La visite qu'effectue à Nouakchott, dès le début du mois de mai, Robert Galley, ministre français de la Coopération, rassérène les Mauritaniens, mais exaspère les Algériens. Ceux-ci sont d'autant plus enclins à mettre en parallèle l'attitude française en Mauritanie avec l'intervention de la France au Zaïre, que les Mauritaniens eux-mêmes comparent les agressions dont ils sont l'objet à partir de l'Algérie à celle dont le président du Zaïre a été l'objet à partir de l'Angola. Mais, en dépit des entretiens de Galley à Nouakchott et malgré la rencontre entre Ould Daddah et le président Giscard d'Estaing, le 1er juin 1977 à l'Élysée, Paris adopte une attitude d'expectative. Celle-ci procède certes d'une volonté d'éviter toute rupture avec Alger, mais elle est également dictée par la recrudescence de l'activité militaire du Polisario en Afrique.

Attaques

L'attaque de Zouérate n'est qu'un fait d'armes parmi d'autres, même si ceux-ci n'ont pas été accompagnés de prises d'otages. Le 8 juin 1976, déjà, la ville de Nouakchott avait été attaquée par un commando comptant dans ses rangs Ouali Mustapha es Sayed, secrétaire général du Front Polisario, tué au cours de l'action. En décembre 1976, deux attaques, l'une contre un train minéralier à proximité de Nouadhibou, l'autre contre la ville d'Aussert, font 39 morts.

Le 3 février 1977, à 400 km de Nouakchott, la ville de Tikjidja est harcelée. Le 20 février, un nouveau train minéralier subit une attaque, et c'est avec une discrétion voulue que les autorités mauritaniennes célèbrent, le 26 février, le premier anniversaire de l'intégration à leur pays de la partie méridionale de l'ancien Rio de Oro espagnol. De leur côté, les dirigeants du Polisario ne pavoisent guère davantage pour commémorer, à Tindouf, en Algérie, le premier anniversaire, le 27 février, de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.

En mars, à la suite de violents accrochages dans la région de Dakhla (anct Villa Cisneros), une trentaine de soldats mauritaniens sont tués. Le 4 avril, les deux villes mauritaniennes de Chinguetti et de Ouadane sont harcelées par des guérilleros, peut-être venus du territoire malien. Le 16 avril, l'attaque de Tichla par le Polisario fait 75 morts. Le 3 juin, c'est l'attaque des mines de Bou-Craa, qui entraîne l'évacuation de plusieurs dizaines de techniciens espagnols et l'arrêt de l'exploitation des phosphates.

Simultanément, les ralliements au Front Polisario, qui affirme détenir plusieurs centaines de prisonniers de guerre marocains et mauritaniens, prennent de l'ampleur (ou sont adroitement présentés comme très importants par l'Algérie). C'est le cas, en mars, pour Sidi Aly Ould Tayeb, haut fonctionnaire dont le ralliement au Front donne lieu à une conférence de presse à Alger même.

Sur le plan diplomatique, neuf États africains ont reconnu la République arabe sahraouie démocratique : l'Algérie, l'Angola, le Bénin, le Burundi, la Guinée-Bissau, Madagascar, le Mozambique, le Rwanda et le Togo. Sans reconnaître formellement le nouvel État lui-même, la Libye et l'archipel du Cap-Vert ont reconnu le Front Polisario comme mouvement de libération. Dans ces conditions, Nouakchott resserre ses liens avec Rabat, où Ould Daddah se rend en juillet 1976 et s'efforce de hâter, en coopération avec le Maroc, la mise en valeur de la partie mauritanienne de l'ancienne colonie espagnole.

Réélu le 8 août 1976 pour un quatrième mandat présidentiel (avec 99,4 % des suffrages exprimés), Ould Daddah fait face sans faiblir, s'appuyant, en dépit de ses idées progressistes, sur les capitales arabes conservatrices et, il est vrai, également sur la Chine. D'autre part, pour bien souligner l'importance qu'il accorde à l'armée dans la vie nationale, il désigne, en mars, le colonel Mbarek Ould Mohammed Bouna Moktar, défenseur de Nouakchott lors du raid de juin 1976, comme ministre de la Défense.

Mozambique

Maputo. 9 240 000. 12. 2 %.
Économie. PIB (70) : 228. Production : I(73) 128. Énerg. (*74) : 141. C.E. (70) : 8 %.
Transports. (73) : 396 M pass./km, 3 400 M t/km. (72) : 89 300 + 21 500.
Information. (73) : 5 quotidiens ; tirage global : 42 000. (73) : 176 000. (73) : 1 000. (71) : 19 500 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (74) : 56 000.
Santé. (71) : 510.
Éducation. Prim. (71) : 469 351. Sec. et techn. (70) : 42 868. Sup. (70) : 1 982.
Institutions. Ancienne colonie portugaise. Indépendante le 25 juin 1975. Constitution rendue publique le 25 juin 1975. Chef de l'État : Samora Moïses Machel.

Niger

Niamey. 4 600 000. 4. 2,9 %.
Économie. PIB (70) : 90. Énerg. (*74) : 31. C.E. (70) : 11 %.
Transports. (*74) : 8 600 + 9 100.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 2 000. (71) : *150 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (74) : 5 000.
Santé. (73) : 100.
Éducation. (73). Prim. : 110 437. Sec. et techn. : 11 158. Sup. : 280.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Un coup d'État militaire, dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountche, évince le président Diori Hamani, le 15 avril 1974. Le lieutenant-colonel Kountche devient chef de l'État avec le titre de président du Conseil militaire suprême.

Nigeria

Lagos. 62 930 000. 68. 2,5 %.
Économie. PNB (73) : 227. Production (73) : G 125. Énerg. (*74) : 94. C.E. (73) : 25 %.
Transports. (73) : 890 M pass./km, 1 343 M t/km. (*73) : 150 000 + 82 000.  : 142 000 tjb. (74) : 230 M pass./km.
Information. (73) : 17 quotidiens ; tirage global : *213 000. (73) : *3 500 000. (73) : 85 000. (73) : 56 000 fauteuils. (74) : 111 000.
Santé. (73) : 2 343.
Éducation. (73). Prim. : 4 662 400. Sec. et techn. : 516 658. Sup. : 23 228.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire supérieur : général Olusegun Obasanjo, succède au général Murtala Ramat Mohammed, tué lors d'une tentative de coup d'État le 13 février 1976. Le général Mohammed avait renversé le général Yakubu Gowon le 29 juillet 1975.

Ouganda

Kampala. 11 550 000. 48. 2,6 %.
Économie. PIB (72) : 141. Production (73) : G 105. Énerg. (*74) : 51. C.E. (72) : 17 %.
Transports. (*74) : 27 000 + 8 900. (74) : 150 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : *78 000. (73) : *250 000. (72) : 15 000. (71) : 8 000 fauteuils. (74) : 58 000.
Santé. (73) : 305.
Éducation. Prim. (72) : 786 227. Sec. et techn. (72) : 51 960. Sup. (73) : 3 569.
Institutions. Indépendant le 9 octobre 1962. État fédéral. République du 8 septembre 1967. Constitution de 1967 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : maréchal Idi Amin Dada, qui renverse le président Milton Oboté le 15 janvier 1971 ; il est nommé président à vie le 25 juin 1976.

Les fantasmes du maréchal

Le maréchal Idi Amin Dada, surnommé Big Daddy, échappe, en juin 1977, à une tentative d'assassinat. C'est la dixième fois depuis son accession au pouvoir. C'est surtout la deuxième fois au cours du même mois qu'il occupe le premier plan de la scène internationale, tenant en haleine les rédactions des principaux journaux du monde, qui s'inquiètent de son sort. On parle de son départ pour un hôpital libyen où il serait en traitement, après avoir été blessé par ses agresseurs. On n'écarte pas l'hypothèse d'une disparition pure et simple, lorsque, au bout de quatre jours, le fantasque maréchal se décide à reparaître en public ; on apprend que son absence était consécutive à un simple voyage de noces...