En revanche, ce qui est certain, c'est le rapprochement esquissé entre Paris et Mogadiscio, dû à l'évolution des dirigeants de Mogadiscio sur le problème de Djibouti. Le voyage entrepris en janvier dans la capitale somalienne par P.-Ch. Taittinger, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, puis la visite officielle, en décembre, d'Abdallah Kamil, président du gouvernement du TFAI, permettent de constater que Ziyad Barre et ses amis sont résolument attachés à ce que la décolonisation de Djibouti s'effectue pacifiquement.

Moscou

Avec Paris, les relations sont si cordiales qu'en juin l'armée française participe à une campagne de vaccination des populations somaliennes. Dans ces perspectives, le tir effectué par un MIG 17 somalien sur un Bréguet Atlantic français, le 25 mars, « quelque part dans le golfe d'Aden », apparaît comme une regrettable méprise sans lendemain, même si le gouvernement français fait des représentations à Mogadiscio. De même, bien que le Front de libération de la côte des Somalis tienne en décembre son premier congrès à Hargeisa, il apparaît clairement que les Somaliens ne soutiennent plus systématiquement ce mouvement, mais (comme Paris), la Ligue populaire africaine pour l'indépendance, dont les leaders sont Ahmed Dini et Hassan Gouled.

Contrairement à ce que laissaient supposer certains indices, la Somalie reste fidèle à l'alliance soviétique, en dépit de la collaboration étroite qui s'instaure entre l'Union soviétique et l'Éthiopie, adversaire traditionnel des Somaliens. Podgorny, alors chef de l'État soviétique, est reçu avec amitié, en avril 1977, à Mogadiscio, où venait de le précéder Fidel Castro, et, à plusieurs reprises, le général Ziyad Barre réaffirme : « Nous ne mettrons pas en cause nos rapports avec l'URSS. »

Soudan

Khartoum. 17 760 000. 7. 3 %.
Économie. PIB (71) : 134. Production : A(74) 168. Énerg. (*74) : 125. C.E. (71) : 15 %.
Transports. (71) : 2 636 M t/km. (72) : 29 200 + 21 200.  : 46 000 tjb. (74) : 190 M pass./km.
Information. (70) : 22 quotidiens ; tirage global : *127 000. (72) : *1 310 000. (73) : *100 000. (73) : 47 300 fauteuils ; fréquentation : 24 M. (74) : 56 000.
Santé. (73) : 1 349.
Éducation. (73). Prim. : 1 082 601. Sec. et techn. : 230 699. Sup. : 20 054.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1956. République démocratique proclamée par la nouvelle Constitution provisoire du 13 août 1971. Président de la République : général Gaafarel-Nemeiry, ancien président du Conseil de la révolution, réélu le 3 avril 1977. Le 9 août 1976, le président Nemeiry renonce à ses fonctions de chef de gouvernement. Vice-président et Premier ministre : Rachid el Tahir Bakr.

Nemeiry rejoint le camp des arabes antisoviétiques

Le général Nemeiry échappe, le 2 juillet 1976, à une tentative de putsch, au cours de laquelle plus de 700 personnes trouvent la mort.

La répression est impitoyable, sans proportion avec le bilan officiel publié par les autorités (67 morts parmi les militaires, 16 morts parmi les policiers). Reconnues coupables de participation aux événements du 2 juillet, 81 personnes sont exécutées le 4 août. Cinq autres sont passées par les armes le lendemain, parmi lesquelles l'ancien général Mohammed Nour Saad. Comme il l'avait déjà fait avant d'envoyer à la potence les principaux responsables du coup d'État du 19 juillet 1 971 (Journal de l'année 1971-72), le président Nemeiry prend le café avec Nour Saad avant de le livrer au peloton d'exécution. Plusieurs dizaines d'autres personnes sont condamnées à des peines de détention à vie et, le 30 septembre, la Cour de sûreté de l'État condamne à mort par contumace l'ancien Premier ministre Sadek el Mahdi.

Mutinerie

Le 2 février, l'armée et la police soudanaises répriment une mutinerie qui éclate dans le sud du pays, à Juba. C'est la troisième tentative de soulèvement militaire qui a lieu au Soudan méridional depuis l'accession de cette région à l'autonomie en mars 1971, après la signature de l'accord qui mit fin à dix-sept ans de guerre civile.