Afrique

Afrique du Sud

Le Cap. 25 470 000. 21. 2,4 %.
Économie. PIB (74) : 1 279. Production (74) : G 120 + A 163 + I *115. Énerg. (*74) : 2 753. C.E. (74) : 16 %.
Transports. (*74) : 61 858 Mt/km. (*74) : 1 936 000 + 671 400.  : 566 000 tjb. (74) : 3 510 M pass./km.
Information. (73) : 26 quotidiens ; tirage global : *1 192 000. (72) : *235 000. (71) : 498 000 fauteuils. (74) : 1 936 000.
Santé. (73) : 12 560.
Éducation. (70). Prim. : 3 603 256. Sec. et techn. : 775 358. Sup. : 82 697.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Nicolaas Diederichs, élu le 21 février 1975, succède à Jim Fouché. Premier ministre Balthazar Johannes Vorster.

La tension persiste entre les communautés

Bien qu'un climat de tension continue de prévaloir de façon permanente sur l'ensemble du territoire, les dirigeants de Pretoria n'ont pas eu à faire face à des désordres de l'ampleur de ceux qui éclatèrent en juin 1976 à Soweto, faubourg noir de Johannesburg.

Chaque mois a connu son lot de violence un peu partout à travers le pays : une vingtaine de morts au cours de manifestations dans les bidonvilles noirs de la capitale économique, les 4 et 9 août ; seize morts à Soweto à la suite d'une grève, en septembre ; 90 morts à travers tout le pays pendant le week-end de Noël ; neuf morts à Port-Élisabeth en juin 1977, etc.

Métis

À signaler tout particulièrement dans ce domaine, la gravité croissante de la contestation au sein de la communauté métisse et le début du terrorisme urbain. Le 11 août, des émeutes dans les banlieues métisses du Cap entraînent la mort d'une vingtaine de personnes et l'arrestation de plusieurs centaines d'autres. En septembre, une vingtaine de personnes sont tuées dans les mêmes conditions. D'autre part, le 23 septembre, de graves bagarres éclatent au cœur même de la ville blanche de Johannesburg, et c'est là également que, le 13 juin, trois Blancs sont victimes d'un attentat terroriste, au cours duquel l'un d'entre eux est tué.

En janvier, le quotidien Rand Daily Mail de Johannesburg publie une liste nominative de 499 personnes qui ont été tuées pendant les désordres survenus au cours des derniers mois. À cette permanence de la violence, le gouvernement de Vorster reste sourd, refusant de répondre par une véritable politique de réformes.

Intact

Certes, en juillet, Pretoria renonce à imposer l'usage de l'afrikaans dans quatre écoles, mesure qui fut à l'origine de la flambée de violence de Soweto. En août, le gouvernement autorise les Noirs à acheter leurs maisons dans les quartiers qui leur sont assignés. En septembre, le principe du sport multiracial est officiellement admis. En décembre, le conseil municipal de Port-Élisabeth crée la première plage multiraciale du pays. En janvier, l'église catholique ouvre ses écoles à toutes les races. En mars, douze firmes américaines suppriment la ségrégation raciale dans leurs usines sud-africaines, et, devant l'opposition de l'opinion publique, J. Vorster renonce à faire voter par le Parlement une loi qui préconisait un contrôle très strict sur la presse.

Mais le système de développement séparé demeure intact dans ses œuvres vives, de par la volonté, maintes fois réaffirmée, des dirigeants de Pretoria. C'est avec un objectif bien précis que, en janvier, J. Vorster adresse des vœux distincts à chacune des quatre communautés raciales du pays : blanche, noire, métisse, indienne. Et ce n'est pas par hasard que les mesures de détention préventive, autrefois limitées au Transvaal, sont, dès août, étendues à tout le pays, tandis qu'une cinquantaine de dirigeants des oppositions noire et métisse sont arrêtés. Simultanément, une sévère répression s'abat sur les milieux libéraux blancs, notamment dans les rangs des Églises.

Pressions

En dépit de leur vigueur, les pressions internationales laissent les dirigeants de Pretoria à peu près indifférents. Elles ne les font pas, en tout cas, dévier de leur ligne de conduite. Les entretiens Kissinger-Vorster, en septembre 1976 à Zurich, sont pourtant presque exclusivement consacrés à la Rhodésie. La venue de Kissinger à Pretoria en septembre, ou du diplomate anglais D. Owen en février au Cap, les conversations entre J. Vorster et le vice-président américain W. Mondale à Vienne les 19 et 20 mai 1977, la venue du diplomate américain Andrew Young à Pretoria en mai constituent autant de constats d'échec, sur l'apartheid, politique à laquelle les Blancs d'Afrique du Sud refusent de renoncer.