Banque (suite)
Au niveau de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas de compétences directes en matière de contrôle bancaire, mais une coopération entre les autorités nationales de supervision bancaire est organisée à travers le Comité de surveillance bancaire, dont les travaux sont suivis par le conseil des gouverneurs de la BCE.
La banque d'hier et celle d'aujourd'hui
Jusqu'aux années 1980, la banque constitue le pivot du financement de l'économie française, sous le contrôle étroit de l'État. Les entreprises, qui répugnent alors à recourir aux marchés financiers, s'adressent largement aux banques pour leurs besoins de financement. Celles-ci transforment les dépôts à court terme de leurs clients de base en prêts à long terme pour les entreprises et pour l'État. C'est le « capita-lisme de guichet ».
En 1984 commence le grand changement. Une loi accroît la concurrence entre les banques en assouplissant les critères d'allocation des prêts aux clients. La disparition totale du contrôle des changes en 1990 permet également aux agents de chercher ailleurs des sources de financement. Par ailleurs, la série de mesures destinées à accroître le rôle de la Bourse tend à restreindre également le rôle des établissements bancaires dans le financement de l'économie. Ceux-ci perdent progressivement les traditionnelles complicités qu'ils entretenaient avec leurs entreprises clientes au travers de participations croisées (par exemple, la BNP actionnaire de Elf, et Elf, de la BNP). Les anciennes lignes de partage entre banques se perdent et la concurrence s'avive de plus en plus. En témoigne l'homérique bataille de 1999 entre la BNP et la Société générale. Des évolutions similaires se sont produites en Allemagne, en Italie et au Japon.
Le temps des mastodontes :l'intégration européenne comme la concurrence mondiale poussent aux regroupements
En France comme dans le reste de l'Europe ou aux États-Unis, le secteur bancaire est touché par des opérations de concentration spectaculaires. Dans la zone euro en particulier, l'avènement de la monnaie unique accélère le rapprochement d'établissements. En 1999, en France, la BNP et Paribas ont ainsi fusionné à l'issue d'une dure bataille boursière. Le Crédit foncier de France a été adossé aux Caisses d'épargne. Au Japon, les banques Industrial Bank of Japan, Dai-Ichi Kangyo et Fuji, d'une part, et Sumitomo et Sakura, d'autre part, se sont rapprochées pour donner naissance aux deux premiers établissements du monde en termes de bilan. En Espagne, les quatre premières banques du pays ont fusionné deux à deux pour former les groupes BSCH et BBVA. En 1998, en France, le groupe CIC a été repris par le Crédit mutuel. La même année, aux États-Unis, deux géants bancaires sont nés : une nouvelle Bank of America, fusionnée avec Nationsbank, et Citigroup, né de la fusion du groupe financier Travelers (assurance et banque d'affaires) avec la Citibank.
Les autorités de supervision bancaire suivent ce mouvement de très près. La dimension accrue des groupes, le caractère de plus en plus diversifié de leurs activités, l'hétérogénéité de leur actionnariat et la mondialisation des circuits financiers – et donc des crises – exigent une vigilance de plus en plus forte de leur part.
La taille des banques peut être mesurée en fonction de plusieurs critères. Le montant de leurs capitaux propres et la capitalisation boursière (pour les établissements cotés en Bourse) sont un bon indicateur de puissance. Le total debilan, c'est-à-dire le montant des actifs d'une banque, reflète son poids dans l'économie.
S.F.