Ensemble d'activités industrielles concernant la fabrication des tissus (filature, tissage, production de fibres synthétiques) et celle des vêtements (confection, couture, prêt-à-porter).
L'industrie du textile et de l'habillement, l'une des plus anciennes du monde, a été, particulièrement à partir du Moyen Âge, un facteur d'intensification du commerce international. Les noms des étoffes que les négociants devaient se procurer pour les vendre à leurs riches clients évoquent souvent leur origine géographique (indienne, madras, mousseline de Mossoul en Irak, ottoman de Turquie, gaze de Palestine, organdi du Turkestan...). Ce commerce haut en couleur a aujourd'hui laissé place à une industrie mondialisée, où l'ensemble des producteurs de la planète sont en concurrence, la plupart des freins aux échanges (quotas, droits de douane élevés) ayant disparu. Cette compétition est avivée par la sensibilité des ventes de produits textiles à la conjoncture économique. Le secteur vit au rythme des crises et n'a, en ce qui concerne le marché français, renoué avec la croissance qu'en 1997, après six années consécutives de baisse du chiffre d'affaires.
Un secteur phare de la mondialisation
Le secteur du textile, bien qu'il ait connu des phases de mécanisation poussée (introduction de la machine à tisser, etc.) et des révolutions technologiques parfois inachevées (développement des fibres synthétiques), reste une industrie de main-d'œuvre. En Europe, les effectifs de la filière textile-habillement (2,2 millions de salariés) représentent encore 10 % de l'emploi dans les industries manufacturières. Les entreprises y sont, par conséquent, particulièrement sensibles à la concurrence des pays à bas salaires, tels que la Turquie, le Mexique, la Tunisie ou la Chine. Cette dernière est devenue le premier exportateur mondial d'habillement, devant l'Italie et Hongkong (la France occupant le septième rang).
Les importations massives en provenance de ces pays conduisent à une érosion continue de l'emploi en Europe, notamment en France, où la filière reste très émiettée (3 400 sociétés de plus de 20 personnes). À ce premier phénomène s'ajoute un mouvement de délocalisation des usines de la part des entreprises européennes, tentées, pour survivre, de transférer leur production dans les pays à bas salaires. Au total, en France, les industries du textile et de l'habillement perdraient actuellement 2 500 postes par mois (sur un total d'environ 278 000), tandis que, dans l'ensemble de l'Union européenne, 52 000 emplois auraient disparu au cours de la seule année 1998
A.-M. R.
➙ Coton, délocalisation