Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
E

Euro (suite)

De toute évidence, l'existence de l'euro ne crée pas en soi un nouveau système monétaire international puisqu'elle ne concerne pour l'instant que l'Euroland à onze. Elle modifie pourtant déjà beaucoup la donne monétaire mondiale. La première année de l'euro a été marquée par une nette baisse de la nouvelle monnaie par rapport au dollar, les deux grandes devises ayant fini l'année pratiquement à la parité de 1 pour 1. En janvier 2000, 1 euro valait 97 cents américains, contre 1,15 dollar un an plus tôt.

F. L.

➙ Amsterdam, dollar, L'euro, un concurrent pour le dollar ?, Maastricht, Union européenne

Eurodollar

Nom donné aux dollars détenus, ou empruntés, en dehors du territoire américain, en Europe surtout. Par extension, le préfixe« euro » a été accolé aux devises empruntées en dehors de leur territoire national, pour échapper aux législations nationales (cette appellation est entièrement distincte de l'euro, monnaie européenne existant depuis 1999).

L'eurodollar, à partir des années 1950, permettait aux dollars « expatriés » d'échapper à la législation américaine (réserves obligatoires, plafond des taux d'intérêt...). Un marché de l'eurodollar s'est ainsi développé en Grande-Bretagne. Des euromarks, eurofrancs, euroyens sont aussi apparus. Avec la forte hausse du pétrole dans les années 1970, les pays exportateurs de brut ont accumulé des masses de « pétrodollars », qu'ils ont placés dans les économies occidentales.

Le marché des euro-obligations est devenu une composante importante du marché international des capitaux. Les taux d'intérêt appliqués sur les eurodevises ou sur les euro-obligations sont déterminés par un certain pourcentage au-dessus du LIBOR (London Interbank Offered Rate), le taux d'intérêt que les banques pratiquent entre elles pour se prêter de l'argent à court terme (trois ou six mois).

Afin d'éviter de confondre un eurodollar avec un euro (la monnaie européenne), il est maintenant fait référence au marché obligataire international plutôt qu'à l'euromarché, sur lequel on peut bien sûr emprunter en euros

F. L.

➙ Mouvements de capitaux

Évasion fiscale

Fait de parvenir à ne pas payer l'impôt auquel on est normalement assujetti.

Au sens strict, l'évasion fiscale consiste à minorer l'imposition en jouant sur une panoplie d'instruments licites. Elle ne doit pas être confondue avec la fraude fiscale, illégale. En fait, la notion d'évasion fiscale est souvent utilisée pour désigner la fraude fiscale à l'échelle internationale. L'évasion fiscale peut avoir l'apparence de la légalité puisqu'elle consiste, par exemple, à transférer de manière fictive le siège ou la filiale d'une société à l'étranger, par exemple dans un paradis fiscal.

Dans un rapport parlementaire rendu en septembre 1999, le député Jean-Pierre Brard rappelle qu'il est impossible d'évaluer précisément le montant de l'évasion comme de la fraude fiscales. Pour la France, les droits rappelés ont été de 73,3 milliards de francs en 1997, contre 67,2 milliards l'année précédente. Le montant total des ressources perdues par l'État correspondrait à des sommes allant jusqu'à 4 % du PIB.

Évasion et fraude fiscales progressent depuis une vingtaine d'années. À cela il y a plusieurs raisons : le développement du commerce international et des transactions qui lui sont liées, l'explosion du volume des mouvements de capitaux, les progrès réalisés dans les télécommunications, la réduction des coûts des transports internationaux qui permet d'établir plus aisément des relations d'affaires, enfin les débuts du commerce électronique. En remettant en cause l'égalité des citoyens devant l'impôt et en illustrant le peu de moyens de l'État face aux marchés, l'évasion fiscale nourrit la défiance à l'égard des institutions et encourage toutes les critiques qui sont faites à l'égard de la mondialisation économique et financière

L. D.

➙ Fiscalité, mondialisation

Ex ante

Locution s'appliquant à des objectifs ou résultats recherchés par des agents économiques mais qui ne seront pas nécessairement atteints.

On emploie ce terme pour opposer ce que souhaiterait faire un agent et ce qui se passera effectivement ex post, c'est-à-dire après que son projet aura été réalisé : il peut par exemple envisager d'épargner 20 % de son revenu, mais s'apercevoir ex post que le montant de cette épargne n'est que de 10 % si la valeur de son placement a diminué durant la période

P. B.

Excédent brut d'exploitation

Approximation du profit brut des entreprises.

En comptabilité nationale, l'excédent brut d'exploitation (EBE) est le solde du compte d'exploitation des agents produisant des biens ou services marchands : il s'agit du revenu qui leur reste après avoir payé les consommations intermédiaires (matières premières diverses), rémunéré le travail de leurs salariés et versé les impôts liés à la production (taxe professionnelle...). Dans le cas des entreprises, l'EBE mesure leur profit brut, c'est-à-dire avant impôt sur les bénéfices et avant versement des frais financiers

P. B.

Excédent commercial

Surplus des exportations d'un pays par rapport à ses importations.

Les facteurs qui favorisent l'apparition d'un excédent sont le dynamisme à l'exportation, la modération de la croissance intérieure (pour limiter les achats à l'étranger), une faible inflation et une monnaie qui ne s'apprécie pas fortement par rapport aux autres devises. Un pays à excédent commercial fait des prêts, achète du capital à l'étranger et accumule des devises

B. G.

➙ Balance commerciale, exportation, importation

Expansion

Phase d'essor de l'activité économique.

L'expansion économique est généralement mesurée par un indicateur tel que le produit intérieur brut d'un pays ou son revenu national. Elle correspond à la phase ascendante d'un cycle économique, et s'oppose à la récession, qui en constitue la phase dépressive. Si l'expansion se poursuit, on parlera de croissance économique, terme proche mais évoquant un phénomène de plus longue durée

P. B.

➙ Croissance, cycle économique, récession

Exportation

Vente à l'étranger de produits – marchandises ou services – de l'activité nationale.

L'exportation de marchandises donne lieu à un déplacement physique d'objets qui franchissent la frontière, alors que l'exportation de services correspond, pour l'essentiel, à des opérations immatérielles. Les exportations de marchan- dises sont, le plus souvent, comptabilisées au prix FAB (franco à bord), prix qu'elles possèdent avant de quitter le territoire national, sans prise en compte du coût du transport depuis le pays exportateur vers les pays étrangers

B. G.

➙ Balance commerciale, CAF, FAB