Cependant, en constituant son nouveau gouvernement, sir Daouda Jawara supprime le poste de ministre d'État à la présidence et nomme un nouveau vice-président de la République, Alieu Badara Njie, ancien ministre des Affaires étrangères. Ce n'est pas une révolution, mais le début d'une évolution qui se produit selon les voies légales, et apparemment sans heurts.

Ghana

Accra. 9 870 000. 41. 2,9 %.
Économie. PIB (72) 237. Production (71) : G 108. Énerg. (*74) : 184. C.E. (72) : 19 %.
Transports. (71) : 520 M pass./km, 355 M t/km. (72) : 40 400 + 31 000.  : 180 000 tjb. (74) : 129 M pass./km.
Information. (73) : 6 quotidiens ; tirage global : 381 000. (72) : *775 000. (73) : *25 000. (69) : 50 400 fauteuils ; fréquentation : 18,7 M. (74) : 55 000.
Santé. (74) : 856.
Éducation. (73). Prim. : 1 454 999. Sec. et techn. : 94 781. Sup. : 7 466.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République. Constitution du 22 août 1969. Chef de l'État et président du gouvernement : général Ignatius Acheampong, auteur du coup d'État du 13 janvier 1972 qui renverse le président Addo et le Premier ministre Kofi Busia. Constitution suspendue.

Guinée

Conakry. 4 420 000. 18. 2,2 %.
Économie. PIB (70) : 82. Énerg. (*74) : 94.
Transports. (72) : 10 200 + 10 800. (74) : *8 M pass./km.
Information. (73) : 1 quotidien ; tirage global : 5 000. (73) : *101 000. (74) : 10 000.
Santé. (73) : 188.
Éducation. Prim. (71) : 169 132. Sec. et techn. (71) : *70 000. Sup. (70) : 1 974.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et Premier ministre : Sékou Touré, réélu pour un troisième mandat le 27 décembre 1974.

Relations

Non seulement l'année connaît le lot habituel de complots, réels ou imaginaires, mais elle est marquée par une brouille inattendue entre le président Sékou Touré et le parti socialiste français.

Paradoxalement, François Mitterrand, qui entretient de façon ininterrompue d'excellentes relations avec le président guinéen depuis plus de vingt ans, est brutalement l'objet de violentes attaques de la part de ce dernier. Non seulement il est personnellement mis en cause par le bouillant leader guinéen, mais celui-ci dénonce ce qu'il appelle la « campagne de calomnie » du PS à son encontre et refuse en juin d'envoyer une délégation du parti unique guinéen, pourtant invitée, au congrès du PS à Nantes.

À l'origine de la polémique entre les Guinéens et les socialistes se trouve la publication, à Paris, d'un rapport sur la répression en Guinée, rédigé par Jammes Soumah, membre du PS, ancien conseiller municipal PS de Drancy, d'origine guinéenne. Sékou Touré tient les instances du PS pour responsables d'une affaire qui, en réalité, plonge celles-ci dans le plus grand embarras. En effet, l'initiative prise par Soumah accule le Parti socialiste à un choix, constamment différé entre sa fidélité à la « révolution guinéenne » et son attachement à la défense des libertés démocratiques à travers le monde.

Les relations entre le gouvernement français et S. Touré sont excellentes. En août, Giscard d'Estaing a fait parvenir un message au président guinéen, qui lui répond en septembre, ce qui l'incite à confirmer qu'il se rendra, dans le courant de l'année 1977, en visite officielle à Conakry. Par une ordonnance du 22 octobre, Poniatowski fait saisir Prison d'Afrique, ouvrage publié aux éditions du Seuil, par Jean-Paul Alata, rescapé des bagnes de Sékou Touré, qui fait un récit hallucinant du Goulag guinéen. Le Seuil fait vainement appel de cette condamnation, confirmée en novembre par souci évident de ménager la susceptibilité du dictateur guinéen. En janvier, le ministre guinéen du Plan vient à Paris et annonce, à l'issue de sa visite, que le contentieux financier existant entre les deux pays est entièrement apuré.

Cependant, en juillet, Diallo Telli, personnalité guinéenne internationalement connue, ancien ministre de la Justice, ancien secrétaire général de l'OUA, est jeté en prison, accusé d'être l'« âme » d'un complot dont la découverte a été annoncée quelques semaines plus tôt. À cette occasion, Sékou Touré met publiquement en cause le Sénégal et la Côte-d'Ivoire accusés de complicité. En août, ce sont les populations peules du Fouta-Djalon que les autorités guinéennes accusent de chercher à les renverser. Des milliers d'éleveurs peuls quittent alors clandestinement le pays avec leurs troupeaux et vont chercher asile politique au Sénégal, grossissant les rangs des exilés guinéens installés à l'étranger, qui représenteraient le tiers de la population totale du pays.

Guinée-Bissau

Madina do Boe. 530 000. 15.
Économie. PIB (70) : 261. Énerg. (*74) : 41. C.E. (70) : 3 %.
Information. (73) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (71) : 4 000. (72) : 3 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 3 000.
Santé. (69) : 30.
Éducation. (71). Prim. : 32 896. Sec. et techn. : 4 023.
Institutions. Indépendance proclamée le 24 septembre 1973 par l'Assemblée nationale populaire (ancien territoire portugais). La souveraineté du nouvel État est reconnue le 2 novembre 1973 par l'Assemblée générale des Nations unies et le 10 septembre 1974 par le gouvernement portugais. Constitution de 1973. Président de la République : Luis de Almeida Cabral, réélu le 13 mars 1977. Chef du gouvernement : Francisco Mendès.

Guinée équatoriale

Malabo. 310 000. 11. 1,3 %.
Économie. PIB (70) : 264. Énerg. (*74) : 87.
Information. (67) : 1 quotidien ; tirage global : 1 000. (67) : 6 300 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Santé. (71) : 25.
Éducation. Prim. (73) : 35 977. Sec. et techn. (73) : *5 300. Sup. : 0 000.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Nouvelle Constitution de 1973. Président : Francisco Macias Nguema, élu le 29 septembre 1968, nommé à vie le 14 juillet 1972. Vice-président : Edmundo Bosio Dioco.

Terreur

La Guinée équatoriale, comme l'Ouganda, est l'un des pays d'Afrique dont l'évolution préoccupe très sérieusement des organisations telles que la Commission des droits de l'homme de l'ONU ou la Commission internationale des juristes. En effet, toutes les nouvelles en provenance de l'ancienne colonie espagnole font état de multiples et constantes atteintes aux droits de l'homme.