Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
A

Assurance

Contrat par lequel une société d'assurances s'engage à dédommager un assuré lors de la réalisation d'un certain risque, ou sinistre, en échange du versement d'une cotisation, la prime d'assurance.

La prime à payer est déterminée par l'assureur en fonction de la fréquence statistique du risque et du coût moyen du dommage, ainsi que des caractéristiques de chaque assuré. L'assurance repose sur le principe d'une mutualisation des risques entre tous les assurés auprès d'une même compagnie, mais aussi entre les différentes compagnies, qui peuvent se réassurer entre elles ou auprès de groupes spécialisés. Les premières opérations d'assurance sont apparues au Moyen Âge, dans le commerce maritime, et l'assurance-incendie a commencé à se développer après le grand incendie de Londres en 1666.

Les opérations d'assurance se répartissent en deux grandes catégories : les assurances de dommages et les assurances de personnes.

• La branche dommage, qui comprend notamment les contrats obligatoires comme l'assurance automobile ou l'assurance habitation, regroupe l'assurance de biens (assurance du mobilier, de dommages causés au véhicule...) et l'assurance de responsabilités (responsabilité civile familiale, responsabilité civile du conducteur).

• Les assurances de la personne couvrent les risques inhérents à la vie humaine : l'assuré ou le bénéficiaire de ce type d'assurance peut par exemple recevoir des prestations en cas de décès, d'invalidité, de maladie (en complément de la Sécurité sociale), ou pour sa retraite (en complément des régimes obligatoires). On peut s'assurer en s'adressant directement à une compagnie, à l'un de ses agents généraux, à un courtier d'assurances ou encore à une banque.

Un agent important de l'économie

L'assurance est une activité très réglementée, notamment par le Code des assurances. Les assureurs doivent respecter des règles de gestion strictes, en pratiquant une tarification adaptée et en se dotant des réserves comptables nécessaires pour pouvoir tenir tous leurs engagements contractuels. Ils ne peuvent exercer leur activité qu'avec l'agrément du ministère de l'Économie et sont contrôlés par un organisme d'État, la Commission de contrôle des assurances.

En 1998, le chiffre d'affaires de l'assurance française s'est élevé à 1 020 milliards de francs (155,6 milliards d'euros), soit 21 % du marché européen. La France se classe ainsi au cinquième rang   mondial,   derrière   les   États-Unis,   le   Japon, le Royaume-Uni et l'Allemagne. En France, 240 000 personnes (soit 1 % de la population active) travaillent pour ce secteur dans 539 entreprises, sociétés anonymes, mutuelles ou filiales de banques. L'encours des placements des assureurs – les actifs destinés à couvrir leurs engagements vis-à-vis des assurés – atteignait 4 268 milliards de francs (650,7 milliards d'euros) à la fin de 1998. Ces placements se composent de 68,9 % d'obligations, de 18,6 % d'actions, de 5,2 % d'immobilier et de 7,3 % d'autres actifs, et jouent donc un rôle important dans le financement de l'économie.

Tout peut s'assurer (ou presque)

Que faire si le danseur étoile d'une compagnie de ballet doit renoncer au rôle-titre, si le doubleur attitré de la voix d'un acteur est enroué et retarde la production d'un film, si des travaux imposant la fermeture d'une rue commerçante se prolongent plus que prévu, si un cheval champion du trot se blesse avant la course ? Ces incidents peuvent coûter très cher. Ceux qui y sont exposés peuvent donc contacter des services spéciaux auprès des compagnies ou des courtiers d'assurance afin de se prémunir et de toucher une indemnité au cas où le risque se matérialiserait. Dans certains pays (mais pas en France), il est même possible de souscrire une garantie « kidnapping » confidentielle pour couvrir le paiement éventuel d'une rançon !

S. F.

➙ Sécurité sociale

Atomicité

Situation dans laquelle chaque offreur ou demandeur de biens ou de services ne représente qu'une infime partie du marché (il n'est qu'un atome).

Quand l'offre et la demande d'un bien (fruits et légumes, poisson...) ou d'un service (travail d'un certain type) sont « atomistiques », le prix qui s'établit sur le marché considéré n'est pas sensible à la modification de la quantité offerte ou demandée par un agent, puisque cette quantité est infiniment petite.

L'offreur et le demandeur sont « preneurs » du prix, en ce sens qu'ils le subissent sans pouvoir l'influencer. L'atomicité est l'une des conditions de la concurrence « pure et parfaite »

P. B.

➙ Concurrence, marché, prix

Audit

Selon une définition largement acceptée, l'audit financier légal est une mission d'analyse des états financiers d'une entreprise faite par un professionnel indépendant.

Il existe actuellement une profusion d'audits témoignant d'un véritable phénomène de société et que l'on peut classer selon trois critères :

• selon la situation de l'auditeur par rapport à l'institution auditée, on peut distinguer l'audit externe, mené par un professionnel extérieur à l'institution, et l'audit interne, mené par un service interne de l'entreprise, généralement rattaché à la direction générale ;

• selon le statut de l'auditeur, on peut distinguer l'audit contractuel, dont les objectifs sont déterminés librement par le mandataire, de l'audit « légal », dont le cadre, les moyens et les objectifs sont définis soit par des lois (cas fréquent dans les pays européens continentaux), soit par des règlements (standards) émanant d'organismes privés (cas fréquent dans les pays anglo-saxons) ;

• selon les objectifs assignés à l'audit, on peut opposer l'audit financier – qui conduit à la certification des comptes légaux (publiés obligatoirement) – à l'audit de gestion et à l'audit opérationnel, qui visent à formuler un jugement sur l'action des dirigeants et les performances de l'entreprise.

J. R.

Autarcie

Terme désignant une organisation économique repliée sur elle-même et vivant de ses ressources propres.

Les exemples de sociétés autarciques appartiennent au passé. Ce fut ainsi le cas de sociétés dites primitives, vivant de chasse et de pêche, ou d'une agriculture de subsistance. L'époque mérovingienne (vie-viiisiècle) fut aussi largement autarcique : l'essentiel de l'activité se faisait dans le cadre de grands domaines, laïques ou ecclésiastiques. Le commerce avec les villes ou les contrées lointaines était alors marginal.