Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
P

Parité des pouvoirs d'achat (PPA) (suite)

Néanmoins, le taux de change PPA est une référence utile, notamment pour évaluer la prime de compétitivité dont bénéficient les pays à monnaie sous-évaluée. Par ailleurs, les organisations internationales (notamment l'OCDE et la Banque mondiale) convertissent les PNB nationaux (ou les PNB par habitant) à partir d'un taux de change PPA, ce qui permet des comparaisons plus significatives entre les pays

J.-M. S.

➙ Dévaluation, taux de change

Participation

Système dans lequel les salariés sont associés aux profits de l'entreprise.

Participation et intéressement ont beau être cousins, ils ne sauraient être confondus. Vieille idée gaulliste, la participation naît en 1967 et s'applique obligatoirement, depuis 1990, aux entreprises de plus de 50 salariés qui devront cependant signer un accord. Dès lors que le bénéfice net dépasse 5 % des capitaux propres, une partie est affectée au personnel pour constituer une réserve spéciale de participation (RSP), dont le montant minimal est fixé par la loi. Ces sommes, placées, ne sont pas disponibles pendant cinq ans, sauf cas prévus de déblocage. Plus ancienne, la prime d'intéressement date de 1959, mais elle est régie par des textes qui ont été souvent modifiés depuis, notamment en 1990 puis en 1994.

Des différences notables caractérisent chacun des deux systèmes. Facultatif, le plan d'intéressement définit des critères d'attribution qui peuvent intégrer des paramètres variables, tels que des objectifs de productivité. Dans certaines limites, le montant en est modulé en fonction du niveau de salaire. Les sommes acquises par les salariés peuvent être abondées (versement complémentaire) par l'employeur, si elles sont versées à un plan d'épargne entreprise (PEE), qui peut comprendre des actions de l'entreprise. Sinon, et à ces conditions, l'un et l'autre dispositif sont exonérés de charges sociales et d'impôt sur le revenu.

En 1997, on comptait 5,5 millions de salariés couverts par l'un des deux systèmes ; 4,4 millions d'entre eux se sont vu attribuer près de 35 milliards de francs l'année suivante

A. Le.

Partie double

Technique utilisée par les comptables et qui permet d'enregistrer simultanément l'origine et la destination des capitaux.

Supposons qu'un comptable désire enregistrer une opération d'emprunt de fonds d'un montant de 1 000 auprès d'une banque. Avant l'invention du système de la partie double (xiiie siècle), notre comptable ne disposait que du système dit de la partie simple, par lequel seules les entrées (ou les sorties) des éléments d'actif liquide étaient enregistrées ; dans le cas de l'emprunt, le comptable aurait donc ouvert un compte « caisse » et enregistré du côté positif l'entrée de fonds de 1 000.

Avec le développement du crédit, notamment bancaire, cette technique est devenue insuffisante car elle ne permettait pas de savoir l'origine des fonds reçus (emprunt bancaire, augmentation de capital, crédit fournisseur...) ni de contrôler les dettes. Les comptables de l'Italie du Nord ont donc instauré la partie double, qui fait systématiquement jouer deux comptes : l'un pour désigner la destination (ou l'emploi) des capitaux et l'autre pour rappeler leur origine (source ou ressource).

Dans le cas de l'exemple ci-dessus, le comptable ouvrira donc deux comptes : non seulement le compte d'actif « caisse » mais également le compte de dettes « emprunt », affectés chacun d'un montant de 1 000

J. R.

➙ Compte, comptabilité

Pasinetti (Luigi)

Économiste italien (né en 1930),l'un des principaux animateursdu courant post-keynésien.

Aux côtés de Joan Robinson à Cambridge (Grande-Bretagne), il s'opposa aux théoriciens néoclas- siques de Cambridge (Massachussetts) : l'enjeu de la controverse, portant sur la façon dont on définit et mesure le capital, était la validité de la théorie néoclassique de la répartition entre les revenus du travail et ceux du capital (Growth and Income Distribution, 1974)

P. U.

Passif (en comptabilité)

Ensemble des dettes (au sens large) de l'entreprise : dettes (ou plutôt quasi-dettes) à l'égard des propriétaires et dettes à l'égard des créanciers.

J. R.

➙ Bilan, comptabilité, compte

Patrimoine

Tous les ans, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie une étude détaillée du patrimoine des Français. À la fin de l'année 1997, le patrimoine brut était en moyenne de 801 000 F par ménage. L'écart est important : il s'échelonne entre 5 000 F pour les 10 % des ménages les plus pauvres et 1,995 million en moyenne pour les 20 % les plus riches. Les disparités ne cessent de se creuser.

Patrimoine : ensemble des biens mobiliers et immobiliers dont dispose une personne. Cela va du portefeuille financier aux placements boursiers en passant par les logements, les terres agricoles et même les œuvres d'art et les lingots ou pièces d'or. L'analyse de la situation patrimoniale des Français indique, outre des différences sociales nettes, une situation évolutive en fonction de l'âge et une réticence par rapport à la Bourse plus forte que chez les voisins européens.

L'année 1998 a été très bonne pour les détenteurs de patrimoine les plus fortunés. Durant ces douze mois, « tous les types de placement ont permis de gagner de l'argent », affirme l'INSEE. Les actions françaises ont progressé de 30 %, les obligations de 10 %, les terres et les logements de 6 et 7 %.

Au fil des études, l'INSEE confirme l'intérêt grandissant des Français pour les placements financiers. Ce changement concerne surtout les plus de cinquante ans. La part de l'assurance-vie dans le patrimoine des Français a d'ailleurs nettement progressé entre 1994 et 1997, au détriment des autres familles de placement. L'assurance-vie représentait 17,4 % du patrimoine des Français en 1997 contre 12,7 % en 1994. La montée en puissance de l'assurance-vie s'est faite principalement au détriment de l'immobilier, dont la part est passée de 20,6 % en 1994 à 17,9 % en 1997. Un ménage sur deux, surtout parmi les plus de cinquante ans, a désormais de l'épargne en Bourse, soit autant que le nombre de ménages propriétaires de leur logement principal. Il y a vingt ans, 10 % des ménages ne possédaient ni actifs financiers ni logement, un chiffre aujourd'hui ramené à 6 %.