La situation est cependant jugée avec gravité à Abou Dhabi, où les dirigeants accélèrent les mesures en vue de renforcer les forces armées des Émirats, qui, en dépit des mesures d'unification prises depuis 1975, demeurent divisées en régions militaires autonomes. Aux termes d'un décret rendu public le 1er février 1978, ces régions et leurs commandements respectifs sont remplacés par six brigades dépendant directement du commandement général des forces fédérales, à la tête duquel le cheikh Zayed place son fils, le cheikh Sultan.

Cette mesure suscite de vifs remous, notamment à Dubaï, mais elle est finalement acceptée par l'ensemble des Émirats. Elle constitue un succès notable pour les fédéralistes d'Abou Dhabi, qui, depuis la création des Émirats arabes unis, le 2 décembre 1971, s'efforcent de mettre sur pied un État moderne et structuré, malgré l'opposition des cheikhs traditionnels qui désirent perpétuer leur autonomie.

Formose

T'ai-pei. 15 900 000. 442.
Institutions. République (réfugiée dans l'île de T'ai-wan [Formose] après la victoire communiste de 1949). Président de la République et Premier ministre : Chiang Ching-Kuo, élu le 21 mars 1978 ; succède à Yen Chia-Kan.

Inde

New Delhi. 610 080 000. 184. 2,1 %.
Économie. PIB (74) : 137. Production : G (74) 105 + A (75) 134 + I (75) 119. Énerg. (*75) : 221. C. E. (74) : 5 %.
Transports. (74) : 126 254 M pass./km, 121 374 Mt/km. (*75) : 756 500 + 434 400.  : 5 094 000 tjb. (75) : 3 584 M pass./km.
Information. (74) : 822 quotidiens ; tirage global : 9 222 000. (74) : 14 848 000. (74) : 275 000. (73) : 3 785 600 fauteuils ; fréquentation : 2 424 M. (75) : 1 817 000.
Santé. (73) : 138 000. Mté inf. (71) : 122.
Éducation. Prim. (75) : *66 000 000. Sec. et techn. (75) : *24 900 000. Sup. (74) : 2 230 225.
Institutions. République fédérale, indépendante le 15 août 1947. Constitution de 1950. Président de la République : Neelam Sanjiya Reddy. Premier ministre : Morarji Desai ; succède à Mme Indira Gandhi.

Indira Gandhi amorce son retour sur la scène politique

La résurrection politique d'Indira Gandhi marquera l'année 1978. Une coalition hétéroclite conduite par Morarji Desai, qui devenait Premier ministre à 81 ans, l'avait chassée du pouvoir en mars 1977 (Journal de l'année 1976-77).

En l'espace de quelques mois, la fille de Nehru a montré qu'il ne fallait pas la prendre au sérieux lorsqu'elle s'affirmait « fatiguée » de la politique. Son brillant retour sur la scène indienne n'est pourtant pas allé sans difficulté.

Camouflet

Indira Gandhi reçoit un véritable camouflet, le 8 août 1977, lorsque les deux hommes forts du parti du Congrès : son président, Brahmananda Reddy, et celui du groupe parlementaire, Y.-O. Chavan, s'opposent résolument à la constitution d'une troïka dont elle ferait partie et qui dirigerait le Congrès. Tirant les leçons de son échec, Indira Gandhi se retire du comité directeur (18 décembre), puis rameute ses partisans et provoque une scission au sein du Congrès le 2 janvier 1978, à l'issue d'une convention tenue à New Delhi.

Cette initiative marque l'épilogue d'une guerre d'usure de plusieurs mois entre deux courants hostiles. C'est un événement considérable qui brise l'unité traditionnelle du parti du Congrès, grande organisation nationale historique et homogène. Ce jour-là naît le Congrès Indira.

Le calcul d'Indira Gandhi se révèle vite rentable. Moins de deux mois plus tard, le Congrès Indira enlève la majorité absolue dans les nouvelles assemblées législatives de deux des trois États de l'Union indienne, représentant un poids politique important — le Karnataka et l'Andhra Pradesh — et soumis à des élections partielles (25 février). Le 7 mars, le Congrès Indira, pourtant battu dans l'État de Maharashtra (Bombay) par le parti Janata de Morarji Desai, forme un gouvernement local de coalition avec le Congrès traditionnel, empêchant ainsi la formation majoritaire de recueillir les fruits de sa victoire. Désormais, Indira Gandhi apparaît comme le dirigeant incontesté de l'opposition. Ses succès dans le sud du pays lui offrent un tremplin pour partir à la reconquête des États du nord.