Dès l'assassinat de Teferi Bante, Mengistu Haïlé Mariam se tourne vers l'Est. Les armes soviétiques affluent, tandis que monte la tension avec le Soudan et la Somalie, inquiets de cette politique d'achats massifs de matériel lourd. Le 24 février 1977, Carter, invoquant les violations répétées des droits de l'homme par les Éthiopiens, réduit l'aide américaine. Cette décision ne fait que raidir Mengistu et ses amis ; ils accueillent, à Addis-Abeba, Fidel Castro en mars, puis Podgorny en avril. Une trentaine de chars soviétiques leur sont alors livrés, tandis qu'en mai arrivent les premiers conseillers cubains.

Pour faire diversion, la junte accuse le Soudan d'intentions agressives à son égard. En avril, résolus à se fermer à l'étranger, les Éthiopiens exigent le départ de tous les consuls installés à Asmara, la réduction des effectifs de l'ambassade américaine, l'expulsion de tous les correspondants de presse occidentaux. Ceux qui, avant 1974, dénonçaient la dictature impériale commencent à se poser quelques questions sur le comportement autocratique et sanguinaire des membres de la junte éthiopienne.

Gabon

Libreville. 530 000. 2.
Économie. PIB (72) : 840. Énerg. (*74) : 1 070. C.E. (72) : 47 %.
Transports. (*74) : 10 100 + 7 300.
Information. (73) : *90 000. (71) : *1 300. (71) : 1 700 fauteuils ; fréquentation : 0,4 M. (73) : 11 000.
Santé. (71) : 96.
Éducation. Prim. (73) : 114 732. Sec. et techn. (73) : 18 555. Sup. (72) : 555.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Nouvelle Constitution du 15 avril 1975 : régime présidentiel. Président de la République : Omar Bongo, réélu le 25 février 1973. Premier ministre : Léon Mebiame.

Gambie

Banjul. 520 000. 46. 1,9 %.
Économie. PIB (70) : 100. Énerg. (74) : 73. C.E. (70) : 39 %.
Transports. (73) : 3 000 + (72) 2 500.
Information. (73) : *60 000. (74) : 2 000.
Santé. (69) : 19.
Éducation. (73). Prim. : 20 724. Sec. et techn. : 5 907.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. République. Constitution promulguée le 23 avril 1970. Chef de l'État et de l'exécutif : Daouda Kairaba Jawara depuis 1965 et réélu le 5 avril 1977.

Stabilité

Les élections des 4 et 5 avril 1977 ont une valeur exemplaire sur ce continent africain que l'on pourrait croire irrémédiablement voué au parti unique. Non seulement sir Daouda Jawara affronte un deuxième candidat à la magistrature suprême, mais quatre partis politiques sont en compétition pour les élections législatives, à l'issue desquelles plusieurs ministres seront battus.

Au pouvoir depuis 1965, le Parti progressiste du peuple (PPP) de sir Daouda se heurte à une vive concurrence électorale dans la capitale, qui demeure le fief du Parti uni (UP), solidement implanté au sein de la minorité Aku (originaire d'autres États de l'Ouest africain ou des Antilles britanniques, élément fortement métissé et très attaché aux traditions héritées du Royaume-Uni). Une autre fraction de l'opposition se révèle beaucoup plus combative, il s'agit du parti de la Convention nationale (NCP), dont le chef est Cherif Mustapha Dibba, ancien proche collaborateur de sir Daouda, ancien vice-président de la République. M. Dibba a eu l'habileté de faire alliance avec le Parti de la libération nationale (NLP).

Comme il est fréquent dans les pays du tiers monde, la compétition entre les divers partis se situe moins au niveau des programmes qu'à celui des personnes, en âpre concurrence pour le contrôle du pouvoir, à celui des générations, ou encore à celui des clivages ethniques. C'est ainsi qu'en Gambie les Mandingues, qui constituent le groupe ethnique le plus important du pays et auquel appartiennent les deux candidats à l'élection présidentielle, s'estiment très insuffisamment représentés au sein des instances dirigeantes par rapport aux Ouoloffs.

Porté une nouvelle fois à la tête de l'État, sir Daouda inaugure, le 9 avril, un deuxième quinquennat. La poussée de l'opposition constitue une réalité dont le président devra tenir compte pour gouverner sans accroc, mais elle n'a pas permis de profondes modifications immédiates de l'échiquier politique.