bourgeoise de quarante ans fait le point sur sa vie en préparant une réception.

Legend

Legend

Film fantastique de Ridley Scott, avec Tom Cruise, Mia Sara, Tim Curry, David Bennent.

Pays : États-Unis et Grande-Bretagne
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 38

Résumé
Un monstre a reçu pour mission de tuer les licornes sacrées qui protègent un monde paradisiaque. Heureusement, il y a les héros, la princesse Lili, le bûcheron Jack et la fée Oona.

Le gendarme se marie

Comédie de Jean Girault, avec Louis de Funès, Claude Gensac, Michel Galabru, Geneviève Grad, Jean Lefebvre.

Pays : France
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 1 h 32

Résumé
À Saint-Tropez, Cruchot rencontre une jolie veuve de colonel et c'est le coup de foudre. Troisième film de la série.

la Légende de Gösta Berling

Gösta Berling saga

Drame de Mauritz Stiller, avec Lars Hanson (Gösta Berling), Greta Garbo (Elisabeth Dohna), Gerda Lundqvist (la commandante d'Ekeby), Mona Mårtenson (Ebba Dohna), Jenny Hasselquist (Marianne Sinclaire).

Scénario : Mauritz Stiller, Ragnar Hyltén-Cavallius, d'après le roman de Selma Lagerlöf
Photographie : Julius Jaenzon
Décor : Wilhelm Bryde, I. Günther
Montage : M. Stiller
Production : Svenskfilmindustri
Pays : Suède
Date de sortie : 1924
Technique : noir et blanc
Durée : 4 534 m (environ 2 h 48)

Résumé

Pasteur défroqué, Gösta Berling est un des douze « chevaliers », roués et ivrognes, que la commandante d'Ekeby tolère dans son château. Trois femmes s'attachent à lui. La naïve Ebba est poussée dans ses bras par sa marâtre, la comtesse Dohna, qui veut lui faire épouser un roturier pour la déshériter au profit de son fils Hendrik. Après la mort d'Ebba, une liaison passionnée et tragique unit Gösta Berling à Marianne Sinclaire, mais la jeune femme est reniée par son père, et sa beauté défigurée par la variole. En définitive, c'est la douce Elisabeth, la jeune épouse qu'Hendrik Dohna a ramenée d'Italie, qui permettra la rédemption de Gösta Berling. Dans l'intervalle, la commandante aura elle aussi expié son infidélité conjugale et le mauvais traitement qu'elle avait infligé à sa mère.

Commentaire

Déchéance et rédemption

Comme il en avait coutume, Mauritz Stiller a bouleversé l'agencement du roman, lui-même assez touffu, de Selma Lagerlöf, multipliant par exemple les flash-back, parfois même à l'intérieur d'un flash-back… Le film fut mutilé et réduit à quelques morceaux d'anthologie, d'ailleurs superbes (notamment la poursuite du traîneau par les loups sur le lac gelé et l'incendie d'Ekeby), mais seule la version intégrale, en deux époques, aujourd'hui restaurée par la Cinémathèque suédoise, permet d'apprécier l'épaisseur romanesque de cette « saga » dont les nombreux acteurs servent d'abord à éclairer toutes les facettes du protagoniste. C'est ainsi que, face à Gösta Berling en toréador, Marianne Sinclaire (interprétée par Jenny Hasselqvist, la Sumurun de Lubitsch) campe une Carmen pleine de fougue et de sensualité tragique.

   Lars Hanson exprime magistralement la complexité d'un héros byronien, à la beauté et aux fulgurances diaboliques, mais dont la déchéance vient d'une soif d'absolu, et qui, tel Liszt auquel il ressemble, a aussi la capacité du diable de se faire réellement ermite. Pasteur indigne et ivrogne, il dénonce le pharisaïsme de ses paroissiens, dans des accents éloquents et passionnés que n'aurait pas reniés le Hawthorne de la Lettre écarlate. Ce séducteur mélancolique, à la noire bouche reptilienne, est racheté par l'angélique Elisabeth Dohna, avec sa pureté, mais aussi sa spontanéité d'adolescente, son inexpérience, sa chevelure ébouriffée, l'air d'Italie et la senteur des orangers qu'elle apporte dans l'hypocritement austère Värmland : il faut dire que c'est là le premier vrai rôle de Greta Garbo, dont les élans amoureux évoquent moins le Verrou que le Vœu de Fragonard.