Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
I

Immobilier (suite)

• Les marchands de biens. Contrairement à d'autres professionnels, ils ne relèvent d'aucun statut juridique mais jouissent d'un statut fiscal spécifique. Leur activité est commerciale : ils achètent pour leur compte propre des immeubles qu'ils revendent ensuite, soit en bloc, soit au détail, généralement après les avoir réhabilités. Cette profession, dont un certain nombre de pratiques ont été très décriées dans les années 1980, a été décimée par la crise de l'immobilier.

• Les agents immobiliers. Réglementés par la loi Hoguet (1970), les agents immobiliers font soit de la gestion, soit de la transaction immobilière. On estime que 40 à 45 % des transactions passent par eux, le reste du marché se faisant directement entre particuliers. La FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) revendique 7 000 adhérents sur les 12 500 professionnels recensés par l'INSEE. Dans l'immobilier d'entreprise, plusieurs groupes ont une notoriété internationale : Auguste-Thouard, Jones Lang Wootton, Bourdais, etc.

• Les syndics. Ils sont chargés d'exécuter les décisions du syndicat des copropriétaires, dont ils sont le représentant légal. Leurs honoraires, définis par contrat, sont votés par les copropriétaires et se divisent entre honoraires de gestion courante et prestations particulières, dont les frais pour travaux (en général un pourcentage du montant). La profession compte entre 4 000 et 6 000 membres.

F. V.

➙ Bâtiment

Immobilisation

Élément des actifs d'une entreprise dont la consommation est lente (en général supérieure à un an).

Les immobilisations peuvent être de nature incorporelle (frais de recherche, brevets, etc.), corporelle (terrains, constructions, machines, etc.) ou financière (prêts, titres de participation, etc.). Elles s'opposent aux capitaux circulants, actifs de durée d'utilisation courte, en général inférieure à un an (stocks, créances, etc.).

Mais la distinction immobilisations-capitaux circulants est conventionnelle : tous ces actifs circulent... plus ou moins lentement, et tous ces actifs sont à financer par des capitaux permanents.

On distingue également les immobilisations brutes (avant déduction des amortissements) des immobilisations nettes

J. R.

➙ Bilan, fonds de roulement

Impérialisme

Politique d'un État visant à intégrer par la force d'autres États ou peuples souverains dans un empire soumis à sa domination. Pour les marxistes, tendance expansionniste des pays capitalistes, qui s'opposent entre eux, ou qui cherchent à soumettre à leurs intérêts des sociétés moins avancées.

(sens courant)

L'Europe connut différents empires : les Empires romain et carolingien, le Saint Empire romain germanique, l'Empire napoléonien, les IIe et IIIe Reich allemands. La France et l'Angleterre conquirent aussi de vastes empires coloniaux durant le xixe siècle. Ces grands ensembles ont en commun d'avoir été le résultat d'une action militaire menée par un « centre », ou « métropole », à des fins politiques mais aussi économiques (pillage, prélèvement fiscal, appropriation de richesses métalliques, établissement de colons...).

On a parlé également d'impérialisme à propos de l'expansionnisme soviétique en Europe centrale à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, dans la mesure où divers pays furent intégrés de force au bloc de l'Est, et contrôlés politiquement, militairement et économiquement par l'ex-Union soviétique.

(théorie marxiste)

Selon Lénine, l'impérialisme consiste principalement dans la recherche par les pays capitalistes avancés de placements pour leurs capitaux dans le reste du monde. En effet, selon lui, la « baisse tendancielle du taux de profit » dans les vieux pays capitalistes rend moins attractif l'investissement, alors que les pays neufs permettent d'envisager une rentabilité plus élevée. Mais cela ne peut que conduire à des affrontements « interimpérialistes » débouchant sur la guerre.

Rosa Luxemburg défend une thèse différente. Selon elle, le capitalisme est par nature impérialiste, dès ses origines, parce que les revenus distribués aux salariés ne suffisent pas pour vendre toutes les marchandises produites. Les capitalistes doivent donc conquérir de nouveaux débouchés en forçant le reste du monde à acheter leurs produits et en détruisant les activités traditionnelles (artisanat, petite paysannerie). Mais, quand l'ensemble de l'économie mondiale sera devenue capitaliste, le système aura atteint ses limites

P. B.

➙ Marxisme, surproduction

Importation

Entrée dans un pays de produits –marchandises ou services – provenant de l'étranger.

L'importation de marchandises donne lieu à un déplacement physique d'objets qui franchissent la frontière, alors que l'importation de services correspond, pour l'essentiel, à des opérations immatérielles. Les importations de marchandises sont, le plus souvent, comptabilisées au prix CAF (coût assurance fret), prix qu'elles ont en arrivant sur le territoire national, compte tenu du prix du transport depuis les pays étrangers vers le pays importateur et des frais d'assurance que l'acheteur supporte pour se couvrir contre le risque que les marchandises soient détruites ou endommagées

B. G.

➙ Balance commerciale, CAF, FAB

Impôt

Prélèvement obligatoire pesant sur les revenus, la consommation et le capital, et destiné à l'État ou aux collectivités locales.

L'impôt est l'une des sources du financement des dépenses publiques, au même titre que les cotisations sociales, les emprunts et, dans une moindre mesure, certaines ventes de services, les intérêts des prêts, ou encore le produit des amendes. Il obéit traditionnellement à plusieurs grands principes comme la non-affectation des recettes aux dépenses. Dans la pratique, les exceptions se multiplient. Une part du produit de la TVA est affectée au budget annexe des prestations sociales agricoles. La création de la contribution sociale généralisée (CSG) en 1991, affectée à certaines dépenses de la Sécurité sociale, a amplifié ces phénomènes d'exception.

Le montant et l'assiette de l'impôt sont votés par le Parlement, pour les impôts nationaux, ou par les assemblées délibératives des collectivités territoriales (communes, départements, Régions), pour les impôts locaux. Cela chaque année. On distingue traditionnellement deux types d'impôts : les impôts directs, qui sont supportés par les agents qui les paient, et les impôts indirects, qui sont répercutés par les contribuables concernés dans les prix des produits qu'ils vendent et qui sont donc supportés par le consommateur final.