Les événements, dont Victoria a été le théâtre, sont à la mesure de ce microcosme de 60 000 habitants : cinq policiers britanniques sont expulsés et un avion transportant des touristes subit un retard de vingt-quatre heures sur l'horaire qui lui était fixé. Tout s'est apparemment passé sans heurts importants. René a chaussé lés bottes de Mancham sans coup férir.

Le président déchu proclame à qui veut l'entendre qu'il a été victime d'une conspiration ourdie par Moscou. Mais cette philippique fait long feu. En effet, Mancham était réputé pour sa médiocre gestion, et ses idées conservatrices étaient connues de tous. Nul n'ignorait que ses préférences allaient au maintien des Seychelles sous la tutelle britannique, car cette situation lui semblait seule de nature à garantir la prospérité locale. Tardivement rallié aux thèses indépendantistes, James Mancham est tombé, victime de leurs zélateurs. Conservateur, il a succombé aux coups de ceux qui se proclament progressistes, voire même socialistes. Autocrate, comme en témoigne son intention de reporter les élections de 1979 à 1984, il a constitué une cible facile pour ceux qui affirment vouloir donner des responsabilités plus étendues au peuple.

René promet d'organiser rapidement de nouvelles élections, bien qu'il suspende la Constitution, que Mancham voulait modifier dans un sens qui lui fût plus favorable. Il alterne proclamations hostiles au capitalisme international et propos rassurants à l'égard des chancelleries occidentales, mais tout indique qu'il va prendre ses distances avec l'Occident sur lequel Mancham s'était trop servilement aligné.

Sur ce fond de controverses idéologiques, et plus encore de rivalités de personnes, se tisse la trame des rivalités internationales qui, demain, peuvent faire de l'archipel, connu pour ses attraits touristiques, un enjeu sur l'échiquier politique de l'océan Indien.

Sierra Leone

Freetown. 2 710 000. 38. 2,2 %.
Économie. PIB (73) : 218. Production (73) : G 103. Énerg. (*74) : 123. C.E. (73) : 23 %.
Transports. (72) : 21 200 + 11 200.
Information. (70) : 5 quotidiens ; tirage global : 45 000. (73) : *60 000. (73) : *6 000. (69) : 5 500 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (74) : 10 000.
Santé. (70) : 149.
Éducation. Prim. (71) : 176 658. Sec. et techn. (71) : 37 750. Sup. (73) : 1 476.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. République le 19 avril 1971. Constitution de 1961 amendée en 1971. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Stevens, réélu le 26 mars 1976.

Somalie

Mogadiscio. 3 170 000. 5. 2,2 %.
Économie. PIB (70) : 89. Énerg. (*74) : 40. C.E. (70) : 12 %.
Transports. (72) : 8 000 + 8 000.  : 1 813 000 tjb. (74) : *11 M pass./km.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 4 000. (73) : *65 000. (70) : 23 000 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (70) : 5 000.
Santé. (73) : 193.
Éducation. Prim. (73) : 69 243. Sec. et techn. (73) : 40 662. Sup. (71) : 1 958.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961 suspendue. Président de la République et secrétaire général du Parti socialiste révolutionnaire : Mohammed Ziyad Barre, mis en place par le coup d'État du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969. Le 1er juillet 1976, le Conseil suprême de la révolution est dissous et ses pouvoirs sont transmis au Parti socialiste révolutionnaire.

Hypothèse

Le Conseil révolutionnaire suprême, qui exerce la totalité des pouvoirs depuis le coup d'État militaire d'octobre 1969, est dissous le 1er juillet 1976. Un nouveau gouvernement est constitué, sous la présidence du général Mohammed Ziyad Barre, ancien président du Conseil révolutionnaire suprême, qui cumule ses fonctions de président de la République avec celles de Premier ministre. Un parti socialiste révolutionnaire somalien (PSRS), dont le général Ziyad Barre a été élu secrétaire général et dont tous les membres du Conseil révolutionnaire suprême sont automatiquement membres du comité central, est créé. C'est le premier mouvement légalement autorisé depuis le putsch. Un processus de libéralisation du régime militaire pourrait s'amorcer, mais ce n'est encore qu'une simple hypothèse.