Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
N

Necker (Jacques) (suite)

Après la disgrâce de Turgot, Necker devint directeur général des Finances en 1777. Confronté au vieux problème du déficit des finances royales, aggravé par la participation française à la guerre d'Indépendance américaine, il tenta (vainement) d'améliorer les entrées fiscales, réduisit les dépenses de la cour, mais dut émettre de nouveaux emprunts qui augmentèrent encore la dette publique.

Contraint à la démission en 1781, il fut rappelé en août 1788 et tenta d'obtenir des États généraux la possibilité de lever de nouveaux impôts et de lancer de nouveaux emprunts, tout en cherchant à abolir les privilèges fiscaux de la noblesse et du clergé. Il fut alors renvoyé par le roi le 11 juillet 1789, puis rappelé le 16 sous la pression populaire. Mais Necker ne parvint pas à rétablir la situation financière du pays et se retira définitivement en septembre 1790

P. B.

Négoce

Ensemble des opérations liées aux activités commerciales.

Le terme de négoce vient du latin negotium, signifiant « occupation ». Son sens moderne s'apparente davantage à celui de negotiari, qui signifiait « faire du commerce » et qui introduit l'idée de transaction et de recherche d'un compromis satisfaisant les parties prenantes d'un échange commercial

P. B.

Neumann (Johannes von)

Mathématicien et économiste américain (1903-1957) d'origine hongroise.

Après avoir écrit avec Oskar Morgenstern une Théorie des jeux et des comportements économiques (1944), von Neumann publie en 1946 une article intitulé Un modèle d'équilibre général se proposant de définir la meilleure façon d'utiliser les techniques de production disponibles pour atteindre les taux de croissance les plus élevés possible

P. B.

Neutralité (de la monnaie)

Conception selon laquelle l'activité économique est indépendante de la quantité de monnaie en circulation.

Dire que la monnaie est neutre signifie que les phénomènes réels et les choix des agents (production, consommation,…) ne sont pas affectés par l'utilisation de la monnaie, qui n'est qu'un simple intermédiaire facilitant les échanges.

L'idée de la neutralité de la monnaie est un corollaire de la loi de Say, affirmant l'impossibilité d'une insuffisance des débouchés (« toute offre crée sa propre demande ») : en effet, elle suppose qu'il n'existe pas de thésaurisation, et que tout revenu distribué à l'occasion de la production d'un bien se transforme en demande d'un montant équivalent.

Dans cette perspective « dichotomique » (supposant l'existence de deux mondes différents, celui de l'activité réelle et celui des phénomènes monétaires), la monnaie ne peut influencer que le niveau des prix exprimés en monnaie, mais elle ne modifie pas les choix des agents puisque, si la quantité de monnaie en circulation augmente ou diminue, tous les prix sont censés varier dans les mêmes proportions

P. L.

➙ École classique, dichotomie, (I.) Fisher, (M.) Friedman, (F. A. von) Hayek, (J. M.) Keynes, libéralisme économique, moyens de paiement, nominal, numéraire, troc

New Deal

Nom donné à une politique volontariste de redressement économique proposée en 1933 aux Américains par le président Franklin Delano Roosevelt, au plus fort de la crise déclenchée par le krach d'octobre 1929. L'expression, souvent traduite par « nouvelle donne », signifie aussi « nouveau contrat ».

En mars 1933, quand le président élu en novembre 1932 prête serment, plus de 12,5 millions d'Américains, le quart de la population active, sont sans travail et sans ressources, et les banques sont fermées dans vingt-deux États de l'Union. Le 31 mars est créé le Civilian Conservation Corps, qui regroupe des jeunes chômeurs dans des camps forestiers pour travailler au reboi- sement ; ils seront jusqu'à 500 000 à être nourris, indemnisés et formés dans ce cadre. Le 10 avril 1933, la Tennessee Valley Authority obtient carte blanche pour aménager les 1 500 kilomètres du fleuve Tennessee : une quinzaine de barrages seront construits, permettant d'électrifier et de doubler la production agricole dans sept États. Parallèlement est lancé, fin juin, le National Industrial Recovery Act (NIRA), vaste entreprise de planification industrielle qui fera long feu. La situation tardant à s'améliorer, l'État prend lui-même en charge la Civil Works Administration, qui emploiera jusqu'à 4,2 millions de personnes à la construction de routes, de ponts ou d'écoles, mais aussi à des travaux culturels (faire fonctionner théâtres et bibliothèques frappés par la crise). Le « second New Deal », à partir de 1937, est moins dirigiste et plus « keynésien » : on admet que les finances publiques peuvent être utilisées pour stimuler la demande intérieure, quitte à faire du déficit. Les résultats les plus probants sur le chômage datent de ce moment : le nombre de chômeurs tombe à 7,2 millions en 1937, avant de remonter à 10 millions avec la récession de 1938. Le New Deal n'aura finalement ni vraiment résorbé le chômage, ni relancé la croissance, mais il aura changé l'Amérique, la préparant pour l'essor de la seconde moitié du xxe siècle

S. G.

➙ Chômage, États-Unis

Niche

Segment de marché étroit, mais économiquement viable car répondant à la demande d'une certaine catégoriede clientèle.

La stratégie de « niche » – on disait autrefois « créneau » – consiste à proposer un produit original à un public ciblé, par opposition aux productions de masse destinées à satisfaire le plus grand nombre. Les constructeurs automobiles, par exemple, sortent des modèles correspondant à des usages particuliers : véhicules tout terrain, petites voitures citadines, monospaces. Ils s'adressent à des consommateurs lassés de l'uniformité et disposés à payer plus pour un produit mieux adapté à leurs goûts

A.-M. R.

Nikkei

Indice de la Bourse de Tokyo.

Cette place, appelée également Kabuto Cho (nom du quartier où elle est implantée), s'est dotée d'un indice après la Seconde Guerre mondiale. Elle a créé le Nikkei Dow Jones, fruit de l'association du quotidien Nihon Keizai, dont Nikkei est la contraction, avec le groupe de presse américain Dow Jones. L'échantillon retenu comprend 225 valeurs. À Londres, l'initiative est revenue au quotidien britannique Financial Times avec le FT 30 (30 valeurs) ou FT 100 (cent valeurs). Paris et Francfort utilisent des initiales cachant des termes techniques : DAX 30 (Deutsche Aktienindex) pour les Allemands et CAC 40 (cotation assistée en continu) pour les Français

D. G.

➙ CAC 40, cotation, Dow Jones