Les autorités vietnamiennes n'hésitent pas à reconnaître que les objectifs qu'elles s'étaient fixés n'ont pas été atteints, mais elles maintiennent, néanmoins, leurs prévisions pour 1980. Une double priorité est donnée à l'agriculture et à la production de biens de consommation.

La seconde préoccupation des dirigeants vietnamiens est d'ordre politique : le processus d'intégration du Sud au Nord n'est pas encore réalisé, soit du fait de la résistance des sudistes à la socialisation, soit aussi à cause de l'intransigeance des nordistes. Les autorités ont pris cette année un certain nombre de mesures visant à l'étatisation de plusieurs secteurs, notamment le commerce en gros. Saigon, cependant, n'est pas encore devenue Hô Chi Minh-Ville.

Yémen du Nord

Sanaa. 6 870 000. 35. 2,9 %.
Économie. PIB (73) : 129. Énerg. (*75) : 49. C. E. (73) : 1 %.
Information. (70) : 6 quotidiens ; tirage global : 56 000. (74) : *86 000. (70) : 4 000.
Santé. (74) : 245.
Éducation. (74). Prim. : 232 784. Sec. et techn. : 17 995. Sup. : 952.
Institutions. République arabe du Yémen. République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution du 28 décembre 1970. Chef de l'État : Abdel Kerim al-Arachi (président du Parlement) qui préside un Conseil présidentiel après l'assassinat du colonel Ahmed Hussein al-Ghachemi, le 24 juin 1978.

Dangereuse instabilité ; deux chefs d'État successivement assassinés

Prévisible depuis de longs mois, une situation de guerre civile larvée s'installe dans le nord du pays, où les forces tribales, appuyées et financées par l'Arabie Saoudite, contrôlent six des gouvernorats du Yémen du Nord. Les blindés et l'aviation gouvernementaux interviennent fin juillet 1977 contre les forces rebelles. Début août, une trêve est conclue grâce à la médiation de Riyad, mais les divergences de fond qui opposent les puissants chefs des tribus Hached et Bakil au pouvoir central demeurent.

L'assassinat du président Hamdi, le 11 octobre 1977, dans des conditions demeurées mystérieuses, renforce la position des féodaux. Depuis son arrivée au pouvoir en 1974 (Journal de l'année 1973-74), le chef d'État disparu avait en effet multiplié les mesures en vue de réduire l'influence de ces derniers et consolider l'indépendance de son régime à l'égard de l'Arabie Saoudite, ébauchant même une tentative de rapprochement avec le Yémen du Sud.

Le lieutenant-colonel Ahmed al-Ghachemi, connu pour ses liens avec les tribus Hached, jouit de la confiance des dirigeants de Riyad et ne partage pas les options de son prédécesseur le président Hamdi. Il doit cependant tenir compte de la présence au sein du conseil de commandement du commandant Abdallah el-Alem, chef des unités de parachutistes, et un des fidèles du président Hamdi. Le 7 février 1978, il désigne une Assemblée constituante de quatre-vingt-dix-neuf membres qui, au cours de sa première réunion le 22 avril, élit Ahmed al-Ghachemi nouveau président de la République arabe du Yémen.

La première mesure du nouveau chef de l'État sera de dissoudre le conseil de commandement, renforçant ainsi sa position personnelle, en éliminant de la scène politique le commandant Abdallah el-Alem, le dernier des partisans du président Hamdi.

Tout est cependant remis en question avec l'assassinat, le 24 juin, du président Ghachemi, tué par l'explosion d'un engin placé dans la valise d'un émissaire du président sud-yéménite, Salem al-Robaya. Un conseil présidentiel de quatre membres, présidé par le cadi Abdel Kerim al-Arachi, le président du parlement, est chargé d'assurer le pouvoir jusqu'à l'élection d'un nouveau chef de l'État. Sa première décision sera de rompre les relations diplomatiques avec Aden, mettant fin ainsi à une longue période de paix entre les deux Yémens. L'exécution, le 26 juin, du président Salem al-Robaya — qui avait été accusé par Sanaa d'avoir organisé l'assassinat de Ghachemi —, après une tentative infructueuse de soulèvement contre le régime prosoviétique d'Aden, ne contribue guère à assainir les relations entre les deux pays frères, qui, fin juin, se trouvent pratiquement au bord d'un affrontement armé.

Yémen du Sud

Al-cha'ab. 1 750 000. 7.
Économie. PIB (70) : 97. Énerg. : (*75) : 328. C. E. (70) : 4 %.
Transports. (73) : 10 600 + 7 900.
Information. (72) : 3 quotidiens ; tirage global : 2 000. (73) : *600 000. (74) : *30 000. (71) : 20 000 fauteuils ; fréquentation : 3,5 M. (73) : 10 000.
Éducation. (74) : Prim. : 196 466. Sec. et techn. : 39 696. Sup. : 934.
Institutions. République démocratique et populaire du Yémen. État indépendant le 30 novembre 1967. Constitution de 1970. Président du Conseil présidentiel : Ali Nasser Mohamed ; succède, après une révolution de palais, à Salem al-Robaya, exécuté le 26 juin 1978.

Prosoviétisme

Le président du Yémen du Sud, Salem al-Robaya Ali, est exécuté, le 26 juin 1978, à Aden, deux jours après l'assassinat à Sanaa de son homologue du Yémen du Nord, Al-Ghachemi. Cette élimination intervient après sa tentative d'écarter du comité central du Front national ses opposants, inconditionnels prosoviétiques.