En revanche, au sujet de la Namibie, des perspectives d'évolution se dessinent. Certes, la conférence constitutionnelle de Windhoek, convoquée à l'initiative de Pretoria, boycottée par les nationalistes de la Swapo, reconnus comme seuls interlocuteurs valables par l'ONU, marque le pas. Mais les différents contacts diplomatiques dont il vient d'être question, conjugués avec les initiatives des cinq pays occidentaux pressant J. Vorster de hâter la décolonisation namibienne, portent de premiers fruits. En juin, un administrateur général est chargé par Pretoria de préparer des élections, et le gouvernement sud-africain annonce qu'il envisage de retirer ses troupes de Namibie avant la proclamation de l'indépendance, qui pourrait intervenir en 1978.

Algérie

Alger. 16 780 000. 7. 3,2 %.
Économie. PIB (73) : 477. Production (74) : A 101. Énerg. (*74) : 505. C.E. (73) : 18 %.
Transports. (*74) : 1 058 M pass./km, 1 901 M t/km. (*74) : 180 000 + 95 000. (74) : 780 M pass./km.
Information. (73) : 4 quotidiens ; tirage global : 265 000. (73) : 725 000. (73) : 260 000. (70) : 184 000 fauteuils ; fréquentation : 89,3 M. (74) : 230 000.
Santé. (69) : 1 698.
Éducation. (73) Prim. : 2 409 367. Sec. et techn. : 384 001. Sup. : 30 070.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Nouvelle Constitution (République démocratique et populaire), approuvée par référendum le 19 novembre 1976. La première Assemblée nationale est élue le 25 février 1977. Président de la République et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, élu le 10 décembre 1976.

Les nouvelles institutions renforcent Boumediene

La réorganisation intérieure du pays, commencée en 1976 au moment de l'adoption d'une Charte nationale, se poursuit sur deux plans : de nouvelles structures sont mises en place, l'équipe dirigeante est profondément remaniée. Houari Boumediene, qui mène personnellement cette double opération, voit ses pouvoirs accrus. Réussira-t-il à donner un nouvel élan au régime, confronté à des difficultés économiques qui risquent de peser sur l'option socialiste, décidée en 1964, reconfirmée en 1977 ?

Institutions

Trois scrutins importants vont d'abord définir les nouvelles institutions de l'État :

– Le texte de la nouvelle Constitution, qui reprend et applique les principes de la Charte nationale, soumis à référendum le 19 novembre 1976, est approuvé massivement (99,18 % des suffrages exprimés).

Ce texte fondamental a pour objectif avoué de « transformer la légitimité révolutionnaire en légitimité constitutionnelle ». En effet, la précédente Constitution, votée en 1963, n'avait été appliquée que pendant vingt-trois jours. Le nouveau texte proposé établit, en fait, un régime présidentiel, tempéré par l'autorité prééminente du parti unique. Le pouvoir exécutif appartient au président, qui coiffe l'État et le parti, devant lequel il est seul responsable de la politique de son gouvernement. Le pouvoir législatif revient à l'Assemblée populaire nationale, qui sera élue en décembre. Les grandes options politiques sont fixées par le FLN. La Cour des comptes et le Conseil supérieur de la Défense relèvent du seul président de la République. Enfin, l'article premier précise que l'État est « socialiste, que l'islam est sa religion et l'arabe la langue nationale et officielle ».

– Houari Boumediene, seul candidat présenté par le FLN, est élu président de la République, avec plus de 99 % des suffrages exprimés, le 10 décembre 1976.

– Une assemblée populaire nationale est élue le 25 février 1977. Elle comprend 261 députés, élus au suffrage universel direct. (Tous les candidats, trois par siège à pourvoir, ont été désignés par le FLN.) Rabah Bitat, un des chefs historiques de la révolution algérienne, sera son président. Cette Assemblée nationale, qui dispose du pouvoir législatif mais qui ne peut voter la censure contre le président, coiffe les assemblées communales et les assemblées de willayas, élues en 1967 et 1969 selon le même système de désignation préalable des candidats par le parti unique.