En mars 1977, les autorités de Moroni arrêtent plusieurs anciens combattants de l'armée française et affirment avoir démantelé un réseau qui recruterait en Europe des mercenaires chargés d'attaquer par surprise l'archipel. Enfin, 36 personnes, arrêtées le 4 juin 1977 à Anjouan, fief électoral de l'ex-président Abdallah, sont accusées de tentative de coup d'État.

En l'absence de correspondant de presse permanent sur place, les nouvelles en provenance de l'archipel se font plus rares, et il devient difficile de se faire une idée exacte de l'évolution de la situation. Nul ne peut dire avec précision où en sont notamment les projets de fédération entre l'archipel et la Tanzanie, sur le territoire de laquelle vivent d'importantes communautés comoriennes. Nul ne peut davantage indiquer la nature exacte du régime comorien, qui, en avril, se dote d'un Conseil national populaire de neuf membres, gouvernant avec le concours direct de l'armée et de la milice.

Congo

Brazzaville. 1 350 000. 4. 2,2 %.
Économie. PIB (70) : 238. Énerg. (*74) : 216. C.E. (70) : 14 %.
Transports. (*74) : 210 M pass./km, 556 M t/km. (*74) : 19 000 + 15 000.
Information. (73) : 3 quotidiens ; tirage global : 1 000. (73) : *75 000. (73) : *3 800. (73) : 5 100 fauteuils ; fréquentation : 0,9 M. (74) : 10 000.
Santé. (73) : 162.
Éducation. Prim. (73) : 293 158. Sec. et techn. (73) : 72 517. Sup. (72) : 2 098.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960. Chef de l'État : colonel Joachim Yhombi-Opango ; succède, le 3 avril 1977, au commandant Marien N'Gouabi, assassiné le 18 mars 1977. Premier ministre : commandant Louis Sylvain Goma. Un acte fondamental (5 avril 1977) abroge la Constitution de juin 1973.

Le jeu des ambitions personnelles

Le Congo, qui, depuis l'éviction de l'abbé F. Youlou en août 1963, n'a cessé de connaître une série de graves crises politiques, est, en mars 1977, le cadre d'une vague d'assassinats et d'exécutions sommaires. Le 18 mars, le président Marien Ngouabi est mortellement blessé, et un comité comprenant onze officiers assure la direction du pays. Quatre jours plus tard, le cardinal Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville, est enlevé par un groupe de militaires, torturé, enterré vivant.

Arrêté, accusé d'avoir joué un rôle direct dans l'assassinat du commandant Marien Ngouabi, l'ancien président Massemba-Débat, qui était en résidence surveillée dans son village natal depuis 1969, est exécuté le 25 mars. Le lendemain, six personnes (deux impliquées dans le meurtre de l'archevêque de Brazzaville et quatre militaires impliqués dans celui du président Ngouabi) sont, à leur tour, passées par les armes. Le 28 mars, l'ancien Premier ministre Pascal Lissouba et Ernest Ndalla, ancien Premier secrétaire du Parti congolais du travail (PCT), parti unique, sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité par une cour martiale.

Triumvirat

Le colonel Joachim Yhombi-Opango, président du directoire militaire qui s'est emparé du pouvoir, devient chef de l'État, le 3 avril. Il n'est d'ailleurs que le membre le plus important d'un triumvirat, comprenant les commandants Sassou Nguesso et Louis Sylvain Goma, qui exerce l'ensemble des responsabilités.

On se perd en conjectures sur les raisons profondes des violences qui ont entraîné l'élimination brutale du commandant Ngouabi. Certes, ce dernier, parfois présenté hâtivement comme un homme effacé, modeste et honnête, a été compromis dans diverses affaires de concussion. On a aussi évoqué le fait que, après avoir sévèrement critiqué la politique française de coopération, le commandant Ngouabi amorçait un rapprochement avec Paris, évolution condamnée par les éléments les plus radicaux du parti unique.

Plus justement, les rivalités tribales et régionales ont été largement invoquées, la plupart des membres du comité militaire étant originaires du nord du Congo. Cependant, au-delà des controverses sur l'orientation marxiste-léniniste du régime de Brazzaville, au-delà des ingérences étrangères, du phénomène classique de l'usure du pouvoir ou des antagonismes ancestraux opposant les tribus du littoral à celles de l'intérieur du pays, il semble indispensable d'accorder une part prééminente aux simples ambitions personnelles. Comme son prédécesseur, le nouveau chef de l'État est originaire du Nord, il s'affirme partisan du maintien du Congo dans la voie marxiste-léniniste et joue la carte d'une étroite coopération avec l'ancienne métropole.

Côte-d'Ivoire

Abidjan. 4 890 000. 15. 2,3 %.
Économie. PIB (73) : 555. Énerg. (*74) : 370. C.E. (73) : 34 %.
Transports. (*74) : 918 M pass./km, 529 M t/km. (72) : 90 500 + 57 400.  : 119 000 tjb.
Information. (73) : 3 quotidiens ; tirage global : 44 000. (71) : *80 000. (72) : *40 000. (72) : 80 000 fauteuils ; fréquentation : 11,5 M. (74) : 58 000.
Santé. (73) : 336.
Éducation. (73). Prim. : 606 263. Sec. et techn. : *95 000. Sup. : 6 034.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1960, amendée en 1975 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu le 16 novembre 1975.

Le pactole de l'« or brun »

Après le ralentissement de 1975 en raison de la crise internationale, la reprise de l'activité économique est générale, et l'année s'achève sur des résultats exceptionnels : la production agricole est en forte hausse, la production industrielle réalise un chiffre d'affaires en augmentation de 20 % par rapport à l'année précédente, les exportations et les importations sont en net progrès, la balance commerciale se solde par un excédent de quelque 70 milliards de F CFA (contre 14 milliards l'année précédente), les recettes douanières augmentent de 50 %.