À la suite d'un attentat terroriste, en décembre, dans un bar de Djibouti, un soldat français est tué. En février et mars, une table ronde réunit à Paris les représentants de toutes les tendances politiques du territoire, et, en dépit de l'âpreté des discussions, un compromis permet de fixer les dates du référendum (8 mai) et de l'indépendance (27 juin). Le 30 mars, la Chambre des députés est dissoute. En avril, une seconde table ronde est organisée (à Accra, au Ghana), sous l'égide de l'Organisation de l'unité africaine. En fait, ces assises n'ont guère d'importance dans la mesure où un consensus s'est déjà dégagé, avec l'accord de la métropole représentée par Don Camille d'Ornano, haut représentant français à Djibouti, et sous le signe de la réconciliation avec Ali Aref qui, le 30 avril, assure son ancien adversaire, Hassan Gouled, de son « soutien inconditionnel et sans limite ».

Le 8 mai, la participation électorale est de 96 %, et 98,7 % des suffrages exprimés sont favorables à l'indépendance (80 864 oui et 199 non). Seul le cercle de Tadjoura, fief électoral afar, boude les deux scrutins, qui se déroulent simultanément : référendum et élections des députés sur une liste unique. Seuls 42 % des électeurs du cercle Tadjoura votent. Le 11 mai, Abdallah Mohammed Kamil démissionne. Le 13 mai, Ahmed Dini est élu président de la Chambre et, le 16 mai, Hassan Gouled est élu président du gouvernement, avant d'être élu, le 24 mai, président de la République.

Soutien

L'environnement international est relativement favorable au nouvel État. Depuis la démission d'Ali Aref, les rapports entre la France et la Somalie se sont détendus presque immédiatement, et Ziyad Barre a été l'un des premiers à féliciter Abdallah Mohammed Kamil. Très rapidement. Mogadiscio prend ses distances avec le Front de libération de la côte des Somalis (FLCS) et considère comme des interlocuteurs valables Dini et Gouled, chefs de la Ligue populaire africaine pour l'indépendance (LPAI). Abdallah Mohammed Kamil est reçu en visite officielle en Somalie en décembre, et les dirigeants de Mogadiscio multiplient les déclarations rassurantes à l'adresse de leurs partenaires du futur État.

D'autre part, l'ensemble du monde arabe paraît favorable à l'accession de Djibouti à l'indépendance et témoigne d'un intérêt certain pour les nouveaux dirigeants. En décembre, Salah Moutei, ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Yémen (Sud), en visite à Paris, affirme qu'Aden soutient la politique française en mer Rouge. En janvier, V. Giscard d'Estaing, en visite à Riyad, y reçoit des assurances identiques. En février, la visite à Paris d'Abdallah Al Asnaj, ministre des Affaires étrangères de la République arabe du Yémen (Nord), renforce la position française. En mars, Ahmed Dini recueille, au Caire, l'appui des participants à la conférence afro-arabe, et les dirigeants du Soudan, de la Somalie, et des deux Yémens, réunis à Taez, se prononcent en faveur du futur État. Les visites du président égyptien Sadate et celle du président soudanais Nemeiry, en avril et en mai, puis celle du prince Fahd, vice-président du conseil d'Arabie Saoudite, en mai également, à Paris, sont l'occasion de proclamations de soutien au gouvernement français et constituent autant d'encouragements pour les futurs dirigeants de Djibouti.

Le seul point noir pour l'avenir est l'attitude des dirigeants éthiopiens. Ceux-ci ne semblent pas renoncer à leurs revendications territoriales sur Djibouti et continuent, en soutenant les Afars, à attiser les rivalités ethniques entre Afars et Issas. Certes, en visite officielle à Moscou, le 8 mai, Mengistu Haïlé Mariam, chef de la junte éthiopienne, a promis de soutenir le nouvel État, mais la dégradation des rapports entre l'Éthiopie, d'une part, le Soudan et la Somalie, de l'autre, constitue une menace directe pour le nouvel État. D'autant plus qu'à l'intérieur même du territoire la stabilité reste imparfaite : la voie ferrée franco-éthiopienne a été sabotée en mai, et deux députés ont été blessés à Loyada, à la suite d'une agression, en juin.

Égypte (Rép. Ar. d')

Le Caire. 37 230 000. 39. 2,2 %.
Économie. PIB (73) : 260. Production : G(71) 104 + A(74) 129 + I(74) 122. Énerg. (*74) : 322. C.E. (73) : 17 %.
Transports. (73) : 7 258 M pass./km, 2 561 M t/km. (74) : 184 500 + 40 200.  : 301 000 tjb. (74) : 1 199 M pass./km.
Information. (71) : 14 quotidiens ; tirage global : 745 000. (73) : 5 100 000. (73) : 600 000. (70) : 138 600 fauteuils ; fréquentation : 65,4 M. (74) : 503 000.
Santé. (73) : 23 501. Mté inf. (73) : 97,9.
Éducation. Prim. (72) : 4 096 863. Sec. et techn. (72) : 1 710 165. Sup. (73) : 351 522.
Institutions. République proclamée le 18 juin 1953, après le coup d'État du 26 juillet 1952 qui renverse le roi Farouk. Nouvelle Constitution proclamée, après référendum, le 11 septembre 1971. Président de la République : Anouar el-Sadate, élu pour un second mandat le 16 septembre 1976 ; succède au colonel Gamal Abdel Nasser, décédé. Vice-président : général Hosni Moubarak. Premier ministre : Mamdouh Salem.

Sadate contient la révolte populaire et rompt l'isolement diplomatique du Caire

Émeutes et troubles intérieurs, réconciliations à l'extérieur, tel pourrait être le bilan du président Sadate à la fin du premier semestre 1977.