Ancien Régime

François Boucher, la Vie champêtre
François Boucher, la Vie champêtre

Régime social et politique de la France depuis le règne de François Ier (1515-1547) jusqu'à la proclamation de l'Assemblée nationale le 17 juin 1789 et l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août, lors de la Révolution. Certains historiens réservent l’expression à la période 1661-1789, période de stabilisation relative de l’absolutisme.

1. Définition de l’Ancien Régime

1.1. Des perceptions variables

L'expression « Ancien Régime » s'est longtemps appliquée aux seules institutions politiques et sociales de la monarchie française, renversées par la Révolution et symbolisées par l'absolutisme royal et l'existence de privilèges, fondements d'une société juridiquement établie sur l'inégalité naturelle et le régime du privilège. Pour la paysannerie, alors largement majoritaire, l'Ancien Régime s'identifie au « temps des seigneurs », des droits féodaux et de l'oppression fiscale. Pour la noblesse « éclairée » et la bourgeoisie, c'est le temps de l'arbitraire, de la coutume et de l'obscurantisme, reliques de l'époque médiévale qu'il fallait extirper de la loi, du gouvernement et des mœurs.

1.2. Une lente stratification

L'acte de naissance de l'Ancien Régime est difficile à dater : comme l'écrivait Alexis de Tocqueville dans l'Ancien Régime et la Révolution (1856), il s'agit d'un très vieil édifice, composite, encombré d'institutions féodales et aristocratiques de tous âges. C'est peut-être par cela que l'Ancien Régime se définit le mieux : une organisation qui ajoutait toujours sans jamais supprimer, qui superposait ou alignait des lois et des coutumes séculaires ou récentes jusqu'à se trouver devant d'indissolubles contradictions. À ce titre, l'Ancien Régime s'identifie à la monarchie bureaucratique érigée par les Bourbons et dont l'apogée se situe sous le règne personnel de Louis XIV (1661-1715), mais se rattache tout autant à la monarchie féodale et capétienne dont il subsiste de larges pans.

1.3. Plusieurs « Ancien Régime »

Les progrès de la science historique contemporaine ont donné à l'analyse de l'Ancien Régime une autre dimension et ont fait apparaître l'existence de plusieurs « Ancien Régime ».

Un Ancien Régime économique

À dominante agricole, avec ses conjonctures et ses fluctuations, ses crises de subsistance et son indigence technique, ses échanges limités et son autoconsommation, c'est la véritable antithèse de l'économie de marché. La révolution qui y a mis fin commence avec la loi sur les chemins de fer (1842) et triomphe sous le second Empire (1852-1870) avec la grande industrie, les banques de dépôts, les sociétés anonymes .

Un Ancien Régime démographique

Il possède sa fécondité et sa mortalité propres, sa sensibilité à la conjoncture économique. La révolution libératrice se situerait assez tôt dans le xviiie siècle, qui ne connaît plus de grandes poussées épidémiques de peste après 1750 et qui s'initie au contrôle des naissances.

Un Ancien Régime mental et culturel

Il se caractérise par son ignorance, ses croyances, ses sorcières, ses langues, qui font des Français des « peuples » désunis et étrangers les uns aux autres. La religion catholique, religion de l'« État et couronne de France » est celle de tous les fidèles sujets du roi. Si l'intolérance religieuse agonise dès le début du règne de Louis XVI, il n'y aura d'unité linguistique que tardivement, à partir des lois scolaires de François Guizot (1833) et surtout de Jules Ferry (1880-1882). 

2. L'Ancien Régime économique

2.1. Une économie agricole

Une agriculture prédominante

L'Ancien Régime englobe le mode de production antérieur à la révolution industrielle. L'économie française est essentiellement agricole. Les céréales constituent la part la plus importante de la production agricole. Les rendements sont médiocres (4 grains récoltés en moyenne pour 1 semé). Les techniques agricoles restent rudimentaires : on utilise l'araire dans le Sud, la charrue à un soc dans le Nord, mais beaucoup de terres sont cultivées à la houe et à la bêche. En dernier ressort, la terre détermine à peu près tout et pas seulement la production alimentaire, l'outillage du paysan ou de l'artisan et l'habitat. L'« industrie », jusqu'au xviiie siècle, est une activité tout autant rurale qu'urbaine, et le paysan est artisan autant qu'agriculteur. L'agriculture lui fournit l'essentiel de ses matières premières (laine, lin). Le commerce consiste essentiellement dans l'échange des produits du monde rural (céréales, vin, sel, draps, toiles). 85 % des Français sont des ruraux.

Un fait urbain très minoritaire

Au xviiie siècle, hormis Paris (600 000 habitants), Lyon (140 000 habitants), Marseille, Rouen, Bordeaux, Nantes, Lille et Toulouse, qui ont entre 30 000 et 100 000 habitants, et une cinquantaine de villes de 10 000 à 30 000 habitants, la plupart des villes ne rassemblent que de 2 000 à 4 500 habitants. Encore la ville est-elle en étroite symbiose avec la campagne. Capitaux et revenus proviennent essentiellement de la terre, qu'il s'agisse des ressources du Trésor royal, de la fortune des Grands, des spéculations des grains et des maigres ressources du peuple.

Les crises économiques

Les crises économiques de l'Ancien Régime sont, en premier lieu, des crises de sous-production agricole, déterminées par l'insuffisance des techniques et la sensibilité aux aléas climatiques, et, en second lieu, des crises de sous-consommation industrielle. Quand, à la suite d'accidents météorologiques (excès de sécheresse ou d'humidité, gel tardif), la récolte des céréales fléchit brusquement, les prix flambent et provoquent, pour les paysans, une perte terrible de revenus : c'est la crise de subsistance (ainsi en 1565, 1592, 1660-1661, 1693-1694, 1709, 1770, 1788). Cette crise perturbe la vie industrielle, provoque la chute de la production, de l'emploi et des profits ; le chômage et la mendicité s'étendent à tout le royaume ; des révoltes populaires éclatent (« grande rébeyne » [émeute de la faim] de Lyon, 1529).

2.2. Une industrie secondaire

Des activités marginales et dispersées

C'est une activité marginale et subordonnée aux secteurs agricoles et marchands. La ville manufacturière existe, où se groupe une main-d'œuvre vivant du salariat : ainsi Lille, Amiens, Beauvais, Lyon, Caen, Reims, Rouen. Mais le prolétariat urbain ne dépasse pas 100 000 individus au début du xviiie siècle. L'entreprise industrielle consiste en une foule de petits ateliers, et le chef d'entreprise est un marchand-fabricant qui fournit la matière première et parfois l'outillage à des artisans dispersés.

L'industrie par excellence est le textile, qui emploie un million de travailleurs environ au xviie siècle et qui se place très loin devant la métallurgie, très dispersée et faible. Cette dernière produit essentiellement pour la guerre et le bâtiment. Au xviiie siècle, la filature et le tissage de la laine sont installés dans le Nord (autour d'Amiens, première ville drapière), en Normandie, en Champagne (autour de Reims, seconde ville drapière, et Troyes), dans les Causses et le Languedoc, tandis que les forges sont disséminées dans le Nivernais, le Dauphiné, le Maine et la Normandie, le Périgord, l'Angoumois et l'Est, au-delà d'une ligne Lons-le-Saunier-Dijon-Chaumont-Charleville.

Des activités réglementées

En matière industrielle, l'Ancien Régime s'identifie à une certaine conception du travail et de la politique économique. L'industrie est enserrée dans un étroit réseau de surveillance et de réglementation de métiers, ou corporations, possédant leurs statuts, leur discipline et leur police. C'est néanmoins par l'industrie que l'économie française, dont le taux d'expansion atteint 60 % au xviiie siècle, prépare son « décollage ».

2.3. Des moyens de transport insuffisants

L'autoconsommation domine largement, et ce en raison de l'insuffisance des moyens de transport. La France de l'Ancien Régime est un monde cloisonné, où les hommes et les produits circulent difficilement. Jusqu'à l'œuvre routière de Trudaine (1703-1769) et de Perronet (1708-1794), et jusqu'à la naissance de l'administration des Ponts et Chaussées au début du xviiie siècles, les routes ne sont que de larges « chemins » de terre (4 à 5 m au xvie siècle), chers en raison des péages. La voie d'eau, essentielle pour le transport des produits lourds, domine : en 1789, la France a environ 1 000 km de canaux qui se greffent sur 7 000 km de voies navigables.

2.4. La complexité du système monétaire

À la différence des Provinces-Unies ou de l'Italie, la France de l'Ancien Régime se caractérise par la pénurie des moyens monétaires, au moins jusqu'en 1760. La monnaie réelle d'argent ou d'or (écu, louis) est rare. Le roi fixe par ordonnance royale le poids en argent de l'unité de monnaie de compte, la livre tournois, qui supplante définitivement la livre parisis en 1667. L'Ancien Régime pratique couramment, jusqu'en 1726, des dévaluations en cascade. La complexité du système monétaire favorise la spéculation sur les espèces. La France ne possède ni banque d'État ni Bourse. C'est là, principalement, le résultat d'un état d'esprit : tous les « trafics d'argent » sont assimilés à l'usure condamnée par l'Église. Le troc règne partout, organisé selon un vrai code coutumier, et sert à couvrir les besoins courants.

2.5. L’interventionnisme royal : le mercantilisme

La monarchie n'est pas indifférente à l'économie, mais ses préoccupations sont exclusivement celles du maintien de l'ordre et des nécessités de la puissance. Le mercantilisme, de Barthélemy de Laffemas à Colbert, exprime les conceptions étroites de l'époque : la richesse d'une nation trouve sa source dans un strict protectionnisme, dans une économie autarcique et dans la guerre monétaire entre États. Par son attachement au système corporatiste et aux divers monopoles, l'Ancien Régime est interventionniste, réglementariste et étranger à la notion de liberté d'entreprise qui d'ailleurs, se développe au xviiie siècle, parallèlement à son déclin. En ce sens, les réformes de Turgot (liberté du commerce des grains [1774], suppression des corporations et abolition de la corvée royale [1776]) apparaissent comme l'antithèse des conceptions de l'Ancien Régime. Son renvoi en 1776 n'en est pas moins hautement significatif.

3. La société d’Ancien régime

3.1. La démographie

Une population nombreuse mais fragile

Sur un territoire qui, vers 1700, atteint un demi-million de km2, la population de la France oscille autour de 20 millions d'habitants entre 1550 et 1750. Elle fait ensuite un bond jusqu’à 28 millions d’habitants environ vers 1789 : c'est le pays le plus peuplé d'Europe. Le taux de natalité est d'environ 40 %. Il y a en moyenne 6 à 8 naissances par foyer. La mortalité infantile élimine un enfant sur deux. 50 % des survivants n'atteignent pas l'âge adulte. La vieillesse commence à quarante ans. Les raisons de la mortalité, dont le taux est rarement inférieur à 30 %, résident dans l'absence d'hygiène, la sous-alimentation et une médecine rudimentaire.

Les crises démographiques

Tout autant que celle des règnes et des guerres civiles, la conjoncture de l'Ancien Régime est celle des crises démographiques (ou de mortalité), qui déferlent sur des provinces entières (en 1597, 1630, 1662, 1694, 1710, 1741), multipliant les décès par 4 ou 5 et provoquant une chute des mariages et des naissances (souvent plus de 50 %), d'où des « classes creuses ». Ces crises proviennent de la conjonction entre disette, misère extrême et épidémie de « peste », ce terme recouvrant toutes les maladies épidémiques, depuis la rougeole jusqu'à la vraie peste bubonique ou pulmonaire, endémique jusque vers 1670 et qui disparaît après l'épidémie à Marseille en 1720 (→ peste). Ces crises sont dues aussi à l'enchaînement de la guerre et de l'épidémie. La guerre tue beaucoup plus par les maladies qu'elle propage par l'intermédiaire des troupes ou des populations en fuite que par les massacres qu'elle provoque.

3.2. L'organisation sociale et administrative

Une société d’ordres

La société de l'Ancien Régime est fondée sur l'existence de « corps », d'ordres, d'états ou encore de « communautés » qui situent la position sociale de l'individu qui y appartient. Il y a ainsi les ordres privilégiés (clergé et noblesse, dont l’exemption fiscale constitue le principal avantage) ou non (→ tiers état), les communautés d'habitants au niveau du village, les corps de métiers, le corps des officiers, etc. La société est régie par le droit coutumier, et chacun des corps a ses « libertés », ou « franchises », ou encore « privilèges ». Juridiquement, la hiérarchie sociale est fonction de la naissance ou de l'appartenance à tel « état » qui détermine l'importance du privilège. Pour certains historiens (Roland Mousnier), il s'agit d'une « société d'ordres », en ce sens que la stratification se fait non d'après le niveau des revenus, mais d'après l'estime, l'honneur et la dignité qui est attribuée par la société à telle fonction sociale. Ainsi, juridiquement, le clergé passe avant la noblesse en raison de sa fonction sacrée, bien que, socialement, la noblesse demeure prééminente.

De forts contrastes socio-économiques

À l'intérieur des ordres intervient une nouvelle subdivision : la noblesse d'épée (ou de lignage) précède la noblesse dite « de robe » (ou parlementaire) ; dans le tiers état, le négociant cède le pas à l'officier de justice ou de finance ; en bas de l'échelle, se tiennent les brassiers (ou manouvriers) des villes et des campagnes, puis les vagabonds et les mendiants. Deux ou trois millions de familles paysannes (métayers, manouvriers, etc.), misérables, sans capitaux et, le plus souvent, analphabètes, vivent dans une totale dépendance sociale, économique, juridique et culturelle, à la différence des laboureurs et fermiers des riches familles, qui, généralement alphabétisés, pourvus d'un capital d'exploitation et appartenant au corps politique de l'assemblée des habitants, sont indépendants.

Au xviiie siècle, le développement de la richesse mobilière et du capitalisme marchand fait éclater les cadres juridiques désuets : la « finance bourgeoise » s'impose aux premiers rangs et traite d'égal à égal avec les gentilshommes. L'argent tend à supplanter le privilège de la naissance, et l'ordre social est renversé dans les mœurs.

Résistances de la noblesse

La noblesse « ancienne », qui se dit d'épée, a sa vocation – la profession des armes –, qui la ruine tout autant que les dépenses nécessaires au maintien de son rang. Au xviie siècle, la gentilhommerie rurale dont les revenus en argent (cens) sont fixes, est en voie d'appauvrissement rapide. Cette noblesse ancienne perd ses prérogatives politiques, administratives et judiciaires avec le renforcement de la monarchie, et sa prééminence économique avec l'enrichissement de la bourgeoisie marchande au xvie siècle. Elle est investie par ces négociants enrichis, acheteurs des terres mises en vente par les nobles ruinés (« embourgeoisement du sol ») et par les robins. Elle méprise cette noblesse « nouvelle », acquise par lettres patentes ou par l'achat et l'exercice de certaines charges (offices) de gouvernement, de justice et de finance.

Mais, ne pouvant se livrer à des activités roturières sous peine de dérogeance, les nobles ne rétablissent leur situation économique que par des mésalliances : la robe et l'épée fusionnent par mariage, et les privilèges achèvent de les rapprocher. Ainsi, bien que mise à l'écart du gouvernement, et en partie domestiquée à la Cour sous Louis XIV, la noblesse se renforce et se livre, au xviiie siècle, à une réaction aristocratique, accaparant toutes les hautes charges dans l'armée, le clergé, l'administration et la magistrature.

Pour en savoir plus, voir l'article noblesse.

Affirmation de la bourgeoisie

Quant à la bourgeoisie – jusqu'à la Révolution, on conserve l'acception courante de ce terme issu du Moyen Âge –, en font partie ceux qui ont obtenu les privilèges attachés à ce titre, les honneurs, mais aussi les charges financières. Si la bourgeoisie dispose de privilèges, c’est aussi souvent le cas des villes où elle réside : les villes sont le plus souvent exemptées du paiement de la taille, en échange du versement de dons au roi. Elles échappent aussi assez tôt à la justice du seigneur pour relever directement de celle du roi, plus lointaine et plus équitable. De nombreux privilèges corporatifs caractérisent la vie économique urbaine : les maîtres de métiers jurés et certains négociants reçoivent le privilège, c'est-à-dire le monopole, d'exercer une activité commerciale ou artisanale particulière, avec la possibilité de transmettre leur métier à des apprentis et à des compagnons salariés. Enfin, les groupes intellectuels, universités et académies qui animent la vie culturelle de l'élite urbaine, sont autant de corps privilégiés.

Diversité de la bourgeoisie

Exerçant sur la société urbaine une incontestable autorité par la prise en charge de l’administration locale, le bourgeois est souvent un rentier. À ses côtés, se trouve la bourgeoisie d'offices, qui commence au greffier et à l'huissier pour s'élever jusqu'au seuil de la noblesse de robe. Jaloux de leurs prérogatives, ces bourgeois font corps avec ce régime qui permet à des roturiers de bénéficier de privilèges et de disposer d'une parcelle de puissance, donc d'être distingués du peuple.

Au sommet règne la haute bourgeoisie de finance, c'est-à-dire l'ensemble des receveurs de rentes chargés de gérer et de faire fructifier les biens des grands propriétaires fonciers, nobles ou ecclésiastiques, des traitants et collecteurs chargés de la collecte des impôts royaux, fermiers généraux, fournisseurs aux armées et banquiers. C'est cette haute bourgeoisie, représentée par Samuel Bernard, les Crozat ou les frères Pâris, qui s'impose d'abord comme rouage économique ou financier indispensable, avant de se faire accepter par les Grands et de se mêler socialement à eux. Au xviie siècle, la bourgeoisie a, dans l'État monarchique, un rôle de premier plan : le règne de Louis XIV marque son apogée. Mais au xviiie siècle, si elle est majeure économiquement, « elle est plus que jamais mineure sur le plan politique » (J. Sentou), en raison de la réaction aristocratique.

Révoltes et contestations

L'Ancien Régime, loin d'être une société immobile, connaît tout au long de son existence une agitation permanente. Il est ainsi la proie de révoltes populaires endémiques, rurales et urbaines. Les plus graves de ces « émotions » sont les révoltes dues à la misère et à l'oppression fiscale : insurrections des croquants du Poitou (1636), du Périgord (1637) et du Rouergue (1643), des va-nu-pieds de Normandie (1639-40) ; émeutes urbaines antifiscales à Rennes, Bordeaux, Amiens (1636) ; révolte du papier timbré en Bretagne (1675). D'autres ont pour origine des problèmes de salaire et la législation antigrève formulée dans l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) : émeutes ouvrières de Lyon et de Paris (1539-1541), d'Aix et de Dijon (1630-1632). Ces accès de colère et de désespoir, sans finalité politique ou sociale propre, sont parfois encadrés d'éléments nobiliaires (ainsi en Guyenne en 1629) ou bourgeois.

Si les révoltes populaires paraissent assagies après 1675, les manifestations de mécontentement et de résistance passive restent multiples, de manière latente, jusqu’à l’explosion sociale de l’été 1789.

3.3. La mosaïque des cadres administratifs

La pyramide judiciaire

L'enchevêtrement et la superposition de cadres administratifs qui ne coïncident pas rend la gestion du royaume peu efficace. Source de toute justice, le roi délègue son exercice aux tribunaux. Les prévôtés, chargées de délits mineurs, sont à la base de cette pyramide judiciaire. Au-dessus, 450 bailliages et sénéchaussées sont regroupés, après 1552, en présidiaux, qui servent de tribunaux d'appel mais aussi de première instance pour certaines affaires civiles et criminelles.

Au sommet, ultime juridiction d'appel avant le Conseil du roi, treize parlements composés d'officiers rendent la justice et élaborent des règlements administratifs. Les parlements, notamment celui de Paris, ont acquis un droit de remontrances consistant à vérifier la conformité des édits et ordonnances royales avec les lois fondamentales. Cette prérogative politique est à l'origine de nombreuses tensions avec la monarchie pendant la Fronde (1648-1653) ou sous le règne de Louis XV.

Les circonscriptions fiscales

La perception des impôts donne naissance à des circonscriptions différentes. Pour lever la taille, principal impôt direct essentiellement acquitté par les paysans – véritables « baudets de l'État » (Richelieu) –, le royaume est divisé en paroisses, elles-mêmes regroupées en élections (186 en 1789) administrées par un élu, puis en généralités (34 en 1789) régies par un général des finances. Dans la paroisse, le collecteur désigné par la communauté d'habitants (assemblée des « chefs de feux », hommes de plus de 25 ans payant l'impôt) rassemble la somme exigée par les élus, qui la versent ensuite aux généraux des finances (encore appelés « trésoriers de France »). Élus et trésoriers sont des officiers qui se heurtent dans leur circonscription, surtout à partir du règne de Louis XIII, à l'activité incessante de l'intendant. Celui-ci devient le principal représentant de l’État, à partir du règne personnel de Louis XIV.

Les gouvernements

Le royaume est aussi divisé en circonscriptions militaires, les gouvernements (circonscription territoriale embrassant plusieurs bailliages ou sénéchaussées et placée sous l'autorité d'un gouverneur), peu à peu tombés en désuétude après les troubles du xviie siècle. Créés à partir de la fin du xiiie siècle, les gouvernements recouvraient l'ensemble du royaume à la fin du xvie siècle. Leurs limites et leur nombre ont beaucoup varié sous l'Ancien Régime. La France comptait 11 gouvernements au xvie siècle, et 39 à la veille de la Révolution, qui les supprima le 22 décembre 1789.

Les circonscriptions ecclésiastiques

Enfin, l'Église a ses propres divisions géographiques : la paroisse, cellule de base de la vie quotidienne, les diocèses (évêchés), au nombre de 136 en 1789, et les 18 archevêchés.

4. Monarchie et absolutisme

4.1. Nature de l’absolutisme

Un régime tempéré par la coutume

L'Ancien Régime, s'il s'est identifié avec l'absolutisme, procède, quant à ses assises politiques, d'une structure plus complexe. Le roi doit respecter certains principes irrévocables, comme la loi salique (la couronne ne peut se transmettre que par les héritiers mâles) et l'inaliénabilité de la couronne et du domaine royal (il ne peut disposer de ceux-ci comme d'un bien patrimonial ou familial). Les juristes de l'époque distinguent bien ces lois fondamentales du royaume, les « antiques coutumes », ensemble de règles coutumières que le roi ne peut modifier, et les lois des rois, édits et ordonnances, réformables et révocables. En ce sens, la monarchie absolue est tempérée par la loi coutumière.

Une superposition de traditions

L'absolutisme de droit divin lui-même provient de la superposition de trois éléments : le droit impérial romain, la tradition de la monarchie féodale – qui aboutissent au solennel principe « Le roi de France ne tient que de Dieu immédiatement », et qui donnent au souverain la qualité de « seigneur fieffeux suprême » – et l'absolutisme récent, système de gouvernement propre à établir pleinement et partout l'autorité royale et dont la monarchie bureaucratique de Louis XIV a été le modèle.

L’organisation des pouvoirs

En théorie, autour du roi, le gouvernement est constitué de différents conseils spécialisés, héritiers de l'ancienne Curia regis (« cour du roi »). Le souverain préside les « séances de gouvernement », c'est-à-dire le Conseil d'État, ou Conseil d'en haut, chargé de la diplomatie et des affaires extérieures, le Conseil des dépêches, consacré à l'administration du royaume et aux affaires intérieures, et le Conseil royal des finances, qui élabore le budget. Seuls les conseillers appelés au Conseil d'État ont le titre officiel de « ministre d'État ». Le roi siège plus rarement au Conseil des parties, qui exerce la justice retenue du monarque et constitue le laboratoire des lois et des règlements (édits et ordonnances). Le chancelier, chef de la justice nommé à vie, deuxième personnage du royaume, le remplace alors.

Un régime en constante évolution

Dans la réalité, l'absolutisme n'a jamais constitué un système achevé et stable, et la crise institutionnelle de l'Ancien Régime est congénitale. La monarchie hésite entre les diverses formules de délégation de pouvoir. Après le gouvernement par conseils du xvie siècle, le xviie siècle connaît un régime bicéphale, avec, à côté du roi, d'abord un favori (→ Concini, 1613-1617 ; le duc de Luynes, 1617-1621), puis le régime du ministériat (→ Richelieu, 1624-1642 ; Mazarin, 1642-1661), avec un principal ministre d'État, qui reçoit une délégation révocable d'autorité royale. Après 1661, Louis XIV impose une nouvelle formule, qui joue à la fois sur les ministres et sur les conseils, sans accepter la primauté d'un ministre. C'est ce système de gouvernement qui prévaut au xviiie s.siècle après l’expérience sans lendemain de gouvernement par conseils de la polysynodie (1715-1718) et le ministériat du cardinal de Fleury (1726-1743).

4.4. Une conception inaboutie de l’État

Le régime n'est, en fait, qu'une juxtaposition d'institutions, de privilèges antagonistes et de compétences contradictoires, et cet héritage séculaire forme écran entre la loi du souverain et la masse des sujets. L'œuvre législative de Louis XIV, en aboutissant aux grands codes (ordonnances civile [1667] et criminelle [1670], des Eaux et Forêts [1669], du Commerce [1673], de la Marine [1681]), constitue un effort pour restaurer l'État, qui est d'abord unification, arbitrage, clarification (→ ordonnance).

4.5. Un régime en crise perpétuelle

La défense des privilèges

Or, la conception traditionnelle restreint le rôle de l'État au maintien des privilèges et particularismes de chaque corps, à la défense des franchises et des coutumes. Toute réforme, toute intervention de la puissance royale visant à modifier le cours des choses, n'apparaît alors que comme une manifestation du despotisme.

C'est au nom de cette conception que les magistrats des cours souveraines se révoltent, lancent l'insurrection (→ la Fronde, 1648-1653) ou la grève de la justice (contre les réformes du chancelier de Maupeou en 1771). La puissance des magistrats est considérable dans ce régime d'administration très décentralisée. Dans les villes, le conflit des compétences est permanent entre les officiers royaux et les magistrats municipaux (échevins, consuls ou capitouls). Et le Parlement, cour souveraine, qui exerce la justice au nom du roi et dispose du droit de remontrances et de vérification des ordonnances royales, peut bloquer l'exécution d'une loi par le refus d'enregistrement.

Pour en savoir plus, voir l'article le parlement français au Moyen äge et sous l'Ancien Régime.

L’opposition parlementaire

L'histoire de l'Ancien Régime, plus que le règne des Bourbons, est celle des grandes rébellions parlementaires (1648-1771, avec une longue pause de 1673 à 1715). Contre les officiers qui s'interposent entre la loi et les sujets, la monarchie tente de développer le rôle des intendants. Contre les parlementaires devenus, au xviiie siècle, sous couvert de lutte contre le despotisme, le rempart des privilèges, elle use de lits de justice pour imposer l'enregistrement d'office des ordonnances. L'échec de Maupeou, qui tente de supprimer la vénalité des offices et de réformer les parlements (1771), sonne le glas du despotisme éclairé, dernier système de gouvernement d'un régime qui n'avait plus que deux décennies à vivre.

Pour en savoir plus, voir l'article France : histoire.

Carte des Traites
Carte des Traites
Distribution du pain au Louvre
Distribution du pain au Louvre
François Boucher, la Vie champêtre
François Boucher, la Vie champêtre
François Boucher, le Déjeuner
François Boucher, le Déjeuner
La disette
La disette
La taxe par tête
La taxe par tête
Le banquier
Le banquier
Les conquêtes de la Révolution
Les conquêtes de la Révolution
Le temps passé
Le temps passé
Nicolas de Largillière, le Prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris
Nicolas de Largillière, le Prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris
Turgot
Turgot
Voir plus
  • 1515 En France, début du règne de François Ier.
  • 1515 Par la victoire de Marignan, le roi de France François Ier récupère le Milanais. À l'occasion de cette bataille, il est armé chevalier par Bayard.
  • 1516 Concordat de Bologne entre le pape Léon X et le roi de France François Ier.
  • 1523 Constitution, à l'instigation de Lefèvre d'Étaples et de Briçonnet, du « cénacle de Meaux », qui travaille à la réforme du clergé.
  • 1525 Défaite de Pavie. Le roi de France François Ier prisonnier en Espagne. Il sera libéré l'année suivante.
  • 1529 Traité de Cambrai ou paix des Dames entre Louise de Savoie, au nom de François Ier, et Marguerite d'Autriche, pour l'empereur Charles Quint.
  • 1530 G. Budé contribue à la création des « lecteurs royaux », futur Collège de France.
  • 1534 L'« affaire des Placards » : réaction brutale du roi François Ier contre les huguenots français à la suite de l'affichage, à Amboise, d'un tract (ou « placard ») violemment anticatholique.
  • 1535 Traité de commerce (qui préfigure les capitulations) entre la France et l'Empire ottoman.
  • 1539 François Ier promulgue l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose l'usage du français dans les actes politiques et juridiques, ainsi que l'usage des registres de baptême.
  • 1547 En Angleterre, Édouard VI succède à Henri VIII ; en France Henri II succède à François Ier.
  • 1559 Traité du Cateau-Cambrésis mettant fin aux guerres d'Italie.
  • 1559 Mort du roi de France Henri II et début de la régence de Catherine de Médicis.
  • 1560 Adhésion à la Réforme de Jeanne III d'Albret, reine de Navarre et mère du futur Henri IV.
  • 1561 Colloque de Poissy à l'occasion duquel Michel de L'Hospital prononce une harangue conciliatrice qui se heurte aux intransigeances des représentants des catholiques et des protestants.
  • 1562-1563 Première guerre de Religion en France, déclenchée par le massacre de protestants à Wassy.
  • 1572 Massacre de la Saint-Barthélemy à Paris, au cours duquel l'amiral de Coligny est assassiné (24 août).
  • 1573 Quatrième guerre de Religion en France, déclenchée par le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572).
  • 1574 Début du règne d'Henri III en France.
  • 1576 Constitution de la Ligue du duc de Guise en France.
  • 1589 En pleine guerre de Religion, en France, Henri IV, alors protestant, succède à Henri III assassiné par Jacques Clément.
  • 1590 Envoyé par Philippe II d'Espagne au secours des catholiques, Alexandre Farnèse force Henri IV à lever le siège de Paris.
  • 1594 Ayant renoncé au protestantisme, Henri IV se fait sacrer Roi de France à Chartres
  • 1596 Sully, conseiller du roi de France Henri IV
  • 1598 L'édit de Nantes rétablit la paix religieuse en France.
  • 1610 Assassinat d'Henri IV par Ravaillac, Louis XIII lui succède sur le trône de France. Régence de Marie de Médicis.
  • 1614-1618 Dernière réunion des États généraux avant 1789.
  • 1617 Le duc De Luynes pousse le roi de France Louis XIII à faire assassiner Concini, conseiller de Marie de Médicis. Fin de la Régence.
  • 1629 Entré au Conseil du roi en 1624, Richelieu devient le principal ministre d'État de Louis XIII.
  • 1632 En France, révolte de Henri II de Montmorency et de Gaston d'Orléans contre Richelieu.
  • 1635 Richelieu intervient directement dans la guerre de Trente Ans et déclare la guerre à l'Espagne.
  • 1642 Mort de Richelieu et entrée de Mazarin au Conseil du roi Louis XIII.
  • 1643 Victoire du duc d'Enghien (futur Grand Condé) à Rocroi, sur les Espagnols.
  • 1643 Louis XIV succède à Louis XIII sur le trône de France. Début de la régence d'Anne d'Autriche.
  • 1645 Fondation du séminaire de Saint-Sulpice par J.-J. Olier.
  • 1648 Début de la Fronde en France.
  • 1648 Traités de Westphalie mettant fin à la guerre de Trente Ans. Reconnaissance par l'Espagne de l'indépendance des Provinces-Unies.
  • 1652 Entrée triomphale de Louis XIV à Paris (21 octobre).
  • 1653 Fin de la Fronde en France.
  • 1658 Victoire de Turenne à la bataille des Dunes, qui contraint Philippe IV d'Espagne à signer la paix des Pyrénées, l'année suivante.
  • 1661 Louis XIV confie la construction du château de Versailles à Le Vau, Le Brun et Le Nôtre.
  • 1661 Mort de Mazarin. Début du règne personnel de Louis XIV et nomination de Colbert intendant des Finances.
  • 1663 Colbert organise systématiquement la colonisation de la Guyane française.
  • 1664 Fondation de la Compagnie française des Indes orientales.
  • 1664 Colbert met au point le dossier qui permet à Louis XIV de faire arrêter le surintendant Fouquet.
  • 1666 Création de l'Académie royale des sciences, à Paris.
  • 1672-1678 Guerre de Hollande.
  • 1673-1674 Première coalition des Provinces-Unies, de l'Empire, de l'Espagne, de la Lorraine et du Danemark contre la France pendant la guerre de Hollande.
  • 1676-1706 Chapelle des Invalides, à Paris, par J. Hardouin-Mansart.
  • 1678 Vauban, commissaire général des fortifications.
  • 1679-1684 Politique annexionniste, dite « des réunions », inspirée par Louvois, dans laquelle Louis XIV s'engage à la suite du traité de Nimègue.
  • 1682 Installation de Louis XIV et de la Cour à Versailles.
  • 1685 Révocation de l'édit de Nantes et exode des protestants hors de France.
  • 1688-1697 Guerre de la ligue d'Augsbourg, qui oppose la deuxième coalition européenne à la France et se termine par les traités de Ryswick.
  • 1692 Après une courageuse résistance, échec de la flotte française commandée par Tourville, à la Hougue, face à une escadre anglo-hollandaise.
  • 1695 Institution de la capitation par Louis XIV.
  • 1697 Le traité de Ryswick reconnaît à la France ses conquêtes de la baie d'Hudson et lui restitue Terre-Neuve.
  • 1700 Accession de Philippe V, petit-fils de Louis XIV, au trône d'Espagne.
  • 1701-1714 Guerre de la Succession d'Espagne, qui oppose la France et l'Espagne à une coalition regroupant l'Angleterre, les Provinces-Unies, l'Empire et le Danemark.
  • 1702 -1704 Révolte des camisards.
  • 1710 L'abbaye de Port-Royal est rasée.
  • 1712 Victoire de Villars à Denain, qui facilite les négociations du traité d'Utrecht, l'année suivante.
  • 1713-1714 Traités d'Utrecht et de Rastatt mettant fin à la guerre de la Succession d'Espagne : la France perd la baie d'Hudson, l'Acadie et l'essentiel de Terre-Neuve.
  • 1715 Louis XV succède à Louis XIV sur le trône de France. Régence de Philippe d'Orléans.
  • 1720 Banqueroute de la Banque générale de J. Law, fondateur de la Compagnie des Indes.
  • 1723 En France, fin de la Régence et majorité de Louis XV.
  • 1735 La Bourdonnais, gouverneur des îles de France (île Maurice) et de Bourbon (île de la Réunion).
  • 1739-1752 Mémoires, de L. de Rouvroy, duc de Saint-Simon.
  • 1741-1748 Guerre de la Succession d'Autriche, qui oppose la Prusse, la France, la Bavière, la Saxe et l'Espagne à l'Autriche.
  • 1742-1754 Dupleix, gouverneur général des établissements français dans l'Inde, soumet à l'influence française le Carnatic et le Deccan.
  • 1749 Institution de l'impôt du vingtième par Louis XV.
  • 1751 Le Siècle de Louis XIV, ouvrage historique de Voltaire.
  • 1756-1763 Guerre de Sept Ans, qui oppose l'Angleterre et la Prusse à la France, l'Autriche et la Russie, et se termine par les traités de Paris et d'Hubertsbourg. Durant cette guerre, les colons américains aident les Anglais à chasser les Français du Canada.
  • 1757 Victoire, à Rossbach, de Fréderic II de Prusse sur les Autrichiens et les Français commandés par Soubise (5 novembre).
  • 1759 Mort de Montcalm au cours du siège de Québec, qui tombe aux mains des Anglais.
  • 1761 Capitulation de Lally à Pondichéry devant les Anglais.
  • 1769 Vaincu à Ponte-Novo, le patriote corse P. Paoli renonce à la résistance contre les Français et s'enfuit à Londres.
  • 1771 En France, Maupeou renvoie les parlements et exile les parlementaires récalcitrants.
  • 1774 Louis XVI succède à Louis XV sur le trône de France.
  • 1774 En France, A. R. J. Turgot, contrôleur général des Finances.
  • 1774-1784 Vergennes, ministre des Affaires étrangères de Louis XVI.
  • 1776 Renvoi de A.R.J. Turgot par Louis XVI.
  • 1778 Intervention de la France dans la guerre de l'Indépendance américaine.
  • 1780 Alliée des États-Unis, la France envoie un corps expéditionnaire en Amérique.
  • vers 1780 Parmentier tente une expérience de culture de la pomme de terre en France.
  • 1781 Louis XVI renvoie J. Necker, suite aux critiques de ce dernier sur les pensions versées aux courtisans (19 mai).
  • 1783 Le traité de Versailles reconnaît l'indépendance de la république fédérée des États-Unis.
  • 1785 Affaire du Collier, qui ternit la réputation de la reine de France, Marie-Antoinette et dans laquelle se trouve compromis le cardinal de Rohan.
  • 1787 Le parlement de Paris réclame la convocation des États généraux (juillet).
  • 1788 Le garde des Sceaux C.F. Lamoignon retire aux parlements le droit d'enregistrer les édits (mai).
  • 1788 « Journées des Tuiles » à Grenoble (7 juin).
  • 1788-1789 Rédaction des cahiers de doléances.
  • 1788-1789 Augmentation du prix du pain (hiver).
  • 1788 Convocation des États généraux. Loménie de Brienne est renvoyé et Necker est rappelé par Louis XVI (août 1788).
  • 1789 Qu'est-ce que le tiers état ?, brochure de Sieyès.
  • 1789 En France, émeutes dans les villes et les campagnes (printemps).
  • 1789 Formation, à Versailles, d'un club réunissant des Constituants, qui, installé ensuite à Paris, deviendra le club des Jacobins (mai).
  • 1789 Début de la Révolution française : réunion des États généraux (5 mai).
  • 1789 Le tiers état procède à l'appel des députés en l'absence de la noblesse et du clergé (juin).
  • 1789 Le tiers état se proclame Assemblée nationale (17 juin).Serment du Jeu de paume (20 juin).
  • 1789 Louis XVI invite les députés de la noblesse et du clergé à rejoindre l'Assemblée (27 juin). L'Assemblée nationale s'érige en Assemblée nationale constituante (9 juillet)
  • 1789 Renvoi de J. Necker par Louis XVI (11 juillet).
  • 1789 À Paris, prise de la Bastille (14 juillet).
  • 1789 Création de la Garde nationale à Paris (15 juillet).
  • 1789 En France, début de l'émigration des nobles (juillet).
  • 1789 La « Grande Peur » se répand dans de nombreuses provinces françaises (juillet-août).
  • 1789 Louis XVI rappelle J. Necker et reconnaît la nouvelle municipalité parisienne (17 juillet).
  • 1789 En France, abolition des privilèges (4 août) [avec la proclamation de l'Assemblée nationale, cet acte consacre la fin de l'Ancien Régime] et Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août).
  • 1789 La liberté d'expression, reconnue dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août), est suivie d'une floraison, en France, de nombreux journaux.
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